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Che (Steven Soderbergh - 2008)
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Auteur:  Karloff [ 10 Fév 2009, 17:40 ]
Sujet du message: 

Incompréhension pour moi, aussi, je trouve formellement le 2e plus travaillé, certes, mais plus "uniforme"

Auteur:  Tiny Tears [ 10 Fév 2009, 17:49 ]
Sujet du message: 

Zad a écrit:
je suis surpris, il y a certes une différence entre les deux mises en scène, mais elles restent soeurs, limite celle du 2 est plus sobre, il n'y a pas les décorchages en N&B, etc. Bizarre...

en tout cas j'ai vachement envie de revoir les deux.

soeurs si tu veux, mais dans ce cas le 2 c'est l'evil twin du 1...
je pense que ça m'aurait moins choqué sur un film unique.
par contre je suis pas d'accord sur le 2 qui serait plus sobre. tu te souviens du plan où on voit marcher les compagnons du che en bolivie et ya une mise au point à l'intérieur du plan, les gars marchent et sont au point juste un moment avant de ressortir du champ? il est beau ce plan mais il en jette vachement je trouve. il est pas très humble quoi. je me souviens pas de tels plans dans le 1.
j'ai pas compris les choix de mise en scène à la fin non plus...
qu'est-ce que c'est que ce pauvre plan subjectif quand il meurt!? le fondu au blanc...

Auteur:  Zad [ 10 Fév 2009, 17:54 ]
Sujet du message: 

heu c'est un seul plan vite effe, ça, en plus il est très beau, pas du tout choquant ni chichiteux (mot du jour), je le trouve pas plus appuyé que les très gros plans en N&B du 1er...

j'aime assez bien ce que dit renzi sur ce plan subjectif, ça faisait longtemps que j'avais pas trouvé un papier des cahiers intéressant, d'ailleurs, faudrait que je te le recopie, ce passage... (à venir!)

Auteur:  Tiny Tears [ 10 Fév 2009, 17:57 ]
Sujet du message: 

Zad a écrit:
heu c'est un seul plan vite effe, ça, en plus il est très beau, pas du tout choquant ni chichiteux (mot du jour), je le trouve pas plus appuyé que les très gros plans en N&B du 1er...

j'aime assez bien ce que dit renzi sur ce plan subjectif, ça faisait longtemps que j'avais pas trouvé un papier des cahiers intéressant, d'ailleurs, faudrait que je te le recopie, ce passage... (à venir!)

oui j'ai dit qu'il était beau, mais il se la pète un peu c'est tout.

ne t'embête pas pour l'article des cahiers, je l'emporte pour chez moi. :wink:

Auteur:  Zad [ 10 Fév 2009, 18:18 ]
Sujet du message: 

bon tu verras, il est pas mal, à part quand il part en sucette sur la fin en voyant du straub et du serra...

Auteur:  Tiny Tears [ 10 Fév 2009, 19:22 ]
Sujet du message: 

bon au moins le film lui a plu...

et pour le plan subjectif, c'est ce que je m'étais dit en sortant du film mais je trouvais ça un peu trop facile...

Auteur:  Film Freak [ 14 Fév 2009, 21:57 ]
Sujet du message: 

Weah...

Mille ans après...samedi dernier, j'ai fait le flemmard, j'aurai pu enchaîner les deux à Bercy, cette semaine ya plus qu'aux Montparnos qu'ils passaient les deux, de manière à enquiller.
Ciné tout pourrave là, avec ses sièges tout serrés aux dossiers super courts et avec zéro place pour les jambe, en pente dans le mauvais sens par rapport à l'écran...ya quand même un bon nombre de constructeurs qui ont été très CONS à une époque putain...

Bref.

En fait, j'en ressors avec pas grand chose à dire dessus...parce que j'ai l'impression que les films eux-mêmes ont pas grand chose à dire.
L'ambition de s'éloigner du biopic conventionnel, surtout sur une figure historique telle que le Che, avec tout ce que ça aurait pu comporter de propos didactique, est louable mais au final, je reste quand même sur ma faim.
C'est un sujet que je maîtrisais pas et 4h de film plus tard, j'ai pas l'impression d'avoir appris quoi que ce soit de plus (à part que Castro a lâché le Che...à ce titre, magnifique dernière scène du 2e film d'ailleurs).
Le scénario aurait peut-être gagné à verbaliser un tant soit peu plus l'aspect politique...

...parce qu'au demeurant, je trouve que les deux films souffrent des mêmes défauts. Les récits sont assez décousus et les séquences se font redondantes à force (enchaîner les deux films n'a probablement pas aidé).
Au bout de la 35463e scène de soldats qui galèrent dans la jungle, euh, y a marre.

