Dans les champs, on les voit, étendues dans l’herbe ou broutant paisiblement. Grosses bêtes placides que l’on croit connaître parce que ce sont des animaux d’élevage. Lions, gorilles, ours ont toute notre attention, mais a-t-on jamais vraiment regardé des vaches ? S’est-ont demandé ce qu’elles faisaient de leurs journées ? Que font-elles quand un orage passe ? Lorsque le soleil revient ? A quoi pensent-elles lorsqu’elles se tiennent immobiles, semblant contempler le vide ? Mais, au fait, pensent-elles ? Au rythme de l’animal, au milieu d’un troupeau, "Bovines" raconte la vie des vaches, la vraie.
Je passe sur le sous-titre un peu débile : "La Vraie Vie des Vaches" mais sinon tout est dans le pitch. Un film qui se concentre sur les animaux qu'effectivement on ne regarde jamais, les rebuts du monde animal qui ne servent qu'à produire du lait et des steaks. Pour une fois on en fait le sujet principal d'un film, on leur consacre 65 min (le film a l'intelligence d'être court) juste pour elles, où elles sont de tous les plans.
Alors les vaches n'ont pas une vie trépidante alors on se contente de les voir brouter, ruminer, pisser, chier et mettre bas (belle séquence d'ailleurs). Et puis alors que je ne m'y attendais pas, on voit soudain l'humain arriver et c'est pour les emmener à l'abattoir. Ce qui donne la séquence la plus émouvante du film c'est le départ d'une des vaches alors que ses congénères l'appellent et meuglent à s'en faire péter les cordes vocales. Sincèrement déchirant.
Je trouve le film constamment intéressant mais en fait jamais vraiment passionnant. Il ne parvient pas entièrement à dépasser son concept, à proposer une vraie expérience (à la Quattro Volte par exemple même si les films sont différents). Le film est néanmoins plein de belles chose, il nous montre des choses quand même jamais vu et pourtant j'ai grandi à la campagne (du genre des très gros plans sur des vaches qui ruminent), des moments de complicité entre elles etc... Il est très beau, très bien photographié et l'espace de 65 min il donne envie de tout quitter pour se faire éleveur de bétail dans le Cantal, c'est déjà ça. Mais pas bien plus.
3/6