Deux ans après sa sortie je me dois de revenir sur ce film qui m’obsède au plus haut point et que je me refais tous les deux trois mois de façon quasi religieuse et qui est devenu au fil des visions mon œuvre de cinéma préférée.
Pourquoi un tel attachement à ce film ? La raison la plus primaire est surement qu’il représente le monde tel que je le vois actuellement avec ces personnages solitaires coupés de toute relation autre que professionnel et qui consomment des modes de vie tel qu’ils consommeraient un repas.
Brandon le personnage principal n’étant qu’un produit de la société actuelle qui existe bien au delà de son addiction au sexe qui n’est une façon pour lui que d’exorciser ses démons et de passer le temps, une passion comme une autre qui pourrai très bien être le cinéma ou la photographie dans une autre vie.
Brandon qui refuse de s’attacher à quiconque et qui préfère payer des professionnels ou traquer des inconnus d’un soir au mœurs aussi légère que lui plutôt que jouer un quelconque rôle de séduction, le seul moment ou il pourrait jouer le rôle de ce petit ami tourne vite court car étant dans une impasse sexuelle ce qui ne l’empêchera pas cinq minutes plus tard de se payer une prostitué recréant un non évènement auquel il avait assisté la veille.
Brandon qui peut s’isoler à tous les niveaux, sociales ou de façon sentimentale mais qui ne peux pas échapper à sa famille représenté ici par sa sœur qui souffre clairement d’un mal différent mais qui émane du même point de part situé dans l’enfance de ses deux derniers.
Sissy qui sera clairement l'élément déclencheur dans la vie de Brandon qui se verra remettre en question mais laissant une fin ouverte montrant clairement qu'on est ici dans un cycle sans fin ou les deux personnages s’autodétruise constamment, il n'y a pas de fin heureuse possible à cette histoire.
La ou Mc Queen est intelligent dans le traitement de son thème ce qu'il ne l'aborde jamais de façon cool, ici on n'est pas dans Chocke et ce n'est jamais non plus poseur, c'est pas des scénes de cul jolie à regarder, esthétique ou faites pour se faire plaisir déçu, non c'est juste triste et pessimiste comme une addiction et y a qu'à voir la gueule de Fassbender pendant l'acte pour s'en rendre compte.
On retrouve tout ce qui fait le cinéma de Mc Queen (même si il n'a fait que deux films jusqu'à présent), il traite son sujet à fond et de maniére frontale, c'est extrême mais juste et le mec ne fais aucune concession sans tomber dans les travers de petits malins pour choquer le bien pensant.
Mc Queen ne cherche jamais le glauque (il évite génialement une scène attendu et passe à autre chose), j'étais tellement dans le truc qu'à ce point un viol ou un inceste m'aurais pas étonné mais Mc Queen est plus intelligent que ça et ne rend jamais son perso antipathique, c'est juste une victime de son addiction.
McQueen avait déja prouvé qu'il était un grand avec Hunger mais ici il passe à la vitesse supérieur, les deux séquences avec la musique de Harry Escott c'est du génie à l'état pure, le montage est juste parfait et cette composition de fou qu'il nous sort le Escott rendant parfaitement la tragédie de la scéne. Et puis oui McQueen prend son temps par moment mais le mec sait shooter une scéne et c'est pas des scénes de Branleur, chaque plan à sa signification que ce soit dans l'histoire ou pour montrer une facette de son personnage aux spectateurs.
Le casting je vais pas redire tout le bien que je pense de Michael Fassbender, c'est devenu mon acteur fétiche et ici c'est surement la prestation de la décennie, il vampirise chaque scéne et il se donne complétement dans le rôle, le casting secondaire est parfait et même Carey Mulligan arrive à tenir la distance.
6/6
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