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Adieu Philippine (Jacques Rozier, 1961)
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Auteur:  Jericho Cane [ 08 Déc 2008, 00:27 ]
Sujet du message:  Adieu Philippine (Jacques Rozier, 1961)

Paris, 1960. Michel doit bientôt partir en Algérie pour faire son service. En attendant, il travaille comme machiniste à la télévision, ce qui lui permet de faire croire aux filles qu'il est une vedette. C'est ainsi qu'il séduit Juliette et Liliane, deux amies inséparables "comme les amandes philippines". Les jeunes femmes, qui aimeraient le voir échapper au service militaire, essayent de l'aider à percer dans le cinéma, sans pour autant savoir qui sera l'élue de son coeur.

Découverte de Jacques Rozier avec cette escapade solaire et fantaisiste d'un naturel prodigieux, dont la fraîcheur est toujours intacte près d'un demi-siècle après sa réalisation. Sans doute un des joyaux de la Nouvelle Vague et un des meilleurs films que j'ai vus cette année, je sens que je vais pas regretter l'achat du coffret dvd.

6/6

Auteur:  the black addiction [ 08 Déc 2008, 08:46 ]
Sujet du message: 

Tu n'avais vu aucun Rozier ?

Auteur:  Jericho Cane [ 08 Déc 2008, 09:33 ]
Sujet du message: 

the black addiction a écrit:
Tu n'avais vu aucun Rozier ?

Non.

Auteur:  the black addiction [ 08 Déc 2008, 09:34 ]
Sujet du message: 

Je t'envie en fait, d'avoir tout ça à découvrir.

Auteur:  Jericho Cane [ 08 Déc 2008, 12:12 ]
Sujet du message: 

the black addiction a écrit:
Je t'envie en fait, d'avoir tout ça à découvrir.

C'est lequel, ton préféré?

Auteur:  the black addiction [ 08 Déc 2008, 13:08 ]
Sujet du message: 

Celui là ou Maine Ocean je pense, mais il faudrait que je revoie tout, le coffret dvd me fait envie.

Auteur:  Cosmo [ 26 Jan 2009, 09:55 ]
Sujet du message: 

Paris, été 1960. Michel doit bientôt partir en Algérie pour le service militaire. En attendant, il est machiniste à la télévision et fait la connaissance de Liliane et Juliette, deux amies inséparables comme des amandes « philippines ». Michel songe à ses derniers jours de liberté, quitte son travail et part en vacances sur les routes de Corse où les deux filles décident de le rejoindre.

Achat tardif du coffret Jacques Rozier (un cinéaste que je croyais mort et qui a décidément bien trop peu tourné) et redécouverte de ce bien joli film à côté duquel j'étais totalement passé quand je l'avais vu pour la première fois il y a une quinzaine d'années. J'ai presque envie de dire que c'est le meilleur film de la Nouvelle Vague, avec Le Signe du Lion. J'adore pourtant Les 400 coups et A bout de souffle, mais je les considère comme bien plus "romanesques" que ce film bourré de fraicheur, de justesse, d'authenticité, mais aussi de désespoir. On a bien souvent dit que le cinéma français évitait de se frotter à son histoire contemporaine. Pourtant, même si la guerre d'Algérie n'apparaît pas, elle est bien là, en sourdine, dans le regard de Dédé par exemple, qui revient de 27 mois passés là-bas et à qui on demande "qu'est-ce que tu nous racontes ?". Son regard, troublant, en dit bien long : rien. Il n'y a rien à raconter, ça ne sert à rien, vous ne comprendriez pas (à mettre en parallèle avec Le Feu et A l'ouest rien de nouveau, deux bouquins qui expriment exactement la même idée, mais à propos de la Guerre de 14). Alors, en attendant la Guerre et l'Algérie, où le héros doit se rendre dans deux mois, Rozier filme le souffle, la jeunesse, la course, l'espoir, le charme des jeunes filles, la chandelle que l'on brûle par les deux bouts. Ce souffle, Rozier le trouve auprès d'acteurs amateurs (secondés par quelques seconds rôles plus connus, tels que Maurice Garrel) qu'il laisse improviser, trouver leur tempo, et parvient à saisir de petites choses, des détails qui semblent surprendre jusqu'aux acteurs. Ainsi, le film (comme d'ailleurs Le Petit fugitif vu le même jour, et film en partie fondateur de la Nouvelle vague) s'évade loin de son scénario, suit un personnage qui refuse tout archétype, toute ligne tracée. Nous sommes bel et bien dans la plus pure tradition de la Nouvelle vague.

5/6 et grosse envie de voir les trois autres films du coffret.