Surtout sur le second. 1er jour, 120e jour, 340e jour, etc.
Les jours se suivent et se ressemblent. Je peux comprendre la volonté de montrer ça justement, comment dans le premier film, l'épopée dans la nature était une progression vers la première victoire, vers la ville, prise d'assaut, puis comment dans le deuxième film, les hommes et le mouvement qu'ils représentent se perd dans cette jungle justement...
Mais la répétition devient rébarbative à force.

Je dois être le seul à préférer (de peu) L'Argentin à Guerilla.
Puet-être parce que sa structure un poil moins linéaire, avec ses flashes-forward en N&B à New York, parvient à faire quelque peu illusion, à dynamiser une intrigue qui autrement stagne pas mal.

C'est davantage sur la forme que le film m'a interpellé.
Cette caméra, c'est un don de Dieu. Ou comment annihiler pour de bon le recours à une image granuleuse pour s'ancrer dans le "réel".
Sans qu'il y ait besoin d'une photo particulièrement léchée, l'image, très nette, demeure saisissante. La nature prend des airs malickien (je me demande ce que le film aurait donné par Malick, qui devait un temps le réaliser).
Les cadres du premier tuent. Cf. le dîner.
Le travail sur les couleurs du second aussi. L'image devient cendrée, la lumière crame...
Soderbergh continue de m'impressionner par son côté versatile.
On retrouve au travers de ses films certaines réccurrences esthétiques mais le mec ne cesse de tenter des trucs...je trouve personnellement qu'il réussit trop rarement (le film de gangster romantique d'Out of Sight, le trip fiévreux de Traffic, le ludisme d'Ocean's Eleven, l'envoûtement lancinant de Solaris) mais il a le mérite d'essayer, même quand il se plante sur un The Good German par exemple.
Ici, il aurait aisément pu appliquer un concept à la Traffic mais il n'en est rien, il fait encore une fois quelque chose de différent et qui colle pour le moins à son sujet.
Naturalisme, réalisme, je sais pas, appelons-la comme on veut, l'approche formelle, sobre, subtile, et non moins pertinente, est la véritable réussite à mon goût de ce Che (avec la performance de Benicio del Toro).

En fait, je crois que l'histoire que j'aurai voulu voir racontée se situe entre les deux films...j'aurai aimé voir l'icône Che traitée plutôt que de la voir désacralisée avec ce traitement à hauteur d'homme même si c'est aussi ce qui fait l'intérêt de l'entreprise.
C'est juste l'ensemble ne pas vraiment convaincu.

3/6 (au tout et à chacun).

Auteur:  Jericho Cane [ 15 Fév 2009, 01:13 ]
Sujet du message: 

Film Freak a écrit:
Mille ans après...samedi dernier, j'ai fait le flemmard, j'aurai pu enchaîner les deux à Bercy, cette semaine ya plus qu'aux Montparnos qu'ils passaient les deux, de manière à enquiller.

Ca passe aussi au Grand Action, non?

Auteur:  Arnotte [ 20 Fév 2009, 20:47 ]
Sujet du message: 

Eh bien, c'est une bonne surprise. Surprenant de voir un "biopic" qui prend ce ton-là. Comme le dit Zad les cadrages m'ont souvent frappé, et j'ai trouvé ça brillamment écrit. Anti-fun, anti-spectacle. Peut-être un peu de mou, mais pas de gras. Pas de bons mots. Des faits, des gestes, des chuchotements, des regards, des réflexions. C'est très intéressant à suivre et assez envoûtant dans sa forme. J'avais peur des passages en N/B (d'ailleurs la BA m'avait limite rebuté à cause de ça) mais finalement je les trouve parfaitement gérés, dosés, cadrés, dirigés. J'ai adoré les passage où la voix du Che, en interview, couvre les images en couleur.
Si Benicio del Toro est ma-gni-fique, j'éai aussi été très amusé par Fidel Castro, parfait.
Sauf erreur personne n'a évoqué la musique mais je l'ai trouvée excellente - surtout dans son utilisation.

Bref beaucoup aimé.

4.5/6 et vivement la suite

Auteur:  Noony [ 21 Fév 2009, 09:11 ]
Sujet du message: 

Film Freak a écrit:
Cette caméra, c'est un don de Dieu.


Oh yeah.

