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The Cell (Tarsem Singh - 2000)
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Auteur:  Tom [ 16 Avr 2011, 23:32 ]
Sujet du message:  The Cell (Tarsem Singh - 2000)

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Pour sauver la prisonnière d'un tueur en série tombé dans le coma, le FBI décide de faire appel à une technique encore expérimentale : faire entrer, littéralement, le psychiatre dans l'inconscient du patient.


J'y suis allé plutôt enthousiaste et décomplexé, bien conscient que ça consisterait à aller au cirque, à venir mater trouvaille visuelle sur trouvaille visuelle, à se délecter un brin honteusement de plans tableaux tous gratuits... Et ben c'est un peu ça.

Parfois je trouve le film plus fort que prévu, quand il est moins dans l'étalage des idées que dans l'annonce façon opéra, "ah ça vous allez voir ce que vous allez voir" - un aspect que pige très bien Howard Shore, donnant à sa musique dès l'intro dans le désert (au long de cette série de plans de plus en plus monumentaux, déraisonnables) un côté déchaîné, expansif, conscient d'en faire trop. L'arrivée du tueur inconscient en grandes pompes à l'hopital, la première plongée-baptème dans l'esprit endormi, tout ces passages qui se la pètent fonctionnent très bien.

Pour le reste (et la majorité du film), c'est à dire les idées sagement alignées à la chaîne, on en est un peu réduit à faire son marché ; chacun ses goûts, quoi. Je pense néanmoins qu'il y aura pas grand monde pour kiffer le monde intérieur kitchissime de la psychiatre, et je suis perso vite fatigué par tous ce qui vient très puérilement essayer "d'analyser" l'esprit du tueur - ça n'a absolument pas les épaules pour ça, et ça se vautre immédiatement dès que ca se prend au sérieux, dès que ça veut sortir de son rôle de peintre. Idem pour tous les effets liés au montage, idem pour les sfx... Au final ça fait quand même beaucoup de choses à jeter, et si je concède au réal d'avoir su trouver une certaine cohérence unifiant ses peintures (le dialogue constant entre la cabine inondée et la façon d'imager l'inconscient fonctionne bien par exemple, l'aller retour entre les deux crée quelque chose), je ne le sens pas capable d'investir son train fantôme de quoi que ce soit de réellement remuant. La relation au tueur enfant esquisse à peine, vraiment maladroitement, une dimension qui aurait pu être exploitée (un côté potentiellement plus poétique, plus touchant), mais ça sent vraiment les gros doigts pas fins dès que Tarsem veut manier de la question. Jennifer Lopez et Vincent D'Onofrio aident vraiment pas à ce qu'on s'y investisse non plus (tout le film je me disais mon dieu, heureusement que Vince Vaughn est là)...

Voilà, ce réal me semble occuper très logiquement une place qu'il y aurait de toute façon à prendre : l'obsession de l'étalage visuel poussée à son comble, quand tous les verrous (la peur du kitsch, la conscience qu'il faut quand même faire autre chose que de nous balader entre les mêbelles images...) ont finalement sauté. Je prends acte, je serais intéressé de voir ce que donne le reste de sa filmo, mais on a quand même là un film qui, aussi sympathique soit-il, démontre d'emblée les limites d'un tel cinéma.

Auteur:  Film Freak [ 16 Avr 2011, 23:46 ]
Sujet du message:  Re: The Cell (Tarsem Singh - 2000)

The Fall marche mieux...le récit s'y prête davantage je trouve...

Auteur:  Z [ 16 Avr 2011, 23:57 ]
Sujet du message:  Re: The Cell (Tarsem Singh - 2000)

Souvenir d'un scénar pourrave qui ne rendait pas justice aux efforts déployés par Tarsem pour proposer quelque chose d'original et de percutant. Toujours pas vu The Fall.

Auteur:  Art Core [ 17 Avr 2011, 01:12 ]
Sujet du message:  Re: The Cell (Tarsem Singh - 2000)

Ah moi j'adore ce film à quasiment tout les niveaux. Un petit bijou que j'aime même dans ses côtés ringards (le monde pub pour parfum de Lopez, le combat final...) J'aime beaucoup ce genre de collision entre un cinéma totalement mainstream et la vision d'un réal qui fait tout pour sortir du système (avec toutes les frictions que ça laisse entrevoir justement). Revu l'année dernière et le film tient encore super bien la route.

