Marcela est une jeune femme qui, pour subvenir aux besoins de son couple, accepte de s’occuper d’un vieil homme atypique : Amador. Très vite, une complicité naît entre ces deux inconnus qui ne vont pas tarder à se livrer leurs secrets respectifs.
J'aime bien le cinéma d'Aranoa. Un cinéma de petites gens, très social sans jamais être misérabiliste et sans jamais oublier qu'il fait du cinéma, qu'il faut raconter des histoires et que ses personnages valent mieux que la condition dans laquelle ils sont. Que ce soit lorsqu'il parle du désœuvrement des jeunes de banlieue (Barrio), du chômage de longue durée (Les Lundis au Soleil, probablement son meilleur film avec les grands Bardem et Tosar) ou la prostitution (Princesas) il a toujours su insuffler de la poésie, de l'humour et parvient sans cesse à contourner la fatalité.
Dans ce film là, plusieurs sujets de fond sont engagés : l'immigration, la solitude des personnes âgées etc... Le coeur du film est là d'ailleurs, en confrontant deux solitudes celle de l'immigrante déracinée sans famille et celle du vieil homme abandonné des siens. Et c'est plutôt très réussi dans sa première partie. Dommage donc qu'à mi-film, le scénario bifurque soudainement (évènement d'ailleurs révélé par la bande-annonce bien spoiler qu'il vaut mieux ne pas voir) et rentre dans un immobilisme assez inopérant. Et puis je trouve qu'en voulant donner à son film, l'aspect du conte Aranoa se perd un peu et verse (c'était un peu déjà le cas de certains de ses films précédents) dans le symbolisme lourd. En l'occurence ici il y a toute un sous-texte symbolique sur le puzzle et les pièces qu'on cherche à mettre au bons endroits etc...
Mais c'est un cinéma humble qui aime les gens et qui fait qu'on peut difficilement ne pas l'aimer.
Pas désagréable mais loin d'être transcendant non plus.
2/6