Comment se coller à une adaptation d'un best seller qui a déjà inspiré nombre de cinéastes? Au rayon des soeurs Brontë, Fukanaga s'était attelé à relooker Jane Eyre en conte gothique en respectant une narration classique. L'approche d'Arnold est toute autre: Evacuer la littérature, transformer le vieux grimoire en un cinéma de gestuelle sensualiste. Au passage elle transforme le personnage d'Heathcliff, orphelin gipsy en afro-américain, ce qui lui permet d'aborder le racisme dans les rapports de classe, thématique omniprésente dans sa filmo. Je ne vous fais pas ma tirade habituelle sur le cinéma de bonnes femmes mais sachez que tout y est en décrochages sur les animaux, les fleurs, les vols d'oiseaux, à croire qu'elles veulent toute faire des remakes de la ligne rouge sur nimporte quel sujet. Dépouiller l'oeuvre jusqu'à l'os, pourquoi pas, Arnold avait fait merveille avec son hit Fish Tank, et on retrouve beaucoup des scènes d'errance de personnages qui en avait fait sa marque de fabrique, où le vent participe pleinement au romanesque et ryhtme presque le film. Mais voilà, l'interprétation déçoit globalement, le casting d'inconnus étant très monocorde voire inexpérimenté, alourdissant un film déjà bien long en le faisant tourner à une leçon de maniérisme qui, aussi virtuose qu'il soit dans la composition de l'image, finit par tourner à vide.
3/6