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La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)
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Auteur:  Noony [ 18 Mai 2010, 22:27 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

Zad a écrit:
ben mince, un film de genre français, quoi!


Henri-Georges Clouzot?

Sinon, t'es vénère toi en ce moment! :D

Auteur:  Zad [ 18 Mai 2010, 22:59 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

lol la carte clouzot

le meilleur film de genre français récent c'est Une nouvelle ère glaciaire, personne l'a vu, y'a de quoi être véner

Auteur:  Zad [ 18 Mai 2010, 22:59 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

Film Freak a écrit:
Après ça donne des leçons sur la manière d'écrire des avis sur les films.


oui

Auteur:  Film Freak [ 18 Mai 2010, 23:04 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

Ferme ta gueule.

Auteur:  Noony [ 18 Mai 2010, 23:14 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

Zad a écrit:
lol la carte clouzot

le meilleur film de genre français récent c'est Une nouvelle ère glaciaire, personne l'a vu, y'a de quoi être véner


Fallait mieux le sortir.

Auteur:  Zad [ 19 Mai 2010, 06:06 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

Film Freak a écrit:
Ferme ta gueule.


haaaan.

Auteur:  Ihsahn [ 19 Mai 2010, 23:47 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

Je me suis fait chier...
Depuis des années que Dahan défend le cinéma de "genre" (au passage, je comprends pas cette appellation), je le vois se défoncer pour son film, dire que faire un film "c'est vraiment pas évident",...

Pour ça, et vu les moyens qu'ils avaient, c'est sûr que techniquement ils ont bien géré le coup : les zombies sont crédibles (à part le jeu d'acteurs de certains, tout de même), l'ambiance est glauque, la musique trouve rarement sa place mais y a de l'effort, etc.

Mais pour moi l'écriture même du film ne tient pas debout. Les dialogues sont au mieux pauvres, au pire pas crédible du tout, et c'est là qu'on voit quel acteur est bon ou non (soit : Eriq Ebouaney et).
Tout est stéréotypé au point d'être ringard. Le pire étant le personnage du vieux qui arrive de nulle part avec son passé imaginaire d'ancien soldat auquel on y croit pas une seconde (+ musique de bataillon au moment où il en parle... misère.), il a eu notamment une réplique à la con qui m'a rappelé "le Venezuela c'était pas un pic-nic" de Papa-dragon :lol: . Y a des scènes qui débarquent tout autant de je ne sais où (la scène de carnage sur le toit de la voiture, jouissive de rien du tout, incompréhensible, j'ai pensé à celle de la Guerre des Mondes aussi... J'aurais pas du), sur la fin on change de pièces sans aucune logique, l'espace est de plus en plus confus (montage étouffant et absence de plan d'ensemble pour situer un minimum), ce qui fait qu'avant la fin j'en avais déjà rien à foutre de ce qui pouvaient leur arriver.

Y a tout de même le passage de la meuf zombie qu'est traité comme une salope; j'ai senti à un moment une "thématique subversive" s'élever sur l'image de la femme, tout ça quoi, mais c'était tellement sur-joué et mis sur le ton du gag qu'on est bien content quand la scène se termine.
Le rapport avec la drogue aussi pu être intéressant mais là pareil c'est vue d'avion. Je parle même pas du discours sur la banlieue qui ferait exploser de rire un Luc Besson. Tout ça aurait pu être bien développé, le film de zombie prête très bien à ce genre d'attaque de la société, ce n'est à mon avis pas une question de pognon là, juste de talent/travail/expérience.

Je veux dire : tu peux avoir toutes les galères pour tourner un film et être obligé de transformer tes plans de génie en plans foireux par manque de moyens mais le montage, l'écriture, ça coûte pas plus cher quand c'est bien fait non ?

J'aimerai bien voir Dahan faire un autre film tout de même mais qu'il s'attaque à un sujet moins badass.
Comme quoi, c'est plus facile de critiquer un film que d'en faire.
2,5/6

Auteur:  Tom [ 19 Mai 2010, 23:58 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

Ihsahn a écrit:
Je me suis fait chier... Depuis des années que Dahan défend le cinéma de "genre" (au passage, je comprends pas cette appellation)

J'ai pas vu le film, mais je me demande si le problème du cinéma de genre français actuel (et de ce film, si j'en crois vos avis) n'est pas l'envie à la base, qui est contre-nature.

