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The Offence (Sydney Lumet, 1972)
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Auteur:  Arnotte [ 14 Juil 2009, 09:09 ]
Sujet du message:  The Offence (Sydney Lumet, 1972)

[Info modo : post en réponse à un premier message effacé]


Je connaissais pas du tout... Mais là j'ai très envie de le voir!

Auteur:  Mr Chow [ 14 Juil 2009, 09:48 ]
Sujet du message:  Re: The Offence (Sydney Lumet, 1972)

La mise en scène et l'interprétation n'ont pas toujours la main légère mais c'est particulièrement puissant et noir, et au final très direct.
C'est en partie pour pouvoir monter ce projet que Connery a accepté de reprendre le rôle de 007 en 1971.

Auteur:  Mister Zob [ 14 Juil 2009, 11:35 ]
Sujet du message:  Re: The Offence (Sydney Lumet, 1972)

Je copie/colle ce que j'avais écrit pour le précédent jeu FRCD :

Sorti en salles chez nous en 2007 (!), ce Lumet ne fait pas partie de ses œuvres les plus méconnues alors que c'est un de ses films les plus marquants. Déjà, c'est pour moi la composition la plus impressionnante de ce bon Sean Connery : un flic qui, rongé par les horreurs qu'il côtoie au quotidien, sombre dans une crise identitaire profonde et violente. Mais c’est aussi un des films où Lumet expérimente le plus, niveau mis en scène, afin de mieux restituer l'état d’esprit de son personnage principal, ses angoisses, ses conflits intérieurs, ses obsessions, ... Le résultat est une sorte de huis-clos cérébral, à la construction narrative (à l'image de son "héros") complexe, à la photographie froide, aux images et aux sonorités marquantes et éprouvantes, ainsi qu'à l'atmosphère glauque et oppressante. Et les seconds rôles (Ian Bannen, Trevor Howard, Vivien Merchant) sont en outre au diapason... Bref, un putain de film, mais sans doute trop dérangeant pour les distributeurs français en 1972.

Auteur:  Jericho Cane [ 15 Juil 2009, 08:54 ]
Sujet du message:  Re: The Offence (Sydney Lumet, 1972)

Géniale affiche

Auteur:  Abyssin [ 23 Oct 2021, 21:56 ]
Sujet du message:  Re: The Offence (Sydney Lumet, 1972)

Vraiment le film maudit de Lumet. Sorti à l'emporte pièce à l'époque, bide prévisible et disparu des radars jusqu'à sa ressortie en DVD, et pourtant c'est l'un des tout bons film du monsieur. Pour l'histoire, c'est pour financer ce film, que Connery a accepté de resigner pour James Bond. Le film frappe dès sa séquence initiale en ralenti qui laisse une impression fantômatique. Quelques années avant Le justicier, Lumet offre sa propre version des flics poussés à bout et de l'inefficacité de la justice. Tiré d'une pièce de théatre, on ne sent jamais l'influence originale dans les 30 premières minutes où la mise en scène prend le dessus avec ses scènes de surveillance et de suivi de la victime jusqu'à sa disparition. Dans le rôle d'un flic bourru et hirsute, Connery fait merveille et ça compte parmi ses meilleurs rôles de sa carrière. Ce qui est le plus réussi, ce sont surtout ses scènes de dialogues, longs duels parlants que ce soit celui entre Connery et sa femme ou celui du face à face avec le superintendant. Avec virtuosité, Lumet arrive à révéler les fêlures d'un flic traumatisé par les horreurs qu'il a pu observer. Film marquant, déroutant par ses partis pris, The offence n'est pas loin de faire partie des meilleurs Lumets et Connery est dans l'un de ses rôles les plus marquants. Tiens ça me redonne envie de regarder L'homme qui voulut être roi de Huston.

4,5/6

Auteur:  Film Freak [ 27 Sep 2023, 10:07 ]
Sujet du message:  Re: The Offence (Sydney Lumet, 1972)

Quel étrange film.

Nouvelle adaptation d'une pièce, nouvelle preuve que Lumet n'aime rien autant que de filmer des hommes se hurler dessus dans des espaces confinés, The Offence m'a dérouté à plusieurs égards. Je ne savais pas quelle était la proportion d'enquête et celle d'interrogatoire et j'ai mis un petit moment à comprendre les choix de structure, entre cette introduction dont le ralenti instaure un putain de sentiment d'appréhension qui enfle, s'avérant être un flash-forward, avant d'enchaîner sur le jour de la disparition de la gamine, puis la recherche, puis le début de l'interrogatoire, à nouveau tronqué... Est-ce qu'il s'agissait d'un film sur l'après?

Oui et non.

En lieu et place d'un polar classique ou même d'un simple huis-clos en garde à vue, le film met en scène la descente, comme après un trip, plutôt que la chute, d'un homme, un flic, démoli au gré du temps et des affaires par les horreurs qu'il a vu. La force de l'écriture, de la mise en scène et de la performance de Sean Connery est de réussir à perturber le spectateur presque autant et ce sans jamais rien montrer de glauque. Là aussi, j'ai mis un petit temps à saisir ce que je voyais, avant même l'interrogatoire, quand Connery retrouve la gamine, l'attitude, le découpage, le silence, c'est très chelou. Puis la violence de la discussion avec sa femme, la méchanceté gratuite des remarques qu'il lui adresse, ce n'est plus simplement déroutant, c'est carrément dérangeant.

Quand il commence enfin à évoquer ce qu'il s'est passé, face à son supérieur, tu sens le mec vrillé, abîmé par son boulot, mais c'est pas fini, c'est le flashback sur l'interrogatoire, montrant enfin la teneur de la conversation, qui vient achever le tout, enfoncer le clou dans le cercueil d'un personnage bien plus trouble qu'il n'y paraît. Ça m'a rappelé (et donné envie de revoir) Cruising un peu. Ça m'a également fait penser à l'interrogatoire du Joker par Batman dans The Dark Knight, la colère impuissante de la figure d'autorité, le rire du suspect tabassé... Il est fort probable que le film soit une influence pour Nolan, ne serait-ce que pour sa construction narrative mais également pour ce que ça raconte d'un protagoniste qui se cache la vérité.

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