Kimi to wakarete (君と別れて) en VO
et Apart From You pour le titre international.
Une geisha vieillissante voit son fils s'éloigner d'elle, par dégoût de son métier, et doucement sombrer dans la délinquance. Elle demande à Sumiko, une jeune collègue proche de l'adolescent, de veiller sur lui.
Je ne sais pas si je découvre vraiment le "style Naruse" en débutant par un de ses muets : moi qui le voyait souvent comparé à Ozu, j'ai été surpris de l'extrême rapidité du film (enchaînant les situations tambour battant, ne s'attardant sur aucun plan -tous très courts-, rythmé par un montage alerte, ne durant pas plus d'une heure), voire même gêné par l'utilisation de travellings avant nerveux, extrêmement marqués, qui ne parviennent pas toujours à s'insérer harmonieusement à l'intérieur des scènes.
Que ce soit du Naruse type ou pas, le film est en tout cas très convaincant, dans une aisance narrative qui sait concentrer en deux temps trois mouvements énormément d’empathie sur un beau trio de personnages dignes. Ça pourrait être assez moral aux entournures, mais le fait d'être toujours concentré sur le ressenti des personnages (fiesta de visages !) empêche toute dérive du genre, et permet à quelques très grandes scènes de voir le jour (la dispute avec le père, superbe). D'où une impression finale, malgré la frénésie formelle et narrative, d'un film assez évident, très simple, vraiment beau.
C'est cool !