Je veux dire : à l'époque (années 60-80), les films ils naissent d'une volonté profonde, politique (l'envie brûlante de révolte, de contestation), esthétique (casser une image propre et mesurée, un rythme sobre), ils sont la conséquence d'un besoin du réalisateur, et le film de genre (= tout ça + les faibles moyens, qui entraînent l'élaboration poussée d'une esthétique du factice, mais qui développent aussi une intelligence et une noblesse du découpage), ce mélange formel qu'on connaît, est le résultat inconscient et non recherché de tout ça.

Aujourd'hui, j'ai l'impression que le seul besoin qui préside à l'élaboration du film de Dahan (ou d'autres) est celui... de faire un film de genre. Ça m'évoque Soderbergh qui tourne en noir et blanc à Berlin... Si les caractéristiques de ces nouveaux films "de genre" naissaient d'une vision, d'une façon de se confronter à l'époque et au style du cinéma français ambiant, peut-être ces jeunes réals ne passeraient pas leur temps à se prendre la tête pour savoir comment se confronter à chaque icône/cliché attendus qu'il rencontrent.

Après c'est qu'une hypothèse, j'ai pas assez de culture sur ce point là pour affirmer quoique ce soit.

Auteur:  Film Freak [ 20 Mai 2010, 00:00 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

Ihsahn a écrit:
Je veux dire : tu peux avoir toutes les galères pour tourner un film et être obligé de transformer tes plans de génie en plans foireux par manque de moyens mais le montage, l'écriture, ça coûte pas plus cher quand c'est bien fait non ?

Bah si...plus tu veux qu'un truc soit bon, plus tu passes du temps dessus, et plus tu passes du temps dessus, plus tu dois être payé.

Auteur:  Ihsahn [ 20 Mai 2010, 00:06 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

Film Freak a écrit:
Ihsahn a écrit:
Je veux dire : tu peux avoir toutes les galères pour tourner un film et être obligé de transformer tes plans de génie en plans foireux par manque de moyens mais le montage, l'écriture, ça coûte pas plus cher quand c'est bien fait non ?

Bah si...plus tu veux qu'un truc soit bon, plus tu passes du temps dessus, et plus tu passes du temps dessus, plus tu dois être payé.

C'est tout même pas la même échelle de fric par rapport à s'il avait voulu rajouter un à 5 jours de tournage pour faire quelques plans supplémentaires par exemple.

Si ?

Auteur:  Film Freak [ 20 Mai 2010, 00:16 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

De ce que je sais, c'était la méga galère...le scénar, ils en ont fait ce qu'ils ont pu, quand au tournage...pas de temps/d'argent pour les répètes, pas de temps/d'argent pour tourner plus de 3-4 prises pour chaque plan, donc forcément au final, les comédiens sont pas top...et la post-prod, c'est limite s'ils ont pas manqué de pas pouvoir la finir.

C'est clairement basique et fauché. Et le manque de fric est évidemment une explication mais ce n'est pas une excuse.
Disons que, pour être méchant, je dirai : quand t'as pas le fric, bah tu fais pas.

Après, moi je trouve le film sympa parce que ses ambitions ne sont pas démesurées donc y a pas de gros ratage qui tache et je trouve jamais le film ridicule ou complaisant et prétentieux comme peuvent l'être A l'intérieur ou Martyrs.

Auteur:  Marlo [ 20 Mai 2010, 14:58 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

Tom a écrit:
Après c'est qu'une hypothèse, j'ai pas assez de culture sur ce point là pour affirmer quoique ce soit.


Je suis entièrement d'accord avec toi, je dis souvent la même chose d'ailleurs.
Le cinéma de genre a perdu ses lettres de noblesse depuis qu'il a quitté la série B pour la série A ... Maintenant que le cinéma fantastique et d'horreur est ce qui fait principalement tourner les grands studios, l'aspect subversif a disparu.
Et puis c'est aussi une question de culture et d'ouverture. Je suis atterré quand je lis les interviews des réalisateurs de "Frontière(s)", "Mutants", "Martyrs" ou "Humains" (on aime bien les titres définitifs en France) : leurs références ne semblent être que des réalisateurs de genre ! Que des films plébiscités par "Starfix" pour les plus vieux ou "Mad Movies" pour les plus jeunes.

