Forum de FilmDeCulte
https://forum.plan-sequence.com/

Il Etait une fois en Amérique (Sergio Leone - 1984)
https://forum.plan-sequence.com/etait-une-fois-amerique-sergio-leone-1984-t1350-30.html
Page 3 sur 6

Auteur:  Bronislas [ 21 Juil 2008, 18:52 ]
Sujet du message: 

Bon bah j'ai regardé ce film fleuve hier, avec la même version que tout le monde apparemment, avec la coupure qui se fait avant l'entracte. Mais je ne boude pas mon plaisir, parce que je crois que c'est un des plus gros films que j'ai vu jusque là, quelle baffe!

Je ne sais pas me l'expliquer, mais Sergio il me parle. Quand je vois ses films, je ne suis pas du tout d'accord avec l'idée selon laquelle les films de Leone seraient misogynes, cruels, exagérés comme des histoires d'enfants. Au contraire, à mes yeux, ça a la gueule de ces histoires vieilles comme le monde, avec des héros certes un peu stéréotypés, mais qui renforcent au plus haut point l'aspect tragique de ses films. Je trouve ça audacieux comme certaines des plus belles pièces de théâtre, les changements de décors, d'époques complétement fous en plus.

Visuellement, c'est magique, avec les vues de la rue du Ghetto avec le pont en arrière-plan, les gros plans sur les regards, ces scènes tendues comme seul Leone sait les faire. Et puis après avoir vu Taxi Driver et ce film récemment, je réévalue nettement De Niro : il est vraiment énorme dans ce film, surtout quand il est vieilli, le dos courbé, le regard un peu terni, la grande classe.

Sérieusement, je me vois mal mettre autre chose que 6/6. C'est un 6/6 peut-être légèrement en-dessous d'"Il était une fois dans l'ouest", et peut-être légèrement au-dessus de "Le bon, la brute et le truant", mais une filmographie avec trois films pareils... Léone est pas démiurge, il est dieu tout court! :P

Auteur:  Baptiste [ 21 Juil 2008, 19:41 ]
Sujet du message: 

Tu "réevalue" DeNiro parce que tu ne l'aimais pas plus que ça avant? Pourquoi?

Auteur:  Stark [ 21 Juil 2008, 19:41 ]
Sujet du message: 

Pour moi c'est non seulement le chef-d'oeuvre absolu de Leone, mais également l'un des plus grands films de tous les temps.
Je crois n'avoir jamais vu, au cinéma, quelque chose d'aussi ample et monumental.
C'est LE film définitif sur le rêve américain, qui, paradoxalement et assez miraculeusement, n'est jamais écrasé par le gigantisme de sa dimension épique : il raconte le sacrifice des valeurs de l'enfance et de l'innocence, la croyance en la liberté, en l'amour et l'amitié et la fidélité au serment.
Je suis conscient de n'utiliser que des superlatifs, mais c'est obligé devant une oeuvre pareille : ça dépasse l'entendement.
Il faudrait un roman entier pour tout dire des répétitions et des échos temporels, par exemple : les allers et retour au Fat Moe), les adieux (devant la prison et devant la gare) les répliques reviennent à l'identique (le "ta maman t'appelle" de Deborah), on retrouve les objets (la montre), les gestes (Max qui cire les chaussures) les chansons (Amapola). Toutes choses répétées toujours sur un ton différent traduisent le passage du temps corrupteur qui marque de rides le visage des personnages.
Mais c'est le grand sujet proustien du film, en fin de compte : le temps, le vieillessement, la mémoire et les vestiges... Pour Leone le temps n'a pas de valeur, l'âge adulte est un temps de fantasmes et de simulacres, le présent n'existe pas, le passé est vu par le futur, la mémoire se confond avec la fantaisie... Le cheminement intérieur des personnages rejoint la réverbération opérée par Leone sur la mémoire collective du cinéma, tout un héritage fictionnel qu'il ressuscite avec un sens du romanesque et de la mélancolie absolument prodigieux.

J'ai régulièrement discuté de cette question de l'éventuelle misogynie dans Il était une fois en Amérique, j'avoue ne pas avoir de réponse définitive. La façon dont est traitée le personnage de Cathy Moriarty par exemple, me met un peu mal à l'aise... Détail révélateur : à sa sortie, le film a déclenché des manifestations féministes.

Pour tout le reste, je ne peux qu'abonder dans ton sens : la reconstitution historique, les décors, la puissance d'évocation, la musique sublime de Morricone, le génie de l'interprétation, la virtuosité impériale de la mise en scène...

