Yeah Christine.
La dépression mondiale, dont le coût s'élève à plus de 20 000 milliards de dollars, a engendré pour des millions de personnes la perte de leur emploi et leur maison. Au travers d'enquêtes approfondies et d'entretiens avec des acteurs majeurs de la finance, des hommes politiques et des journalistes, le film retrace l'émergence d'une industrie scélérate et dévoile les relations nocives qui ont corrompu la politique, les autorités de régulation et le monde universitaire. Narré par l'acteur oscarisé Matt Damon, le film a été tourné entre les Etats-Unis, l'Islande, l'Angleterre, la France, Singapour et la Chine.
Je savais bien que j'allais d'avantage voir un reportage de luxe qu'un film de cinéma, il n'empêche que j'attendais au moins un truc assez virtuose dans la démonstration, ou du moins édifiant. Au final, ça résume effectivement bien les tenants et aboutissants de la crise pour le novice que je suis, mais je trouve qu'on est quand même régulièrement largué, surtout au début où c'est montagnes russes pour comprendre de quoi on parle...
Le film file très vite (on passe la moitié le regard rivé sur les sous-titres), les interviews ne sont donnée que par mini-fragments frustrants, et le narrateur prend finalement la quasi-exclusivité de la parole... Au-delà de l'énervement à voir Strauss-Kahn et Lagarde limite présentés en gentils freins à l'économie de marché (j'ai pas de réticence envers les deux personnes, mais bon là en gros, si t'es étranger t'es gentil...), il y a simplement une forme qui malgré la vitesse est bien morne, la seule initiative formelle du film consistant à prendre la pose à coups de décadrages cinémascope inutiles. C'est là qu'on voit que, même dans ses plus mauvais films, Michael Moore est pas n'importe qui.
Ça reste instructif (même si laborieux), et on peut prendre plaisir à voir mis contre le mur des interviewés (les acteurs principaux de la crise) qui ne seront jamais envoyés devant les tribunaux. Mais c'est bien peu, et c'est un film qui n'aurait finalement de réelle valeur que s'il était diffusé mondialement.
2/6