Pas ultra emballé par ce second Pollack... L'intro/générique avec la petite soeur sur les rails est absolument superbe et ça fait envie comme du Mulligan. Bah tiens d'ailleurs c'est la même gamine que dans To kill a Mockingbird! Et Pollack sort presque à l'identique d'un début de carrière télé.
Ensuite je ne comprends pas trop la perspective du film, son opposition didactique entre pessimisme et optimisme dans la romance des deux personnages, sa morale à froid sur le rêve comme sa rencontre du mélo hollywoodien classique avec ce traitement fataliste qui déconstruit en douce sa flamboyance, pour quelque chose de plus froid. Sinon on peut aussi se dire qu'adapter ce qui était une pièce en un acte de Tenessee Williams étale pas mal le propos. La pièce s'en tient aux deux gosses sur la voie de chemin de fer, donc on imagine en quoi consiste l'adaptation...
C'est une production Coppola (aussi scénariste), et bizarrement on sent déjà l'envie de jouer avec les décors et l'imagerie du film de de studios classique, le dernier acte assez artificiel à la Nouvelle Orléans annonce la couleur, même si Pollack est un metteur en scène bien plus tranquille.
Natalie Wood fait un peu dans le succédané de son rôle de "La fureur dans le sang", en bombe prête à exploser à tout moment, déambulant encore nue en invectivant avec sa mère... Redford lui n'est pas très à l'aise avec ce personnage d'employé de bureau chargé d'annoncer une charette, qui débarque là comme Tracy dans Un homme est passé. Mais ses "victimes" ne sont pas plus aimables non plus... D'un point de vue dramatique il y avait de quoi jouer, mais on sent presque que Pollack a un malin plaisir à désamorcer ça, tout ce que le postulat pourrait avoir d'explosif... du coup le perso de Wood parait vraiment s'agiter dans le vide.
A noter les présences de Robert Blake (Electra Glide in Blue) et surtout de Charles Bronson dans un rôle assez atypique quand même.