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Dark horse (Todd Solondz - 2011)
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Auteur:  DPSR [ 06 Sep 2011, 14:51 ]
Sujet du message:  Dark horse (Todd Solondz - 2011)

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Abe, obèse qui vit encore chez ses parents, pense avoir trouvé l'amour en la personne d'une fille qui s'avère atteinte d'une hépatite B.

Je n'en pouvais plus du fiel facile de Solondz qui m'avait fait détester Life during wartime et Palindromes. Mais ça n'engage que moi, le réalisateur semblant toujours avoir une fanbase importante en ces murs. Son retour dans un film toujours plus fauché retrouve un style comique plus identifiable et proche des films d'Araki, sans le côté queer et cul, bien aidé par des seconds rôles improbables comme ceux du couple de parents joués par Mia Farrow et Christopher Walken en polo orange et autres incongruosités vestimentaires, ou une Selma Blair Daria-esque en diable. Mais passé un début joyeusement débile, Solondz tombe dans une ironie un peu bêtasse, comme un détournement de sitcom, où on utilise des morceaux pop stupides à tout bout de champ pour accentuer la moquerie. Débarrassé des éléments polémiques des précédents Solondz, Dark Horse fonctionne comme une satire facile mais parfois efficace, Kaurismaki-MTV pour bobos snobs conscients de leur mépris.
3/6

Auteur:  Jack Griffin [ 30 Aoû 2012, 11:10 ]
Sujet du message:  Re: Dark horse (Todd Solondz - 2011)

Je fais partie de la fanbase, en aimant surtout Hapiness et Storytelling que je me rematte souvent. Là, Solondz emprunte une voie moins conceptuelle, un peu plus simple, directe (et moins trash)...En apparence, car le film transmet petit à petit par le montage en ellipse et un style asséché, la perte du sens des réalités et le détachement de son personnage, sorte de fantôme anonyme de suburbs aseptisés et dépeuplés. Le parcours de ce geek appatowien est aussi immédiatement plus triste et tragique avec un lien père-fils qui arrive à être touchant in fine (on pense un peu au gosse de storytelling qui aurait grandi avec le même type de famille, la reprise du perso de Selma Blaire allant peut être dans ce sens là)...De ce point de vue j'ai trouvé la présence de Walken assez marquante, sans que ce dernier fasse beaucoup de choses.
Bon tout cela reste évidemment déprimant mais humain dans cette façon particulière qu'à l'auteur de projeter un mal être et une solitude à travers ces fictions et ses personnages. Comme le dit Abe, "je n'aimerais pas vivre mes rêves".

Auteur:  Karloff [ 10 Aoû 2015, 22:58 ]
Sujet du message:  Re: Dark horse (Todd Solondz - 2011)

Assez d'accord avec DPSR. Habituellement je déteste le regard cynique de Todd Solondz mais je trouve qu'ici, il me paraît in fine plus attendri que vraiment méchant avec son gros personnage principal. Il réussit même quelques très belles séquences - le baiser, les deux fins. Pas du tout fan de la musique qui appuie tout et le rythme reste neurasthénique.

3/4/6

Auteur:  Caribou [ 10 Aoû 2015, 23:11 ]
Sujet du message:  Re: Dark horse (Todd Solondz - 2011)

Il n'y a aucun cynisme dans les films de Solondz, du moins je n'ai jamais eu cette impression et au contraire, j'y vois une forme extrême d'empathie alliée, il est vrai, à une certaine cruauté (Seidl provoque des réactions tout aussi opposées mais ses films me fatiguent). Il suffit de lire ses interviews pour voir à quel point on peut se méprendre sur ses intentions (ou à quel point il se trompe par rapport à ce qu'il aurait voulu faire, ça dépend du point de vue).
Je trouve que la satire se fait un peu trop lourde dans Dark Horse, notamment en ce qui concerne la banalité des parents.
L'usage des chansons, qui m'avait fatigué aussi, a plus une valeur objective, descriptive qu'ironique dans mon souvenir.
C'est son film qui m'a le moins convaincu, sans doute parce que c'est son film le plus dur, le plus sec (le budget doit y être pour quelque chose), même si je lui avais trouvé quelques grosses qualités.

Auteur:  Karloff [ 11 Aoû 2015, 09:08 ]
Sujet du message:  Re: Dark horse (Todd Solondz - 2011)

Quand même, tous les personnages sont pathétiques et ridicules, les situations volontairement grotesques. C'est difficile d'avoir de l'empathie pour des personnages aussi losers.

Sinon j'aime bcp Seidl, je trouve qu'il y a une dimension esthétique (Ed Lachman est Dieu) qui dépasse ça.

Auteur:  Caribou [ 11 Aoû 2015, 14:17 ]
Sujet du message:  Re: Dark horse (Todd Solondz - 2011)

Karloff a écrit:
C'est difficile d'avoir de l'empathie pour des personnages aussi losers.


C'est certes plus facile d'avoir du mépris ou de l'indifférence.

Et voilà je passe pour un moralisateur de bas-étage :-(

Je partage l'avis de Mr. Chow à propos de Life During Wartime, qu'il étend au cinéma de Solondz, on a des personnages qui essaient toujours de sauvegarder une dignité, même si ça ne marche pas. C'est moins ostensible dans le dernier où il a vraiment trop chargé la barque à mon goût, mais il lui maintient ce viatique que sont les rêves, même s'ils paraissent triviaux et que le héros peut dire une réplique comme "Je n'aimerais pas vivre mes rêves" (je ne me souviens plus dans quel contexte).

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