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L'Impasse / Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)
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Auteur:  Film Freak [ 31 Aoû 2012, 14:11 ]
Sujet du message:  Re: Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

Karloff a écrit:
Tu ouvres tellement le dialogue.... Tu méprises direct ceux qui ont aimé, ça donne pas envie.

Avouer une relative incompréhension face à l'absence de voix dissonnante au sein d'un concert de louanges, c'est mépriser ceux qui ont aimé?

Et c'est moi qu'on qualifie de susceptible?

Auteur:  Tetsuo [ 01 Sep 2012, 13:43 ]
Sujet du message:  Re: Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

lol FF qui peut plus en placer une aujourd'hui.

Film Freak a écrit:
J'ai vu Blow Out une seule fois aussi, y a longtemps, et c'était 6/6.

Je crois qu'il n'existe aucun autre film que j'ai plus peur de revoir que celui-là.


Grosse déception quand je l'ai revu. 6 qui est impitoyablement passé à 4.

Auteur:  Karloff [ 01 Sep 2012, 16:10 ]
Sujet du message:  Re: Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

Tetete, ça reste un chef d'oeuvre et pis c'est tout.

Auteur:  Film Freak [ 09 Mai 2020, 02:01 ]
Sujet du message:  Re: Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

Bon c'est bon j'ai grandi.

Film Freak a écrit:
Je dois avouer ma relative incompréhension face à cette avalanche de 6/6.

Après, j'en suis pas là non plus.
Et le plus désolant en réalité dans ce topic, c'est comment ces 6/6 ne s'accompagnent que d'avis en 5 mots, la plupart du temps des lieux communs dignes de Télé7Jours. Heureusement qu'il y a Z pour assurer dans le camp des fans.

Citation:
Je ne l'avais vu qu'une fois, y a une dizaine d'années, en VF, et je pensais le revoir à la hausse mais il n'en fut rien.

Et bien cette fois, ce fut le cas.
Forcément, j'ai envie de dire, déjà parce que les rétro ont le chic de faire ressortir toutes les récurrences esthétiques et thématiques d'un cinéaste et donc de donner un tout autre regard sur des oeuvres pourtant déjà vues auparavant mais aussi par pur relativisme face aux films moins réussis.
Et comme ce fut de plus en plus la déconfiture sur les trois derniers que j'ai vu...

Citation:
Je persiste à trouver le film vraiment banal, dans l'intrigue (histoire mille fois vue de criminel qui veut raccrocher) et dans le traitement (De Palma a voulu s'orienter vers le film noir plutôt que de refaire un film de gangsters comme Scarface mais l'essai n'est pas vraiemnt transformé à mes yeux), avec cette voix off qui me paraît souvent artificielle.

Maintenant que je suis davantage au fait de l'approche "cavalière" du cinéaste vis-à-vis de l'originalité de ses scripts, j'ai pu davantage apprécier que l'intérêt du film était ailleurs, dans ses personnages. Comme je le dit dans un autre message :
Film Freak a écrit:
Citation:
Par contre juste avant il essaie de l'attraper en passant le bras, le visage coincé dans l’entrebâillement de la porte... et Pacino a un râle qui m'a toujours fait marré.

Oui c'est un peu ridicule. Donc humain. Et c'est un des aspects que j'aime bien concernant le perso. C'est l'anti-Tony Montana.

Et c'est précisément ça que j'ai aimé, cette fois-ci. En revoyant Scarface, je me suis rendu compte que je n'étais pas à fond sur le film parce que De Palma s'efface presque derrière Stone et que Montana est antipathique donc le rise & fall séduit moins. Ici, c'est l'anti-Scarface et De Palma tout le long dans ce portrait mélancolique et fataliste. Comment passer à côté? L'intro annonce la couleur (enfin le N&B), avec sa voix off qui, effectivement, fait un peu cliché de film noir, mais le fait qu'elle soit chuchotée et post-mortem en mode Sunset Boulevard colore le film et la trajectoire du protagoniste, condamnée d'avance par ce flash-forward et sa musique élégiaque.

Comme le dit Z:
Z a écrit:
Alors que Scarface m'emmerde chaque fois un peu plus avec ses personnages teubés/pourris, celui-ci me touche énormément (le seul avec Blow Out à m'inspirer autant d'empathie). Il y a une ambiance tellement pessimiste, quelque chose de lourd, d'inéluctable, à la fois poisseux et mélancholique façon Blow Out, que ça sauve le truc. Et puis je le trouve aussi plus intemporel que Scarface, et beaucoup plus universel que le simple monde des malfrats.

