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Au coeur du mensonge (Claude Chabrol - 1998)
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Auteur:  Zad [ 27 Mai 2008, 07:51 ]
Sujet du message:  Au coeur du mensonge (Claude Chabrol - 1998)

J'ignorais jusqu'à son existence, à ce Chabrol mal aimé. J'ignorais par exemple qu'Antoine De Caunes avait (très très très mal) joué dans un Chabrol (il joue comme Bruel dans l'Ivresse du pouvoir, si vous voulez, c'est dire le dégât).

Donc le pitch de téléfilm france 3 :

Des enfants découvrent dans un port de Bretagne le corps d'Eloïse, dix ans. Elle a été étranglée. La première personne interrogée par Frédérique Lesage, jeune commissaire récemment promue est René, professeur de dessin, dernière personne a avoir vu Eloïse. René et sa femme, Viviane, infirmière à domicile, sont bien acceptés dans le village, mais ce ne sont pas des natifs. Germain-Roland Desmot, écrivain à succès surmédiatisé, est la star du pays. Viviane se laisse charmer. La rumeur à propos de René s'amplifie quand une seconde mort violente finit de tétaniser la ville.

l'affiche terrorifiante au secours :

Image


Et pourtant, pourtant, le film est tout à fait splendouillet.

Je me disais en le regardant que c'est assez souvent ça avec Chabrol, ses films qui semblent les plus mineurs, les plus maladroits, les plus pleins de ratés, les plus trébuchants, sont finalement les plus impressionnants (je pense à L'Enfer, par exemple).

À partir d'un scénario d'une banalité téléfilmesque, bien fourni en raccourcis et facilités, Chabrol fait glisser lentement l'ensemble sur de spentes surréalistes voire cauchemardesques et, ça ça va plaire à TBA, tout à fait méta-filmiques, si, si, mon greg!

Je veux pas trop déflorer, mais il y a plusieurs bizarreries tout à fait fascinantes, qui sont autant de commentaires sur l'affrontement téléfilm/cinéma, par le biais d'une mise en scène aussi simple que parfaitement tarabiscotée. Le montage très improbable des premières scènes est déjà assez frappant, et le film avance comme ça, sur cette ligne d'étrangeté toujours malaisante, détournant les faiblesses du script par des trouvailles de mise en scène qui en livrent en quelque sorte la critique.

bon voilà, je m'embrouille... en clair : p-ê un des chabrol les plus fauchés et les moins attrayants a priori, et en fait un des plus soignés, un des plus pensés, des plus complexes que je connaisse.

et j'adore cette séquence où gamblin regarde la télé comme on regarderait sur un plateau le combo de la scène qu'on vient de voir juste avant (j'ai songé à lang, à ce moment-là, dans ce film où un film d'actualité complètement impossible techniquement est diffusé comme preuve dans un tribunal... je crois que c'est dans Fury, non?)


je suis certes un peu vendu à Chabrol, mais quand même... (ah oui, vu récemment aussi de lui, Violette Nozières, très beau itou, même si moins bluffant, plus "majeur") (Huppert y est belle à mourir)

Auteur:  the black addiction [ 27 Mai 2008, 08:22 ]
Sujet du message:  Re: Au coeur du mensonge (Claude Chabrol - 1998)

Zad a écrit:

À partir d'un scénario d'une banalité téléfilmesque, bien fourni en raccourcis et facilités, Chabrol fait glisser lentement l'ensemble sur de spentes surréalistes voire cauchemardesques et, ça ça va plaire à TBA, tout à fait méta-filmiques, si, si, mon greg!



:D

Bon tu fais chier, je pensais en avoir fini depuis un moment avec Chabrol. C'est vrai que c'est un des seul que j'ai toujours qualifié de mineur sans l'avoir vu. Je vais essayer de chopper ça.

Auteur:  Zad [ 27 Mai 2008, 08:41 ]
Sujet du message: 

je pourrais te l'envoyer, si tu savais recevoir les films via imp.free.fr :D (ceci dit ma copie est affreuse)

Auteur:  Cosmo [ 27 Mai 2008, 08:41 ]
Sujet du message:  Re: Au coeur du mensonge (Claude Chabrol - 1998)

Un film aussi sympa que sous-estimé. Un bon 4/6.

Auteur:  the black addiction [ 27 Mai 2008, 08:43 ]
Sujet du message: 

Zad a écrit:
je pourrais te l'envoyer, si tu savais recevoir les films via imp.free.fr :D (ceci dit ma copie est affreuse)


J'y suis pour rien si tu sais pas archiver des fichiers.

:P

Auteur:  Zad [ 27 Mai 2008, 08:51 ]
Sujet du message: 

Wouf.

Auteur:  the black addiction [ 27 Mai 2008, 08:53 ]
Sujet du message: 

Lol l'avatar, tu le laisses celui là.

Auteur:  Zad [ 27 Mai 2008, 09:09 ]
Sujet du message:  Re: Au coeur du mensonge (Claude Chabrol - 1998)

Zad a écrit:
(ah oui, vu récemment aussi de lui, Violette Nozières, très beau itou, même si moins bluffant, plus "majeur") (Huppert y est belle à mourir)


d'ailleurs, affiche géniale, j'adorerais l'avoir chez moi :

Image

Auteur:  Baptiste [ 31 Jan 2022, 21:47 ]
Sujet du message:  Re: Au coeur du mensonge (Claude Chabrol - 1998)

D'accord avec Zad, le film fait peur au début par sa facture téléfilmesque sur tous les aspects: jeu des acteurs, scénario, photo, montage...

Mais il y a toujours ce moment (enfin, dans les 3/4 Chabrol que j'ai vus) où on ne sait plus très bien si c'est raté, ou génialement parodique. Ce qui compte, c'est qu'à partir de la 20e minute on est complètement aspiré dans cette histoire où la médiocrité de chaque personnage est racontée, mais pas comme quelque chose de tragique, plutôt comme quelque chose de fascinant, et même les personnages semblent s'en amuser.

Paradoxalement on dit que Chabrol était féroce mais je vois dans son regard beaucoup d'indulgence et ça me plaît bien. Faudrait que j'en voie d'autres, même si je doute que ça devienne un cinéaste vraiment important pour moi.

Auteur:  bmntmp [ 31 Jan 2022, 22:04 ]
Sujet du message:  Re: Au coeur du mensonge (Claude Chabrol - 1998)

la phrase de Manchette était pas mal sur chabrol, où il disait que plus ça manquait d'intérêt, plus les mouvements de caméras étaient intéressants je crois.
Sinon en tant que grand consommateur de Mocky, j'ai toujours l'impression que Chabrol fait un peu pareil mais en moins bien. Ils ont commencé tous les deux dans la satire sociale et Les Dragueurs, Les Vierges et son film scénarisé par Queneau sont finalement meilleurs que les films de Chabrol de l'époque. Puis plus tard, le témoin ou noir comme le souvenir, c'est aussi bien meilleur, même si Chabrol tire son épingle du jeu en général avec un soupçon de perversité et Michel Bouquet (que je n'aime pas).

Auteur:  Lohmann [ 31 Jan 2022, 22:50 ]
Sujet du message:  Re: Au coeur du mensonge (Claude Chabrol - 1998)

Bouquet, Chabrol, ça me fait penser que l’un de ses meilleurs films est peut-être Juste avant la nuit, qui me semble par ailleurs assez méconnu.

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