Pfiou, on ne verra jamais plus un film pareil.

Auteur:  Bronislas [ 22 Juil 2008, 16:13 ]
Sujet du message: 

Baptiste a écrit:
Tu "réevalue" DeNiro parce que tu ne l'aimais pas plus que ça avant? Pourquoi?

Je connaissais Heat et Le Parrain II, et même si j'aimais bien l'ironie et l'autodérision de son rôle dans Mafia Blues, le peu que j'avais vu ne m'avait pas à ce point impressionné. je n'ai pas encore vu Raging Bull et les autres films de Scorsese dans lesquels il a joué.
Mais là, je le trouve vraiment crédible. Surtout de retour de prison, quand il semble un peu "le cul entre deux chaises" pris entre l'amitié pour Maxie et l'amour pour Deborah, le souvenir de leurs premiers coups et l'évolution de la situation.

Auteur:  BuzzMeeks [ 28 Jan 2009, 18:38 ]
Sujet du message: 

C'est pas évident de passer après Stark pour dire à peu près la même chose.

Pour ma part, chef d'oeuvre, un des plus beaux films que j'ai pu voir, qui après la baisse relative de régime de Il était une fois la révolution retrouve la puissance tragique, la force, la cohérence et la tristesse de Il était une fois dans l'ouest, quand bien même les deux films sont très différents.
Effectivement il y a là-dedans un jeu sur la nostalgie, les regrets, la tristesse et le vieillissement digne de Proust. La construction en trois époques du film, entre les années 20, 30 et 60 est fascinante, aidé par des acteurs en état de grâce, adultes comme enfants, la partie sur les gosses se soldant par le départ de Noodles étant le sommet dramatique du film. Merci à Ennio Morricone au passage.
Il est intéressant de constater le renversement de situations qui a lieu dans la partie se déroulant dans les années 60, réhabilitant totalement le personnage de Noodles en mettant la quasi-totalité des actes repréhensibles commis sur le dos de Max, au point que Leone lui-même suggérait que cette partie ne serait qu'un rève ( la sonnerie de téléphone récurrente dans la tête de Noodles fait d'ailleurs très Lynchienne avant l'heure ). Il est pratiquement impossible de soucrire à l'une des deux hypothèses, le rève ( Noodles connaissant la mode 60's dès les années 30 ? L'opium a beau provoquer des visions de l'avenir, ça sembe ici abusif ) comme la réalité ( qui est le troisième cadavre ? Comment Deborah a t-elle pu se retrouver avec Max qu'elle hait ? ) ne pouvant satisfaire à toutes les questions que le spectateur se pose. La montre agit dès lors comme un reflet de cette impossibilité à concilier les évènements.

A ce propos, Stark, je ne crois pas que Cathy Moriarty joue dans le film, j'aurais aimé savoir à quel personnage tu fais réference tellement le film me parait loin de toute misogynie, le personnage de Deborah étant aussi magnifique que celui de Jill McBain. Seule à ne pas vieillir à la fin du film, j'en suis venu à me demander si ce n'était pas elle la clé du film, elle qui, découvrant trente ans après la mort du seul homme qu'elle a aimé se réfugierait dans les rêves et imaginerait un responsable à la tragédie des années 30 : Max, celui qu'elle a toujours détesté, Max le colérique, celui qui a perverti Noodles, qui la méprisait, qui aurait mis la mort de ses complices sur le dos de Noodles. Peut-être que si le film se termine sur une image de Noodles souriant, on peut imaginer que c'est parce qu'il sait que dans quelques secondes, il sera abattu, et que cette image reste gravée dans l'esprit de Deborah ?

6/6. J'ai limite honte d'écrire là-dessus.

Auteur:  El Topo [ 28 Jan 2009, 19:12 ]
Sujet du message: 

Vu en salle la semaine dernière dans le cadre d'une rétrospective au festival Premiers Plans.
La première heure et demi est, comme le disait Jericho, absolument effrayante de génie, le reste tient tout autant ces promesse mais n'atteind peut être pas ce sommet de la première partie.

Ce fut le dernier film de mon séjour de 5 jours au festival, enchainant 4/5films par jours, et ne dormant que très peu.
Me connaissant, les 4heures me faisait donc un peu flipper, j'avais peur de piquer du nez comme ça m'est arrivé plusieurs fois pendant le festival (il avait l'air vraiment bien ce Paris, Texas).
Et finalement non, j'étais hypnotisé pendant toute la projection, ce qui d'une façon prouve un certains talent de Leone.