Clairement, j'ai rarement vu un film censé se passer en 1975 être aussi intemporel. On m'aurait dit que ça se passe en 1993, j'aurais juste dit "ah ok ils aiment les fringues vintage".

Film Freak a écrit:
J'accroche assez peu à tout ce qui lorgne encore trop du côté des kitscheries '80s du cinéma de l'auteur, notamment tous ces zooms sur Penelope Ann Miller avec "Youuuuuuu aaaaaaaaaaaaaaaare sooooo beautiful" de Joe Cocker qui niaise derrière.

Bon alors là, j'avais juste craqué. Mea culpa, Déjà Vu. C'est UNE séquence...et en plus, elle est bien.
Faut dire que maintenant je suis un iencli des kitscheries '80s du cinéma de l'auteur.

Film Freak a écrit:
Une romance qui me passionne encore moins que le reste, la faute revenant entre autres à l'actrice en carton (j'hallucine quand je vois qu'elle a été nommée aux Globes) qui rend le personnage totalement désincarné.
Z a écrit:
Maintenant, je comprends qu'on puisse grincer des dents devant cette romance toute molle/kitsh : Miller est fadasse au possible, et on se demande ce que le perso lui trouve (on peut même pas la trouver "pure", vu qu'elle danse à moitié à poil). Et le choix de la chanson est casse-gueule, alors qu'à côté Patrick Doyle assure comme une bête avec un score magnifique.

Miller n'a pas ce côté ingénue qu'avaient Nancy Allen dans Blow Out ou Melanie Griffith dans Body Double mais on est un peu face au même genre de figure de "pute au grand coeur" et du coup, j'ai perçu ça comme quelque chose de plus iconique et ça m'a pas forcément gêné. Parce que Pacino fait le taf en face donc j'y crois. Et De Palma fait le taf aussi.

Film Freak a écrit:
ça s'envole par moments mais c'est loin d'être tout le temps, je trouve. Toute la scène sur le bateau, certaines scènes dans la boîte de nuit, toutes les scènes avec la meuf (à part celle où il pète la porte de l'appart et ils s'embrassent dans un travelling circulaire abusé), ça m'endort plus qu'autre chose.

Une fois que tu perçois le film comme une succession de petits rien et/ou de moments où l'inévitable que tu redoutes va arriver, tu le vis autrement et ça m'a pas endormi du tout. Tu connais la fin, on te l'a même montré, mais tu te dis quand même "non non, le fais pas".
Après, y a un ventre mou au milieu, oui.

Citation:
Heureusement, il reste Pacino qui est une fois de plus génial, campant un rôle plus en douceur qu'à l'accoutumée, épaulé par un Sean Penn assez jouissif aussi (et même Mortensen apparaît 5 minutes pour montrer le caméléon qu'il était déjà).

Pacino impérial. C'est tout l'inverse de sa performance "je joue comme si j'étais sous coke" de Heat (qui est géniale aussi hein).
Penn aussi, tellement plus "subtil" que dans Outrages. Après, c'est la jewfro qui fait la moitié du boulot

Citation:
Mais surtout, c'est la mise en scène de De Palma qui hisse le film au-delà de la vulgaire série B du scénario, avec notamment cette haletante dernière demi-heure en quasi-temps réel, 30 minutes durant lesquelles la tension ne retombe jamais sans que l'écriture ou la réalisation n'aient à en faire trop.
Cependant, comme Cosmo, je trouve la courte scène dans la salle de billard, au début, plus soufflante. Il est clair avant même qu'ils ne rentrent dans la salle que ça va partir en vrille ("J'aipromis à ta mère de te ramener pour déjeûner" = arrêt de mort) et la manière dont il fait monter la pression, avec la porte entrouverte, les regards anxieux, le comptage de billets, le coup de billard...puis un reflet dans les lunettes et BOOM. Maestria.

Voilà. J'ai rejoui. Même si ce climax recycle ses propres morceaux de bravoure (la poursuite dans le train de Pulsions, la fusillade troquant l'escalier des Incorruptibles pour un escalator, la gare comme dans Les Incorruptibles donc mais aussi Blow Out). Et comme le dit Z, ce ne sont pas les seules séquences fortes :
Citation:
L'ouverture incroyable, la scène du billard, l'exécution à l'hosto, la loooongue séquence du métro... c'est OUF.
J'aime beaucoup quand il est coincé à table avec les lascars qui le soupçonnent (lascars qui sont à moitié grotesques quand même - on est loin des Affranchis).

Scène géniale, ce pano full circle en contre-plongée, la tension encore!

Film Freak a écrit:
Oui...je me suis d'ailleurs parfois dit, face à cette voix off boiteuse, que le film aurait été mieux entre les mains de Scorsese.