Personne en dehors du carré magique Cronenberg / Carpenter / Argento / Romero. Alors que je crois que George A.Romero vient du documentaire, Carpenter est un grand admirateur de Hawks et un cinéphile accompli, et Dario Argento lui a fait ses armes en tant que critique et a souvent dit que "L'année dernière à Marienbad" de Resnais était son film préféré. Je ne sais pas pour Cronenberg, mais ça m'a l'air d'être quelqu'un avec un minimum de culture classique à la base.
Tant que les réalisateurs de genre ne seront que des gamins pré-pubères sans culture et sans ouverture sur le monde qui nous entoure, alors leurs films seront systématiquement nases. Certains sauront peut être faire de belles images mais personne ne saura raconter des histoires incarnées. Ils continueront à faire des films de zombies en rajoutant une couche politique bien lourde pour faire comme Romero (quelle plaie ! Romero lui-même a fini par se convaincre que c'était la chose à faire), sans même avoir remarqué que le zombie est par nature une créature déjà subversive. Ils ne mettront jamais de vécu dans leur film, ne mettront jamais à profit leur coeur ou leurs tripes. Ils se contenteront de faire comme les autres.
De la même façon, je vois mal les petits bobos qui ne jurent que par Truffaut et qui font leurs films "comme Truffaut" (lol !) faire quelque chose d'intéressant.

Je ne comprends pas comment on peut se dire cinéphile si on n'a pas un minimum de curiosité et d'ouverture. Pour moi cinéphile c'est aimer tous les cinémas, ou presque, et pas se limiter à une niche, qui plus est souvent bien pauvre (le cinéma de genre, c'est 2% de bons films ?)

Auteur:  Tom [ 20 Mai 2010, 15:49 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

Marlo a écrit:
Je ne comprends pas comment on peut se dire cinéphile si on n'a pas un minimum de curiosité et d'ouverture. Pour moi cinéphile c'est aimer tous les cinémas, ou presque, et pas se limiter à une niche, qui plus est souvent bien pauvre (le cinéma de genre, c'est 2% de bons films ?)

Comme je disais, je me risquerais pas trop à avancer quoi que ce soit sur ce terrain-là, faute d'avoir vu grand chose. Enfin je suis bien d'accord quand on parle de cinéphilie - même si le cinéma de genre, quand on le prend large, de Fisher à la Shaw Brothers, de Bava à Argento, de Leone à Franju, c'est quand même toute une galaxie, et il me semble un vrai mouvement esthétique, que je considère vraiment comme important dans l'histoire du cinéma, et dont l'influence (quand elle bien digérée) est super riche (je sais pas, par exemple chez Kurosawa dans Tokyo Sonata, des trucs comme ça).

Mais chez les cinéastes je suis pas sûr que ça fonctionne comme ça... Il doit y avoir pas mal d'exemples de cinéastes excellents et novateurs qui ont sans doute pas une culture ciné très complète. Bay, Burton, Kiarostami, c'est des gens à la culture très ciblée et partielle ; de même, des gens comme Lynch, de ce que j'en perçois en interview, semblent se cantonner aux références supra-scolaires (Citizen Kane, 8 et demi...) sans avoir rien de bien transcendant à en dire (après j'ai peut-être raté des entretiens).
Ce qui me gêne, c'est donc surtout ce côté "refaire à l'identique", comme des élèves très sages, sans que ça ne naisse d'aucune nécessité. La plupart des cinéastes de genre (Leone, tiens) sont de groooos maniéristes, je conteste pas ça, mais justement ils sont conscients de ce qu'ils font : il faut en passer par des héros sales et dégeulasses pour pouvoir croire, après une guerre mondiale et pas mal d'autres choses, à la possibilité d'un héroïsme (comme la fin du Bon, la brute et le truand : par quels détours il faut en passer pour enfin faire un geste amical sans se sentir nianian !), il y aussi partout dans le monde la création d'une forme un peu brute, brouillonne, ou qui esthétise à fond le faux, bref, qui avoue l'incapacité à refaire la même chose de la même façon, qui marque directement à l'écran l'idée d'une distance...