Un des plus grand film qu'il m'ai été donné de voir.

6/6

Auteur:  Dark Mireille [ 28 Jan 2009, 19:40 ]
Sujet du message: 

C'est trop long, j'aime que les films de 1h42.
Et on voit pas assez James Wood.

Auteur:  elmomo [ 20 Mai 2011, 10:04 ]
Sujet du message:  Re: Il Etait une fois en Amérique (Sergio Leone - 1984)

Vu au cinéma à l'occasion de la ressortie dans une salle plutôt confortable (Max Linder bien placé), et malgré un état de fatigue très avancé putain c'était génial.

Ce film est la dernière des épopées. Il tient plus des 10 Commandements que d'un film de mafieux. Ou que d'un western, d'ailleurs. Bref. Un film qui se revoit extrêmement bien malgré ses 3h47. Profitez-en pour le voir au cinéma c'est mieux. (belle restauration btw)

Auteur:  Marlo [ 20 Mai 2011, 10:12 ]
Sujet du message:  Re: Il Etait une fois en Amérique (Sergio Leone - 1984)

Oui, belle restauration pour un film toujours extraordinaire.

6/6

Auteur:  Z [ 30 Mai 2011, 22:43 ]
Sujet du message:  Re: Il Etait une fois en Amérique (Sergio Leone - 1984)

Magnifique Blu Ray pour un film colossal, très logiquement étiré pour faire naître cette charge émotionnelle si singulière de la madeleine de Proust... j'accroche évidemment (un sacré lot de scènes somptueuses), j'aime bien entendu (ces compositions de cadres écrasantes...), mais je n'ai pas de passion pour cette oeuvre que je revois seulement pour la troisième fois. Ça finira par venir avec le temps, sans doute. Ça m'aurait aidé si une autre actrice que Elizabeth McGovern avait été castée pour deborah...

5,5/6

Auteur:  Baptiste [ 31 Mai 2011, 07:40 ]
Sujet du message:  Re: Il Etait une fois en Amérique (Sergio Leone - 1984)

Z a écrit:
Ça m'aurait aidé si une autre actrice que Elizabeth McGovern avait été castée pour deborah...



Exactement... ça me sort un peu du film à chaque fois. Vraiment dommage qu'il n'ait pas pris une actrice à la hauteur de la version jeune de Deborah, magnifiquement incarnée par Jennifer Connelly. J'arrive pas à me dire que c'est le même perso, du coup.

Auteur:  elmomo [ 31 Mai 2011, 08:03 ]
Sujet du message:  Re: Il Etait une fois en Amérique (Sergio Leone - 1984)

Vous lui reprochez pas à McGovern ?

Beaucoup de gens font cette remarque sur ce film. Moi je la trouve très bien.

Auteur:  Marlo [ 31 Mai 2011, 09:04 ]
Sujet du message:  Re: Il Etait une fois en Amérique (Sergio Leone - 1984)

elmomo a écrit:
Beaucoup de gens font cette remarque sur ce film. Moi je la trouve très bien.


Pareil. Bon après niveau ressemblance c'est pas trop ça, ils auraient pu lui maquiller une moustache afin qu'elle ressemble plus à Connelly.

Auteur:  Baptiste [ 31 Mai 2011, 09:14 ]
Sujet du message:  Re: Il Etait une fois en Amérique (Sergio Leone - 1984)

elmomo a écrit:
Vous lui reprochez pas à McGovern ?

Beaucoup de gens font cette remarque sur ce film. Moi je la trouve très bien.


Déjà je le trouve plutôt pas très belle, ça la fout mal pour une fille dont Noodles est censé être très amoureux. Elle a pas du tout le même type de visage au final que Connelly donc on a du mal à faire le lien. Et puis elle joue pas super bien quand même... elle fait cruche.

Auteur:  Marlo [ 31 Mai 2011, 09:17 ]
Sujet du message:  Re: Il Etait une fois en Amérique (Sergio Leone - 1984)

Baptiste a écrit:
elmomo a écrit:
Vous lui reprochez pas à McGovern ?

Beaucoup de gens font cette remarque sur ce film. Moi je la trouve très bien.


Déjà je le trouve plutôt pas très belle, ça la fout mal pour une fille dont Noodles est censé être très amoureux.


lol

Page 3 sur 6 Heures au format UTC + 1 heure
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
http://www.phpbb.com/