Un crime particulièrement brutal est perpétré dans un quartier tranquille et l’assassin, Akio Sakaguchi, est arrêté devant toute la presse. Une jeune femme, Kyoko Endo amère et lasse dans sa vie routinière aperçoit la scène à la télévision. Saisie d’une sympathie inexpliquée pour Sakaguchi, elle entreprend de constituer un livre d’or avec les coupures de presse qu’elle peut collecter à son sujet…
J'adore la première demi heure, d'abord ce meurtre dont on ne te montre quasiment rien, mais où la caméra de Manda et l'utilisation de la musique font vraiment merveille. Ca m'a rappelé un peu l'étrange inquiétude qui peut parcourir un film comme Cure de Kurosawa, avec lequel Manda a d'ailleurs travaillé. Et j'aime beaucoup le portrait qui est fait de cette meuf soumise et effacée, frappée d'un coup par cette adoration irrationnelle et compulsive, là aussi j'aime le ton assez étrange et obsessionnel de la chose. Après je trouve un peu dommage que le film, très fort sur son autisme, sa description de solitudes, de marginaux, d'enfermement ou de projection, avec les chemins aussi opposés que similaires de ses deux persos principaux, devienne plus bavard à coup de séances parloirs et avocats chiants. Le muet lui va mieux. Mais les acteurs, vraiment très bons, tiennent bien la baraque, et la fin, qui retrouve l'intensité du début, un peu théâtrale, mais d'une beauté désespérée assez forte, relève bien tout ça.
Etrange que le film soit passé entre les mailles de filets de Festivals plus gros genre sélections parallèles cannoises par ex, ça en avait tout à fait la tête.
4/6
Sinon, qu'il s'agisse de Megane, Une longue marche ou ça, il y a vraiment toute une frange du ciné indé japonais qu'on ne connait pas et qui vaut pas mal le coup - alors que tu te dis qu'on a quand même droit au meilleur, à un tri ici, et que ce qui reste n'est peut-être pas aussi bon. Bah, ces films-là feraient 34 entrées France donc je peux comprendre mais on passe à côté de pas mal de choses. Ca me donne envie d'aller farfouiller un peu en tout cas.