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Le Prince de New York (Sidney Lumet, 1981)
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Auteur:  Le Pingouin [ 02 Mar 2008, 16:57 ]
Sujet du message:  Le Prince de New York (Sidney Lumet, 1981)

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Le film "post Serpico" de Lumet, où comment repartir à la course à la corruption, mais cette fois en montrant l'injustice d'un procédé de répression crée par l'affaire Serpico, justement.

L'histoire suit l'implication de Daniel Ciello, flic à la brigade des stups de NY, dans le démantèlement de la corruption de la police new-yorkaise, le parcours d'un flic en quête de rédemption rattrapé petit à petit par ses propres crimes, où comment un homme voulant dénoncer les problème se retrouve être le problème.

C'est un très gros film (3h10), avec beaucoup de détails qui demandent au spectateur une attention constante pour ne pas se retrouver à la rue. Il y a d'un côté l'héritage de Serpico, qui se voit dans la mise en scène, la photo, le ton "seul contre tous" du film, qui fonctionne encore à merveille. Et puis il y a l'ambition de Lumet de ne pas couper, de tout rendre, qui est noble, mais qui casse le rythme qui faisaient selon moi la force du prédécesseur.

Et puis il y a le personnage. Treat Williams a trop tôt eu le plus important rôle de sa carrière. Ciello, flic saturé d'ambiguité, entre ses amis flics qu'il ne peut et ne veut pas balancer, son désir de se désolidariser d'un système corrompu auquel il appartient et sa famille, liée à la mafia, qui lui demande de choisir son camp. Sans oublier son rôle de mari et de père, qu'il met en danger constamment. Gérer tous ses visages et voir la déconstruction progressive du "héros" est probablement l'élément le plus passionnant du film, et Williams assure vraiment bien.

Pour Lumet et le spectateur, le film a des sonorités de redites, mais en l'état, ça reste un polar suffisamment foisonnant pour y trouver son bonheur. Pas un classique, mais un produit de label. Et probablement un vrai modèle pour des gens comme James Gray, qui dans tous ses films, explore les même thèmes, les mêmes ambiances. J'ai beaucoup pensé à la nuit nous appartient, et au personnage de Phoenix.

4.5/6

Auteur:  Mister Zob [ 02 Mar 2008, 19:56 ]
Sujet du message: 

Zobculte.
Je le préfère à SERPICO. Le rythme plus lent de PRINCE me semble convenir parfaitement à son histoire, plus tragique, plus douloureuse que celle de Serpico. D'ailleurs, lors de la 2e vision j'ai bien mieux apprécié toute l'ampleur du film, alors que la nervosité de SERPICO a eu moins d'effet sur moi, la 2e fois... tout comme son côté 70ies qui, même si j'adore, me semble adoucir l'impact. Mais bon, j'aime énormément les deux de toute façon, et même le mal-aimé CONTRE-ENQUÊTE, d'ailleurs. Mais en y réfléchissant, y a quand même peu de Lumet que j'aime pas...

Auteur:  Jericho Cane [ 07 Mai 2009, 00:04 ]
Sujet du message:  Re:

Enfiin vu ce soir au ciné. Grand film ample et rigoureux, qui explore jusqu'au bout l'ambiguité de son personnage de flic "corrompu" pris dans un piège inexorable... Dommage que Treat Williams ait un peu disparu après un tel rôle.

5/6

Auteur:  Film Freak [ 18 Mar 2024, 09:49 ]
Sujet du message:  Re: Le Prince de New York (Sidney Lumet, 1981)

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Daniel Ciello, un policier, est contacté par le bureau du procureur, qui espèrent l'amener à collaborer pour faire tomber des agents corrompus. Ciello hésite mais, ayant commis quelques incartades lui-même, désire se racheter. Peut-il mener cette mission à bien sans trahir qu'il est ainsi que ses amis?

Sans aller jusqu'à dire qu'il s'agit de l'antithèse de Serpico, loin de là vu les similitudes dans le protagoniste, son arène, son parcours, cette nouvelle incursion de Lumet dans le monde de la corruption au sein de l'institution policière s'avère tout de même différente dans l'approche. Le film raconte moins la désillusion d'un flic intègre dans un système dépeint de manière un tant soit peu manichéenne que la tragédie d'un homme corrompu désireux de renouer avec les valeurs qui l'ont amené à devenir flic tout en s'accrochant aux valeurs interpersonnelles, se jurant de ne jamais balancer ses coéquipiers. Non seulement le personnage central est cette fois plus ambigu et ambivalent et non plus un héros clairement défini, au même titre que les autres flics "véreux" dont on explique les circonstances atténuantes, mais c'est le portrait de la pyramide de pouvoir manipulant ce pauvre pion qui donne au film une portée plus ample, ne s'arrêtant pas au combat d'un homme incorruptible contre tous mais en montrant les machinations sacrificielles d'hommes à l'aise dans leurs bureaux, ignorant tout de la réalité du terrain, comme celle de courser un junkie et de lui casser la bouche pour lui voler sa dope afin de "payer" un indic avant de l'empêcher, pétri de culpabilité, de mourir étouffé dans son vomi.

En prenant 2h47 pour composer un portrait plus entier de la situation offre non seulement une image pluridimensionnelle de cette police mais permet également de pointer du doigt ceux qui en profitent dont certains n'arrivent pas à voir au-delà de leur vision en N&B des choses. L'ouvrage réfute ainsi le point de vue que l'on pouvait avoir devant Serpico et nous invite notre empathie pour un héros tragique. Le scénario se dépatouille magistralement de son absence relative de structure couvrant plusieurs années de l'opération et de la rédemption impossible de son martyr dans un récit habité par son humanité. J'ai également trouvé la mise en scène de Lumet un peu moins sobre qu'à l'accoutumée, plus habitée par le tourment de son personnage, et ça m'a davantage parlé.

Auteur:  Mr Degryse [ 18 Mar 2024, 13:01 ]
Sujet du message:  Re: Le Prince de New York (Sidney Lumet, 1981)

Un de ses meilleurs.

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