Je vois rien de ça dans les tentatives de genre actuelles. C'est du travail de copiste. Rien que le fait de faire ces films avec des cadres propres, précis, et une belle image chiadée, simplement parce qu'ils le peuvent, me semble retourner la proposition esthétique de leurs modèles en tout inconscience : ils ont une approche appliquée d'un cinéma qui se battait justement contre ça ! Je parle des français, hein (Tarantino reste un bon exemple de maniériste qui sait ce qu'il fait). C'est surtout ça dont je parlais, au delà de la culture cinéphilique de chacun.

Auteur:  Cosmo [ 20 Mai 2010, 15:49 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

Film Freak a écrit:
Disons que, pour être méchant, je dirai : quand t'as pas le fric, bah tu fais pas.


Pour certains films, le problème est l'argent déjà engagé. Monter un projet, prévoir un budget, écrire un film, ça coûte de l'argent. Ça ne doit pas être évident, surtout pour un petit producteur, de claquer 100.000€, pour se dire que finalement, on arrête tout parce qu'on a des ambitions trop grandes. Surtout quand tu te dis qu'au final, ton film même raté rapportera sans doute des sous.
Puis tu as les aides, les préventes, les droits vidéos / télé, etc., et tout ça t'apporte un montant de 3M€. Sachant qu'il t'en faudrait 4, tu fais quoi ? Tu annules tout ?

Auteur:  Marlo [ 20 Mai 2010, 16:11 ]
Sujet du message:  Re: La Horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009)

Tom a écrit:
Mais chez les cinéastes je suis pas sûr que ça fonctionne comme ça... Il doit y avoir pas mal d'exemples de cinéastes excellents et novateurs qui ont sans doute pas une culture ciné très complète. Bay, Burton, Kiarostami, c'est des gens à la culture très ciblée et partielle ; de même, des gens comme Lynch, de ce que j'en perçois en interview, semblent se cantonner aux références supra-scolaires (Citizen Kane, 8 et demi...) sans avoir rien de bien transcendant à en dire (après j'ai peut-être raté des entretiens).


Ce n'est pas spécialement le fait d'avoir une culture cinéma très complète (parce que dans ce cas l'inverse pourrait être vrai, or Tavernier est bien meilleur en historien qu'en cinéaste ...), plus le fait d'être curieux, ouvert et sensible.

Je ne pense pas qu'une culture classique soit nécessaire, je pense plus, et ça rejoint le dernier paragraphe de ton post, qu'on ne peut pas faire un grand film de zombies si on ne connait que les films de zombies. Le meilleur moyen de proposer quelque chose d'intéressant, ou même de novateur, est de mettre à profit pour un univers zombie une culture cinématographique héritée de films d'autres genres. Comment ne pas tomber dans le piège de la référence, du pastiche ou de l'hommage si la seule référence avouée est "Zombie" ou "Day of the dead" ? Où est l'échappatoire ?

Le problème qui se pose aussi aux réalisateurs français est que contrairement aux américains, par exemple, nous autres petits aristos français avons cette tendance à intellectualiser les choses. Les films de genre français que j'ai vus pour l'instant sont soit bidons, presque volontairement creux et idiots, comme si l'intelligence avait été volontairement chassée (comme pour "La horde", devant lequel j'ai eu la sensation que Dahan s'était bridé, et forcé à ne pas sortir du premier degré badass), soit prétentieux, concept ou pseudo-engagés, comme pour "Martyrs". Les meilleurs films de genre français sont cependant pour moi dans la seconde catégorie, ce sont des films auxquels on ne pense pas forcément quand on pense au cinéma de genre à la française, trop étouffé par les générations Starfix et Mad Movies : je pense à "Irréversible", ou aux films de Marina de Van (je sais que "Ne te retourne pas" n'est pas très apprécié, personnellement c'est un des mes films préférés de 2009), des films de genre avoués, dont on sent la nette influence des grands maîtres du genre, mais qui en même temps restent très français, avec cette tendance à l'expérimentation ou à la complexification des choses simples.
Les films pensés comme populaires sont souvent ratés, hélas. C'est peut être une question de culture, ça vaut aussi pour la littérature, ou pour la musique. Les oeuvres majeures américaines sont toujours populaires, ce n'est pas souvent le cas pour les françaises. C'est Godard et Resnais qui disaient qu'ils enviaient les américains pour leur capacité naturelle à raconter de grandes histoires de façon simple, sans artifices.

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