Auteur:  Art Core [ 28 Juin 2023, 13:51 ]
Sujet du message:  Re: Adieu Philippine (Jacques Rozier, 1961)

Absolument merveilleux.
J'étais moyen fan de Maine Océan mais là j'ai été totalement sous le charme. Le film est le parfait pont entre la Nouvelle-Vague et un cinéma plus populaire où l'on pense à la fois au Bronzés (Rozier parle de la standardisation des vacances avec 20 ans d'avance) ou même de la comédie estivale à la Milchel Lang mais avec infiniment plus de sensibilité et de délicatesse. Ce pont est d'ailleurs vraiment littéral dans le film avec ses deux parties, la première parisienne et la deuxième en Corse. J'aime beaucoup la nonchalance du film, cette façon de raconter dans une chronique à la narration très légère, comme si c'était plutôt les à côtés qui intéressaient Rozier. Et tout le début est génial aussi sur les coulisses de la télé et ses fameuses fictions en direct.

Non vraiment sous le charme total du film, à la fois, totalement décontracté mais aussi traversé d'une insouciance qui menace de s'effondrer avec le spectre de la Guerre d'Algérie qui plane. Superbe trio d'acteurs principaux qui n'ont mystérieusement jamais rien fait d'autre ou presque. Le mec est parfait avec son accent de titi parisien et sa gueule de James Dean. Pour chipoter je dirais que c'est un peu long et que le rythme est un peu moins bien géré dans la dernière partie qui est un chouïa plus floue.

Mais c'est très beau, à la fois tout simple et assez sophistiqué dans sa construction, sa mise en scène (un plan assez dingue au début, un travelling très long en plein Paris filmé depuis une voiture sans doute).Excellente musique également (tous les magnifiques morceaux corses de la deuxième partie). J'ai adoré la fin, très mélancolique avec le bateau qui part, qui sonne la fin des vacances et les deux filles qui disent au revoir, romantisme total de l'image.

5+/6

(le film est sur Netflix)

Auteur:  Baptiste [ 28 Juin 2023, 14:11 ]
Sujet du message:  Re: Adieu Philippine (Jacques Rozier, 1961)

ah j'adore les films de vacances, je vais jeter un oeil merci

Auteur:  Lohmann [ 28 Juin 2023, 14:30 ]
Sujet du message:  Re: Adieu Philippine (Jacques Rozier, 1961)

Art Core a écrit:
un plan assez dingue au début, un travelling très long en plein Paris filmé depuis une voiture sans doute

Pas vu depuis une éternité donc je ne me souviens évidemment pas de ce plan. Par contre ça me rappelle le court de Lelouch, tourné pied au plancher à l'aube.

https://archive.org/details/cetait-un-rendezvous-claude-lelouch-1976

Auteur:  Art Core [ 28 Juin 2023, 14:46 ]
Sujet du message:  Re: Adieu Philippine (Jacques Rozier, 1961)

Oui court culte. Mais là c'est juste un plan de discussion des deux filles dans la rue, mais en mode docu avec les vrais gens autour. Très nouveau pour l'époque.

Auteur:  Vieux-Gontrand [ 28 Juin 2023, 15:23 ]
Sujet du message:  Re: Adieu Philippine (Jacques Rozier, 1961)

C'est plutot Mauvais Sang de Carax qui cite ce plan que le film de frime bling-bling de Lelouch, vu que c'est un plan de trottoir (qui m'avait penser aux peintures de Gérard Fromanger, postérieures au film).

Petite mise en abyme car le mec est caméraman à la télé si je me souviens bien (sa vie affective devient elle-même un plan séquence plus qu'une réalité, est capturée par l'objet de son expertise technique) - situation qui a pu inspirer Aragon dans Blanche ou l'Oubli qui met en scène le même genre de gars avec là aussi une idée que le regard detruit son objet.

Auteur:  bmntmp [ 28 Juin 2023, 16:03 ]
Sujet du message:  Re: Adieu Philippine (Jacques Rozier, 1961)

Il y a un petit côté Lelouch chez Carax non ?

Auteur:  Art Core [ 28 Juin 2023, 16:03 ]
Sujet du message:  Re: Adieu Philippine (Jacques Rozier, 1961)

Non il est pas caméraman, il s'occupe des câbles (je sais plus le nom). Moment génial d'ailleurs quand il passe devant la caméra en plein direct.

Sinon oublié de le dire mais il y a un moment une improbable poignée de mains entre deux copains, on dirait du pur Dupieux.

Auteur:  emilieinparis [ 29 Juin 2023, 13:45 ]
Sujet du message:  Re: Adieu Philippine (Jacques Rozier, 1961)

Bonjour,

Vous savez ou on peut voir un film de Rozier ? je cherche je cherche, mais sans resultat.

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