Jamais pensé une seule fois à Scorsese ce soir. Les conneries, sérieux...

Citation:
Mais bon, dans l'ensemble, je reste quand même sur ma faim.

En fait, j'ai mis le doigt dessus : j'ai une nette préférence pour les De Palma plus "théoriques/méta", qui parlent de cinéma, de films, d'images, de regard...

Auteur:  Déjà-vu [ 09 Mai 2020, 08:06 ]
Sujet du message:  Re: L'Impasse / Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

Film Freak a écrit:
Bon c'est bon j'ai grandi.

Image

T’as raison de dire que la première page du topic se contente d’aligner les 6 et que Z assure l’argumentation mais putain quand tu lis deux fois sur la suivante que les années 90 de De Palma sont « assez moyennes », ça donne vraiment envie de se pendre.

Auteur:  Lohmann [ 09 Mai 2020, 09:25 ]
Sujet du message:  Re: L'Impasse / Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

Par contre il ne peut toujours pas se payer Billy comme avocat

Auteur:  Déjà-vu [ 09 Mai 2020, 09:36 ]
Sujet du message:  Re: L'Impasse / Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

LOL. Billy le défendrait pro bono à la Kim Wexler.

Auteur:  Film Freak [ 09 Mai 2020, 12:13 ]
Sujet du message:  Re: L'Impasse / Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

Déjà-vu a écrit:
Film Freak a écrit:
Bon c'est bon j'ai grandi.

Image

T’as raison de dire que la première page du topic se contente d’aligner les 6 et que Z assure l’argumentation mais putain quand tu lis deux fois sur la suivante que les années 90 de De Palma sont « assez moyennes », ça donne vraiment envie de se pendre.

Oui clairement, les années 80-90 sont ses meilleures.

Auteur:  Cantal [ 09 Mai 2020, 12:26 ]
Sujet du message:  Re: L'Impasse / Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

Il a le feu sacré de phantom à body double. Après quelque chose se perd.

Auteur:  Karloff [ 09 Mai 2020, 12:41 ]
Sujet du message:  Re: L'Impasse / Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

Il a changé de compagne. Sa compagne de la fin des années 70-début des années 80 était une journaliste de Paris Match que je connais bien. Elle avait un regard incisif sur ses projets, je ne sais pas à quel point cela peut jouer.

Auteur:  Film Freak [ 09 Mai 2020, 12:54 ]
Sujet du message:  Re: L'Impasse / Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

Cantal a écrit:
Il a le feu sacré de phantom à body double. Après quelque chose se perd.

Pas fan d'Obsession et surtout Furie, c'est pourquoi je cible le début du run à 1980 avec Pulsions.
Effectivement, après Body Double, ça fluctue mais ça remonte avec le trio de films écrits par Koepp.

Karloff a écrit:
Il a changé de compagne. Sa compagne de la fin des années 70-début des années 80 était une journaliste de Paris Match que je connais bien. Elle avait un regard incisif sur ses projets, je ne sais pas à quel point cela peut jouer.

Elle était malade quand il a fait Home Movies?

Auteur:  Karloff [ 09 Mai 2020, 13:17 ]
Sujet du message:  Re: L'Impasse / Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

Je l'ai jamais vu celui-là. Quand j'ai su qu'elle avait sa compagne, je lui ai demandé : oh de quand à quand ? Elle m'a dit : "ses meilleures années"

Auteur:  Castorp [ 09 Mai 2020, 13:52 ]
Sujet du message:  Re: L'Impasse / Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

Karloff a écrit:
Je l'ai jamais vu celui-là. Quand j'ai su qu'elle avait sa compagne, je lui ai demandé : oh de quand à quand ? Elle m'a dit : "ses meilleures années"


Non mais lol quoi...

Auteur:  Karloff [ 09 Mai 2020, 13:59 ]
Sujet du message:  Re: L'Impasse / Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

Je savais que l'anecdote serait apprécié.
Sinon je crois vraiment que les artistes ont des périodes de grâce artistiques, que cela tient compte de plein de facteurs - privés notamment.

Auteur:  Lohmann [ 09 Mai 2020, 14:10 ]
Sujet du message:  Re: L'Impasse / Carlito's Way (Brian De Palma, 1994)

Karloff a écrit:
Je savais que l'anecdote serait apprécié.
Sinon je crois vraiment que les artistes ont des périodes de grâce artistiques, que cela tient compte de plein de facteurs - privés notamment.

Pour les plus grands réalisateurs leur période c’est la totalité de leur carrière, c’est à ça qu’on les reconnaît (Ford, Hitchcock ou Ozu par exemple).

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