Arthur vit des jours tranquilles entre Florence, sa compagne depuis cinq ans, et son magasin de sport spécialisé. Tout va parfaitement bien jusqu'au jour où Florence lui annonce sans préavis qu'elle le quitte pour un autre homme, qu'elle va même se marier, qu'elle part vivre désormais à l'étranger. Sous le choc, Arthur est pourtant convaincu que Florence ne sait plus trop ce qu'elle fait. Il n'aura de cesse de la retrouver, même lorsqu'il apprend que le mariage a lieu dans quelques jours à Miami. Il n'est certes pas invité, mais sa décision est prise : il ira à ce mariage.
Au même moment, Emilie Vergano réalise d'une main de maître un vol de tableau dans un célèbre musée parisien pour le compte d'un commanditaire vivant lui aussi à Miami. Arthur et Emilie vont alors se croiser à l'aéroport de Paris en partance pour le continent américain et ne vont plus vraiment se quitter pour une raison assez simple : recherchée par la police, Emilie a placé la toile volée dans le sac d'Arthur. Ce dernier va alors être embarqué dans une aventure qu'il n'avait pas, mais pas du tout, prévu... à l'occasion de ses quelques jours de RTT.
A la base, je voulais aller voir Avatar, mais c'est finalement RTT qui a emporté la mise. Le troisième film de Frédéric Berthe (Alive, Nos 18 ans) se révèle -comme l'on pouvait s'en douter- une comédie romantique familiale, classique et consensuelle. Bref, rien de nouveau sous le tiède soleil de la comédie à la française. Mais à défaut de proposer quelque chose d'original ou de décalé dans le paysage ciné actuel (exemple: série des OSS 117), RTT n'en demeure pas moins un film sympathique, certes peu ambitieux, mais rafraîchissant.
Alors certes, l'histoire met du teeeemps à se mettre en place (il suffit de voir la longueur du synopsis), et le rythme est parfois géré de façon... on va dire aléatoire. Mais globalement, la première moitié du film est dynamique, enjouée, bien menée et -il faut bien l'avouer- portée à bout de bras par Kad Merad, LE personnage principal du film.
C'est étonnant parce que cet acteur n'a pourtant pas les attributs classiques (mimiques, tics d'expression,...) des acteurs comiques "par excellence" (qui ont toutefois pu s'illustrer dans d'autres genres que la comédie), comme De Funes ou Bourvil en leur temps. Kad Merad, c'est un autre registre, plus proche d'un Jugnot version "80s", mais encore différent: comme ses prédécesseurs "populaires", c'est un bougon, parfois un peu bourru et maladroit, râleur mais romantique... l'archétype tel que les "Français moyens" aiment à s'imaginer. Mais en plus réaliste, moins grand-guignolesque que ses aînés. Bref, plus dans son époque, sans doute.
Pour revenir sur l'interprétation du film, Kad Merad n'est pas seul, et peut compter sur des "sparing partners" de qualité: Mélanie Doutey qui ne semble plus quitter son personnage de Clara Sheller, et puis des "nouveaux" comme le sympathique Manu Payet, etc.
Mais j'ai vraiment eu l'impression que le réalisateur se reposait un peu trop sur ses personnages (évolutions des relations...) et sur la gestion des scènes d'action, en négligeant un peu les situations comiques proprement dites (dans les dialogues surtout). Il y avait pourtant du potentiel, plus ou moins exploité, sans doute trop porté sur les "running gag" (sonnerie de téléphone "Magnum", homosexualité latente d'un des policiers, etc). C'est ça le risque quand on veut mixer aventure et comédie, il faut trouver le bon dosage...
Mais là où le bât blesse vraiment, c'est que même en y mettant la meilleure volonté du monde, on croit difficilement à l'idylle naissante entre les deux personnages principaux. Trop téléphoné, trop convenu, trop "cheveu sur la soupe". Trop, trop trop. Et quand ce qui n'était au début qu'un paramètre parmi d'autres d'une vaste "chasse à l'homme", commence à enfler , s'hypertrophie... Ça laisse un mauvais goût dans la bouche à la fin. C'est dommage, parce que les idées, l'interprétation étaient là. Un peu plus d'inspiration à l'avenir, et je pense que Frédéric Berthe peut devenir un réalisateur de comédies très intéressant. Quant à Kad Merad, je ne me fais pas de souci pour lui... mais attention à ne pas tourner en rond.
3/6
