Bon c'est quand même mieux que le premier.
C'est pas dur, me direz-vous. D'ailleurs, je suis retombé sur le Mark Steven Johnson y a deux jours sur W9 et c'était pire que dans mon souvenir. Un film calqué sur un modèle basique inintéressant, sous-exploitant son protagoniste dans trois pauvres scènes qui apparaissent davantage comme un étalage sympathique d'SFX q'un vrai concept exploré à donf, exception faite d'une scène de transformation horrifique assez réussi et peut-être un ou deux détails liés au perso.
Toutefois, les limites de cette suite/reboot sont à peu de choses près les mêmes : quand Ghost Rider est à l'écran, c'est super badass, le reste du temps, c'est du DTV.
La grosse réussite de ce deuxième essai, c'est de réussir à faire exister le personnage, à le faire vivre. Non seulement les effets spéciaux sont nickel, plus photoréalistes encore que ceux d'il y a cinq ans, mais surtout, il a davantage de présence. Ca tient tout d'abord de la mise en scène (qui arrive davantage à iconiser l'anti-héros, au-delà des copies de cases de Johnson) mais surtout du jeu (si j'ai bien compris, cette fois-ci Cage incarne aussi le Rider en performance capture, alros que dans le précédent film, c'était juste des CGI). Ca se ressent vraiment je trouve. Contrairement au premier film, ici Cage est plus expressif en Rider qu'en Johnny Blaze. Sous sa forme humaine, il est devenu tout bouffi (alors que dans le premier, son visage et son torse sont bien taillés) mais tu sens le mec qui tente des trucs "autres" quand il est sous sa forme spectrale (la petite danse chelou lors de sa première apparition par exemple).
De plus, le personnage et ses pouvoirs sont relativement mieux exploités ici. Je pense notamment à la séquence où le Rider prend les commandes d'un autre véhicule que sa moto et que ce véhicule prend alors les mêmes propriétés enflammées. Ca c'est couillu, c'est malin, c'est bien vu. Et du coup, la scène d'action qui s'ensuit présente une valeur ajoutée.
Pareil pour le climax qui propose une course-poursuite plutôt bien foutue. Ce côté Mad Max 2 que semble vouloir arborer cette suite est pas dégueu, avec sa photo dépouillé et ses décors désertiques. Y a un côté "brut", également épousé par la réa, avec sa caméra portée à la Crank, qui joue là-dessus de manière assez efficace.
Malheureusement, l'Europe de l'Est rend tout de même le tout un peu cheap - et l'intrigue qui rappelle davantage Hell Driver que Ghost Rider n'aide pas - et le filmage hystérique est parfois assez agaçant - comme dans le précédent Neveldine/Taylor, Ultimate Game. Puéril. Avec tout un tas d'effets de style pourraves (accélérés, jump cut, etc.) avec quelques tentatives pas forcément convaincantes mais intrigantes (la vision du Rider dans la grotte).
Le premier Ghost Rider avait un côté infantile, avec son motard star qui mange des bonbons mais je lui préfère la puérilité débile assumée de celui-ci, avec ses visions de Ghost Rider qui pisse du feu. Toutefois, le récit aurait mérité d'adopter une approche plus décomplexée. C'est pas la peine d'aller chercher les mecs de Crank pour ne pas les laisser partir en vrille total. Et du coup, tout ce qui compose la trame prend trop de place sans rien offrir d'un tant soit peu intéressant (le gamin, le diable, le clergé...pauvres Idris Elba et Ciaran Hinds), et persiste à utiliser des personnages secondaires au look ridicule (le méchant en mode ersatz des jumeaux foireux de Matrix Reloaded, l'improbable cameo de Christophe Lambert en moine chauve avec un texte tatoué sur la tronche).
Donc voilà...c'est raté...mais c'est pas non plus la bouse que j'attendais.
Je vois mal comment on peut trouver ça pire que le premier. Y a plus d'efforts, plus de talent, et un ton plus freestyle ici, même si ça reste globalement pauvre.
2/6
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