Rose a seize ans et vit avec son père dans une petite commune abandonnée sur une île perdue, au nord-ouest des côtes canadiennes. Un isolement total et voulu par le père de la jeune fille qui espère ainsi la protéger du monde moderne. Mais celui-ci fait bientôt la rencontre d’ une femme à qui il propose, avec ses deux garçons, de vivre ensemble. Les deux jeunes enfants éveillent soudainement en Rose le désir sexuel, une libération des moeurs de la jeune fille qui apporte son lot de conséquences dramatiques...
Présenté à Deauville où il a reçu un accueil tiède (ce qui m'étonne un peu), The Ballad of Jack and Rose , film certes imparfait mais très sensible et délicat, vaut surtout le coup pour son interprétation : Daniel Day-Lewis offre une fois de plus une magistrale performance, bien entouré de l'excellente Catherine Keener et de la révélation Camilla Belle, assez troublante. C'est précisément l'incroyable justesse de ces trois acteurs qui fait pardonner les petites faiblesses du film : le propos sur les différentes conceptions "monde sauvage / monde moderne", bien qu'évitant tout manichéisme, demeure un peu léger, avec ce hippie écolo et reclus en ermite qui s'oppose à un constructeur de maisonnettes tous identiques. Et le scénario arrange un peu trop les rebondissements nécéssaires à la conduite du récit, afin de développer les thèmes de la marginalité et de l'émancipation. Mais Rebecca Miller a l'intelligence de s'attarder longuement sur la complexe relation "père - fille", qu'elle traite avec une remarquable subtilité, évitant tout pathos ou toute facilité (en même temps, avec un acteur aussi immense que Day-Lewis, ceci n'est pas si surprenant). On regrettera juste un épilogue de trop, mais le iflm laisse globalement une bonne impression. Voilà, et on sait même pas quand il sort, alors que le DVD Z1 est déjà dispo.
4-5/6
A l'avant-première UGC ce soir, Daniel Day-Lewis et sa femme Rebecca Miller (fille de l'écrivain Arthur Hiller) sont arrivés à la fin de la projection pour un débat qui a duré 40 minutes devant un public visiblement enthousiaste.... Bon, vous devez être dégoûtés d'avoir raté ça....