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Trust (Hal Hartley - 1991)
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Auteur:  DPSR [ 17 Juil 2009, 07:20 ]
Sujet du message:  Trust (Hal Hartley - 1991)

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La romance atypique d'une adolescente en crise et d'un jeune électricien cynique, deux êtres en rupture. Un résumé d'Anthony Sitruk.

Je trouve que cette romcom indé entre une lycéenne enceinte et un trentenaire irrésolu à garder un job a assez mal vieilli, avec ce côté à froid et désabusé très film social à la Araki qui a contribué à le rendre culte pour pas mal de gays (d'ailleurs je me rappelle que Billy Budd a écrit quelque part que ce film lui avait sauvé la vie), l'essentiel de l'intérêt du film restant dans la qualité de ses dialogues.

Ce fil est donc un boulevard à une confession Billy Buddienne, saute dans le wagon mon garçon.

Autrement 3/6

Auteur:  Cosmo [ 17 Juil 2009, 08:34 ]
Sujet du message:  Re: Trust (Hal Hartley - 1991)

J'adore. Les personnages, les dialogues, les références, la mise en scène, la musique (j'avais acheté le cd), les acteurs, l'humour...

Je viens de retrouver ce que j'avais écrit pour la sortie du coffret Trust Me / Simple Men :

Aussi oublié aujourd’hui qu’il était novateur à son époque, le cinéma de Hal Hartley constitue avant tout un témoignage flagrant et émouvant d’un certain cinéma indépendant américain qui a pu voir le jour vers le fin des années 80 – et dont le livre Sexe Mensonge et Hollywood dresse un beau portrait. Bien moins commercial et grand public que les films de Tarantino, ceux de Hartley partagent pourtant les même références (Godard, le cinéma européen), mais les digèrent totalement pour aboutir à une œuvre à part entière qui se contente d’effleurer les genres au lieu de s’y plonger. La comédie romantique pour Trust Me, le road movie pour Simple Men, sont autant de genres cinématographiques que le cinéaste traite en « amateur » (pour reprendre justement le titre d’un de ses films), détourne de leur fonction première pour asséner un discours discret mais indéniable sur une société immobilisée dans son absence d’échange et de communication. Bourré d’humour, incroyablement juste et bien joué, l’oeuvre de Hartley n’a pas pris une ride et il demeure étonnant que ce cinéaste n’ait jamais obtenu de véritable succès public. Oublié depuis l’échec critique et public de son Henry Fool (malgré un prix du scénario à Cannes), Hartley semble ne pas remonter la pente, et se perdre dans la réalisation de courts métrages invisibles (ça a un peu changé depuis l'écriture de ce texte).

Quinze ans plus tard, alors que Jarmush, Gus Van Sant, ou Tarantino s’en sont sortis, il reste la plus grande victime de cette modification du cinéma indépendant effectuée en profondeur par des semi majors telles que Miramax. Pourquoi le cinéma de Hartley n’a t-il pas bénéficié de la reconnaissance publique qu’il méritait ? Sans doute parce que froids et cérébraux, parfois burlesques ou grotesques, ses films n’offrent que peu de prise à un spectateur auquel il offre pourtant un miroir. Tourné dans des banlieues telles que Long Island, Trust Me et surtout Simple Men, enfin distribués en DVD par TF1 Vidéo, et dans un beau coffret, font état d’un monde où la communication devient difficile, où chaque question trouve pour toute réponse une autre question, où les échanges sont parfois brutaux sans raison (Martin Donovan, en véritable double du cinéaste, qui assène des coups de poing à ceux qui se trouvent sur son passage dans Trust Me), où les liens familiaux n’existent plus, et où le moindre mot de travers peu entraîner la mort par arrêt cardiaque. Pas de doute, et la référence explicite à Bande à part (la scène dansée de Simple Men) le confirme, nous sommes bien dans une thématique proche de celle de Godard, que Hartley digère et assimile au cinéma américain. Simple, beau, et touchant, sublimé par les partitions de Ned Rifle (qui n’est autre que le réalisateur) le cinéma de Hal Hartley est à redécouvrir impérativement.


Petite filmo :

Flirt (1995) 2/6
Amateur (1994) 4.5/6
Simple Men (1992) 5/6
Theory of Achievement 3/6
Ambition 3/6
Surviving Desire 6/6
Trust 6/6
The Unbelievable Truth 4/6

Il faut vraiment que je vois un jour Henry Fool.

Auteur:  Azuma [ 14 Aoû 2009, 23:37 ]
Sujet du message:  Re: Trust (Hal Hartley - 1991)

Au début des années 1990, j'ai vu assez rapidement à Bordeaux les 3 premiers films d'Hartley. Coup de foudre immédiat avec une préférence pour The Unbelievable Truth peut-être... J'avais une vingtaine d'années et j'ai apprécié son humour parfois absurde, la beauté de Burke, la sensualité des actrices, le sentiment d'arriver dans une histoire dont on ne connaissait pas forcément le début ni réellement la fin, de suivre les personnages juste un moment, confrontés à des choix, à des actes déterminant...

Et puis je ne sais pas... Je n'ai pas vu Amateur ; l'idée de voir Huppert dans le monde d'Hartley m'a semblé si incongru que mon désir est retombé. Je me sens finalement ingrat... J'ai peur de les revoir. C'est comme une ex que tu revois 20 ans après ; tu as peur que ça t'abîme tes souvenirs...

1989 : L'Incroyable Vérité (The Unbelievable Truth)
1991 : Trust me (Trust), primé au Festival du cinéma américain de Deauville
1992 : Simple Men

Les trois, ce serait du 5/6 ou 6/6 si je me fie à mon souvenir...

Auteur:  Billy Budd [ 15 Aoû 2009, 17:23 ]
Sujet du message:  Re: Trust (Hal Hartley - 1991)

DPSR a écrit:
Ce fil est donc un boulevard à une confession Billy Buddienne, saute dans le wagon mon garçon.


Je ne sais ce que je pourrais ajouter à ce que j'ai déjà écrit sinon que sa dernière vision, au moment de la sortie du dvd, s'est quasi intégralement déroulée les larmes aux yeux.

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