Fin du XVIIe siecle: Anne de Grandcamp et Lucie de Fontenelle, deux petites Normandes, arrivent a l'ecole de Saint-Cyr, creee par Mme de Maintenon pour eduquer les filles de la noblesse ruinee par les guerres et en faire des femmes libres. Mais apres une vie d'avilissements et d'intrigues, Mme de Maintenon craint les feux de l'enfer. Elle s'en remet alors a un homme d'Eglise pour ramener l'ecole sur le chemin de la purete, quitte a renier ses promesses de liberte.
J'ai bien aimé même si j'ai eu le sentiment qu'on passait un peu à côté d'un grand film. J'aime bien comme le film est à la fois dans la description réaliste (par exemple le fait que les petites meufs arrivent toutes en parlant leur patois régional, je trouve ça génial comme idée *les langues où il n'y avait que des "ou"*) et le décalage (par la musique, par ses irruptions d'autruches), la façon dont il décrit son utopie qui se crashe, l'univers un peu inédit qui est dépeint. Dans un vieux Première d'époque que j'ai retrouvé, Mazuy (que devient-elle d'ailleurs?) dit qu"au départ il y avait un romantisme morbide que je voulais à tout prix éviter. [...] Sombre oui, c'est une tragédie. Certaines filles meurent. Mais j'espère qu'il n'y a pas le côté touche-pipi, morbide facile, regarder des jeunes filles mourir en se branlant". C'est marrant parce que justement le film marche un peu comme un opposé à Innocence d'Hadzihalilovic (que devient-elle d'ailleurs?) qui peut correspondre à cette définition si on n'aime pas. Je trouve que le film perd un peu sur ses 40 dernières minutes en se concentrant sur les deux gamines (pas très intéressantes individuellement, hors du groupe), sur la tension crypto-homo dont on se fout un peu, délaissant d'ailleurs un peu la Maintenon et son glissement mental. D'autant que ces dialogues impossibles, dans la bouche d'Isabelle Huppert, eh ben les mots en sortent tous dans le bon ordre, positionnés comme il faut, alors que chez les autres... les filles jouent toutes comme des cochons (Simon Reggiani, l'abbé, n'est pas en reste) et là si on est dans le décalage, c'est du plus mauvais décalage.
Sinon je trouve l'approche atypique assez séduisante en général.
4/6