1968. Catherine, Yves et Hervé ont vingt ans, sont étudiants à Paris et s'aiment. La révolte du mois de mai bouleverse leur existence. Gagnés par l'utopie communautaire, ils partent avec quelques amis s'installer dans une ferme abandonnée du Lot. L'exigence de liberté et la recherche de l'accomplissement individuel les conduisent à faire des choix qui finissent par les séparer.
1989. Les enfants de Catherine et Yves entrent dans l'âge adulte et affrontent un monde qui a profondément changé : entre la fin du Communisme et l'explosion de l'épidémie de sida, l'héritage militant de la génération précédente doit être revisité.
Nés en 68 et sa fresque générationnelle feuilletonesque aurait naturellement trouvé davantage sa place dans une saga en deux parties sur la 2 que dans des salles de cinéma, à cause de la trop grande gentillesse du couple duo fanatique de Demy pour un pavé de 2h53 qui ne saisit pas grand chose et où le temps qui passe se résumé à quelques images d'archive, et encore surtout le résultat des présidentielles. Le rythme est assez mal foutu, les trois/quatre moments d'émotions sont un peu noyés dans la masse, et la pléthorique distrib avec ces personnages qui meurent et qui grandissent réserve le meilleur comme le pire.
La première partie, où Laetitia Casta s'installe avec sa bande de potes dans une ferme dans le Larzac qu'elle ne quittera plus avec sa bande de potes (Yann Trégouet, Yannick Rénier, Kate Moran ou l'interdit Matthias Van Khache) pour constituer une communauté prônant l'amour libre, est assez longue, prétexte à des gambadages à oilpé dans les champs et autres chansons crétines, jusqu'à temps que la plupart se barre, révélant l'utopie Pierre Carlesque de ce mode de vie.
La seconde partie, où les enfants de Casta ont maintenant 20 ans, un fils homosexuel (Théo Frilet, plutôt bien malgré une scène dantesque de ridicule stoïque avec Edouard Collin dans la voiture qui chante du Jimmy Sommerville en revenant d'apprendre sa séropositivité) et une fille informaticienne qui s'affranchit du mode de vie hédoniste de sa mère pour faire carrière dans l'informatique (Sabrina Seyvecou, une des révélations du film) est meilleure malgré que les réalisateurs se focalisent trop sur la chappe de plomb des années SIDA et la lutte Act Up (bref sur le côté pédé) et noircissent délibérément le tableau par rapport à l'insouciance et la jouissance de 68.
Un truc assez drôle: Comme certains persos doivent bien marquer le coup au niveau de l'âge, faire prendre vingt ans à Casta consiste essentiellement à l'orner d'un chignon et lui refourguer un accoutrement "la laitière" tandis que vieillir Yannick Rénier se résume à le maquer à Casta puis à Maryline Canto.
Pour résumer c'est attachant mais raté, comment souvent avec Ducastel et Martineau quand leur ambition veut aller au delà de la bulle pop.
2/6