Auteur:  Tonton [ 23 Fév 2009, 01:31 ]
Sujet du message: 

Enchaîner les deux permet de cerner les ambitions distinctes et complémentaires des deux opus. Du format large au 1:85, de la photo suave à celle plus froide, parfois onirique, de la voix-off alliée au flash-forward au présent brut, on a affaire à deux idées cinématographiques sur un personnage; en somme, deux grands moments de réflexion sur l'idéalisme par le cinéma. Rien que ça, ça tue. Et c'est super bien foutu, en plus.
L'argentin - Trop long, trop de bla bla et des flash-forwards un peu relou, mais une mise en scène inspirée et une construction de la guerilla attachante, entre un certain bonheur de montrer la bataille pour ses idées et, déjà, un constat froid, distancié de ce que ce combat peut entrainer comme problèmes et confusions. Le fait de se concentrer sur la campagne du Che apporte quelques redondances, mais l'ensemble reste pertinent et l'idéalisation de la guerilla se fait en sueur, amorçant le petit chef d'oeuvre suivant. 4/6
Guerilla - Premier point important, ce film est une tuerie formelle. Soderbergh frappe fort cette année, la mise en scène et le son sont d'une puissance et d'une inventivité de tous les instants. Le court mais intense moment où Guevara malade se traîne sur son cheval est d'une beauté à couper le souffle. J'ai pensé à plein de cinéastes (Weerasethakul, Boorman, Herzog) dans cette façon de draper l'environnement de la jungle dans une atmosphère proche du rêve, ou du moins souvent fiévreuse. La caméra supporte à merveille ce conditionnement et le fameux plan subjectif n'est à mes yeux que l'aboutissement évident de ce "cauchemar" auquel le spectateur est en proie. Cette ambiance accompagne, voire dicte le principe de ce second volet, qui éclate un certain positivisme montré dans le précédent opus pour compléter la vision du cinéaste et nous montrer de manière radicale et brute l'extrême difficulté et l'impossibilité d'accomplir un idéal. Constat pessimiste que j'ai surtout pris comme constat général, où la figure du Che reste un symbole que le cinéaste a pris pour développer un très bon dyptique visuel, et pour parler d'une ambition à échelle et valeur humaines qu'est le combat pour la liberté de l'homme. 5/6

Auteur:  Tonton [ 23 Fév 2009, 21:28 ]
Sujet du message: 

Je viens de repenser à ça, peut-être cela a-t-il déjà été souligné, mais ça m'a frappé à posterieur rit :
Le plan final, je le prends clairement comme le contre-champ historique, le fait de mettre dans un autre cadre l'Histoire, le régime castriste. En cela, je trouve Soderbergh bien modeste (lâches, diront certains ?) sur la vision qu'il offre du Che dans son Histoire.

Voilà, c'était vraiment très intéressant.

Auteur:  Arnotte [ 23 Fév 2009, 23:11 ]
Sujet du message: 

oncletom a écrit:
mais ça m'a frappé à posterieur rit

:idea:

Auteur:  Mickey Willis [ 25 Fév 2009, 00:29 ]
Sujet du message: 

Le 2 est directement dans la lignée du premier. La réalisation est encore plus minimaliste et Soderbergh s'attèle à la représentation de ce mythe avec la même pudeur, j'ai vraiment beaucoup aimé cet aspect du film. Maintenant cet aspect "caméra embarqué" ne nous en dit pas tellement sur les personnages secondaires et c'est assez facile de s'en désintéresser. J'en ressors également avec l'impression d'un film figé, sûrement à l'image de ce que voulait le réalisateur mais je reste un poil sur ma faim.

Je mets 4/6 mais globalement j'ai quand même trouvé ça très bon, ça peut évoluer.

Tiens moi aussi j'ai beaucoup pensé à Herzog d'ailleurs.

Auteur:  Baptiste [ 18 Avr 2009, 07:55 ]
Sujet du message:  Re: Che (Steven Soderbergh - 2008)

Vu la partie 1.

On met du temps a s'immerger dans l'ambiance du film, surtout que le parti pris anti-spectaculaire et la pleiade de discussion a propos de tactique et de logistique n'implique pas enormement le spectateur. Certains passages dans la jungle sont jolis mais d'autres sont juste longuets. Cela dit, c'est un parti pris qui se defend, celui de consacrer une enorme partie de l'oeuvre a ce qui fait un debut de revolution, c'est a dire tout sauf du spectaculaire et du sentimental.
Le systeme fonctionne bien, j'ai enormement apprecie la sobriete de l'ensemble (est-ce vraiment Soderbergh?), servie par une tres belle prestation de Benicio del Toro. Si j'ai dit que le film n'implique pas le spectateur au niveau emotionnel, il l'implique beaucoup au niveau de la reflexion sur les petites choses qui font une revolution, la encore. Le systeme narratif est assez deconcertant, l'utilisation du noir et blanc pour quelque chose qui a eu lieu apres ce qui est montre en couleur surprend, mais ca se tient, ca convient bien au fond qui est de dire que ce qui compte, ce qui est le plus reel et concret, c'est d'abord l'organisation de la revolution depuis le fin fond du pays, et les convictions qui l'initient.
A part ca, toute la derniere partie avec l'assaut de la ville est tres reussie, je trouve.

4/6

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