TINAAAA!
BRING ME THE AAAXE!
Après avoir été internée pendant vingt ans pour avoir assassiné son mari et sa maîtresse à la hache, Lucy Harbin est liberée.
Quand on sait que William Castle aimait customiser les séances ciné de ses films, avec des sièges à décharge électrique ici, de l'apparition de squelette dans le noir de la salle là, je me demande ce qu'il a bien pu inventer pour un film où Joan Crawford tue des gens à la hache.
Le film marche bien au 20e degré avec sa non finesse psychologique cash, sa Joan qui tombe sur une hache (que le film serait-il devenu si, dans le prologue, elle était tombée sur un phoque en peluche), sur sa tueuse qui referme toujours bien la porte et se remarque au tintement de ses bijoux fantaisie, sa fille qui l'envoie se relooker chez le perruquier (!!) et globalement ce côté Serial Mother avant l'heure où la tension vient de "est-ce que maman va trucider mon petit ami ou non". Le côté B de carnaval en grand guignol joyeux, j'ai adoré ça.
Mais finalement le film se regarde aussi autrement, à l'image de ce prologue que je trouve génial, qui peut être drôle aussi, mais ce côté irréel, l'utilisation des fondus, le film qui débute dans les hurlements, l'apparition de Crawford qui fait comme l'apparition d'un Mickey Rourke aujourd'hui, qui draine avec elle pas seulement son personnage du film mais ses personnages, son mythe, ou le générique peint, tout ça c'est splendide.
Je crois qu'il y a une citation d'Isabelle Huppert qui dit (en gros, je me trompe peut-être), que les grands films sont des bio de leurs acteurs. En gros. Pour Crawford c'est un des trucs fascinants qui sous-tend la majorité de sa filmo, de The Women qui parle de sa place à elle à Hollywood, en rupture totale, de Mildred Pierce en mère aimante à Baby Jane qui parle, à la façon des Sunset Bd & co, de sa mise à l'écart, et ici en freak, ex-gloire qui fait de la série B à la hache. Mais qui est bien là dans la ville.
Le finale est la porte ouverte à tous les fantasmes, déjà par ce moment de lévitation bonheur où tu découvres
Moment d'énormisme à mains sur les joues pour ma part.
Et son côté morbide, avec sa gueule toute figée, et puis globalement l'effet "what the fuck" multicolore. Bon là tu fantasmes que le film dure une demi heure de plus, qu'on ait toute une
Voilà, j'ai déjà envie de le revoir. Et encore une fois: découvrir ça à la Cinémathèque et pas sur ma télé, même belle, ça tue.
5/6
Big up à l'épilogue "si vous avez manqué le début", voulu apparemment par Joan pour qu'on termine le film sur elle. Bon au moins il est très drôle.