The Fall m'avait pas mal déçu par contre. On retrouve l'ambition visuelle énorme et singulière de Tarsem et le postulat scénaristique laisse libre court à une superbe réflexion sur l'imagination. Mais c'est finalement assez grossier et je n'y crois pas une seconde. Il y a quelque chose dans l'univers qui ne fonctionne pas je trouve.

Auteur:  Film Freak [ 08 Fév 2024, 11:52 ]
Sujet du message:  Re: The Cell (Tarsem Singh - 2000)

Chaque fois que je revois le film - et je l'ai souvent revu alors que je ne le possède pas, ce qui est assez parlant - j'ai envie de le revoir à la hausse parce que la promesse est tout bonnement incroyable et qu'elle est plutôt tenue pendant toute la première moitié, voire les deux premiers tiers du film.

C'est quand même un high concept de malade mental (sans mauvais jeu de mots), très bien ficelé dans l'exposition, qu'il s'agisse de la présentation du travail de la psy, avec cet univers onirique encore sage et nu mais une direction artistique unique même dans le monde réel (les combinaisons en mode musculature, les corps suspendu), ou bien du modus operandi du tueur, jamais vu (son bassin, sa quadruple vidéo de surveillance, son obsession de la pureté et son fétichisme sexuel de suspension), là où l'enquête pour le retrouver est plus classique...mais savamment coitus interruptusé par le fait qu'il soit retrouvé dans le coma.

Pour du postulat prétexte à une plongée dans la psyché de Tarsem (plus que dans celle des personnages), c'est vraiment rondement mené.

Et une fois que l'on pénètre dans le cauchemar pictural (au sens littéral vu le nombre de peintures qui inspirent le cinéaste), c'est festival. Le réalisateur, le chef décorateur et ma chouchoute la costumière Eiko Ishioka donnent tout. Justifié par la logique de rêve, le récit peut alors d'un tableau à un autre de façon quasi-abstraite, purement sensoriel, et je suis tout à fait client du spectacle.

La suite coule de source - la psy se perd, le flic va la chercher - mais c'est à partir de là que je trouve dommage que l'écriture ne se soit pas davantage creusé la nénette pour mieux exploiter le potentiel permis. Le passé d'enfant abusé de l'agent du FBI est subtilement évoqué plus tôt mais jamais cela n'intervient lorsqu'il se retrouve dans l'esprit du tueur. Et si on a pas besoin que l'héroïne ait un trauma type Clarice Sterling, il aurait été intéressant que le réel des personnages nourrissent davantage ce qui se passe dans le monde de l'esprit de manière à donner davantage de sens et d'incarnation à la résolution de l'intrigue.

En l'état, l'indice que trouve le flic dans l'esprit du tueur, il en disposait déjà avant. C'est même aberrant que la recherche qu'il demande de faire à ce moment-là n'ait pas été faite auparavant (alors qu'on les voit parfaitement gérer le poil de chien retrouvé et la peinture de la voiture laissée sur un pan du pont). Le film aurait gagné à mériter son indice par le biais d'un vrai mindfuck. Dans Inception, ils vont pas juste planter l'idée en deux-deux et basta, il faut toute une mise en scène pour amener la catharsis psychologique de leur cible afin qu'elle prenne la décision qu'ils souhaitent dans le monde réel. C'est ça qui manque ici.

Au même titre, la relation entre la psy et l'avatar enfant du tueur aurait pu être plus émouvante si la caractérisation de ce dernier ne se faisait pas par le biais de stéréotypes grossiers (les aperçus de sa maltraitance par son père). Ou si elle avait un truc à résoudre en elle également (comme Cobb dans Inception, encore une fois). Là, c'est réduit à "je vais l'amener dans mon esprit" et une baston. Non, putain, c'est une psy wesh. Faites-la vaincre par ce qu'elle sait faire, pas en lui donnant une épée.

Mais ça reste une putain de profession de foi formelle que je ne me lasse jamais de regarder.

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