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La Question Humaine (Nicolas Klotz - 2007)
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Auteur:  Zad [ 12 Juin 2007, 14:11 ]
Sujet du message:  La Question Humaine (Nicolas Klotz - 2007)
MESSAGE ÉDITÉ.

http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=1920

ÉCHECS DU CULTURISME

Il bande les muscles, semble constamment exhiber sa carrure, afin de prouver (de se prouver?) qu'elle est suffisante pour relever le défi à la hauteur de son titre, colossal: porter à l'écran le récit bref, sec et implacable de François Emmanuel. Poser La Question humaine, rien que ça. Pour y répondre, il faut de l'ampleur, de la majesté, un certain culot, aussi. Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval n'en manquent pas. À la mise en scène de l'un, curieusement renouvelée d'influences nordiques, dominantes marron et bleues, cadres biseautés, textures et surfaces comme autant de remparts à l'humanité, précision maniaque du montage et du moindre mouvement d'appareil, direction d'acteurs magistrale (il faut dire que le casting, masculin notamment, s'y prête à merveille: Lonsdale, Amalric, comme toujours impériaux, Nicolas Maury génial, confirmant ce qu'on pressentait déjà dans Les Amants réguliers) ; répond l'ambition et l'intelligence de la plume de l'autre, jonglant avec la nitroglycérine de son sujet avec une conviction et une audace rares.

Ce qui cloche est au revers de cette médaille. À tant s'échiner à affirmer virtuosité et solennité, La Question humaine se contraint régulièrement dans une froideur et une rigidité étouffantes. En rupture notable avec le réalisme sans fard de Paria et de La Blessure, le troisième long de Nicolas Klotz se situe davantage du côté de l'allégorie et du discours, que de celui de l'émotion. Malgré le malaise généré, malgré la violence sourde, l'extrême verrouillage esthétique se fait régulièrement trop théorique et occasionne certaines lourdeurs. Échec paradoxal: ce sont les respirations qui marquent le plus, les à-côtés, les aléas, les détails qui tombent de nulle part (le travesti dans le couloir, la toilette d'Amalric par Maury avec des lingettes, la scène de la barque...). Une séquence de rave, centrale et impressionnante, résume assez bien l'ambivalence du film: d'une maîtrise sidérante, quasi-envoûtante, elle se laisse progressivement dévorer par l'ithos de ses intentions, et, du même coup, s'annule presque... Équilibre fragile: l'intention prime, l'émotion se perd.
Auteur:  the black addiction [ 12 Juin 2007, 14:17 ]
Sujet du message: 
Je reconnais beaucoup d'aspects qui faisaient, pour moi, la grande beauté de "la blessure". Donc même si tu es partagé apparement moi cela me donne confiance. Merci.
Auteur:  Zad [ 12 Juin 2007, 14:40 ]
Sujet du message: 
ah mais le pb c'est que je suis en admiration totale devant la blessure et paria... attention, hein, je trouve aps que LQH soit un mauvais film, je sens d'ailleurs qu'il va me courir dans la tête un bail... Mais qqch cloche et j'arrive pas à mettre le doigt dessus...
Auteur:  Jericho Cane [ 12 Juin 2007, 14:49 ]
Sujet du message: 
Zad a écrit:
ah mais le pb c'est que je suis en admiration totale devant la blessure et paria... attention, hein, je trouve aps que LQH soit un mauvais film, je sens d'ailleurs qu'il va me courir dans la tête un bail... Mais qqch cloche et j'arrive pas à mettre le doigt dessus...

Peut-être un peu de fatigue? Ce "qqch qui cloche" peut d'ailleurs disparaitre à la seconde vision.
Auteur:  Zad [ 12 Juin 2007, 14:50 ]
Sujet du message: 
ouais... je vais tenter de le revoir, effectivement...
il reste des projos, c'est jouable. :wink:

tu l'as vu, jericho?
Auteur:  Jericho Cane [ 12 Juin 2007, 14:52 ]
Sujet du message: 
Zad a écrit:
tu l'as vu, jericho?

Seulement le générique de début (fabuleux d'ailleurs)... :cry:
Auteur:  Zad [ 12 Juin 2007, 14:57 ]
Sujet du message: 
le long travelling latéral, c'est ça?
Auteur:  Jericho Cane [ 12 Juin 2007, 14:58 ]
Sujet du message: 
Zad a écrit:
le long travelling latéral, c'est ça?

Oui. Avec une musique qui déchire.

Et juste la premiere réplique : "merde, y a pas de ST anglais, bordel?"
Auteur:  Zad [ 12 Juin 2007, 15:03 ]
Sujet du message: 
Jericho Cane a écrit:
Zad a écrit:
le long travelling latéral, c'est ça?

Oui. Avec une musique qui déchire.


quelle perception de la musique, pour toi? (oui, je sais, je t'ai déjà posé cette question, mais ça continue de m'interroger)

sinon, oui, la BO est très bonne tout le long
Auteur:  Jericho Cane [ 12 Juin 2007, 15:06 ]
Sujet du message: 
Zad a écrit:
quelle perception de la musique, pour toi? (oui, je sais, je t'ai déjà posé cette question, mais ça continue de m'interroger)

La différence se situe au niveau de la netteté et de la précision. C'est-à-dire que je peux apprécier une musique, une intonation, mais certaines subtilités peuvent m'échapper (comme les paroles par exemple). Je suis donc particulièrement sensible au rythme et aux vibrations...
Auteur:  Zad [ 12 Juin 2007, 15:21 ]
Sujet du message: 
et lorsqu'on parle, tu perçois le son de notre voix, sans distinguer les paroles, c'est ça?
Auteur:  Jericho Cane [ 12 Juin 2007, 15:24 ]
Sujet du message: 
Zad a écrit:
et lorsqu'on parle, tu perçois le son de notre voix, sans distinguer les paroles, c'est ça?

Voilà. D'où l'inévitable lecture labiale...
Auteur:  Zad [ 12 Juin 2007, 15:28 ]
Sujet du message: 
yep... mais genre si qq'un te crie "ATTENTION!" tu peux capter...
Auteur:  Zad [ 12 Juin 2007, 15:28 ]
Sujet du message: 
mais du coup, sous quels critères une musique, pour toi, "déchire"?
Auteur:  Jericho Cane [ 12 Juin 2007, 15:32 ]
Sujet du message: 
Zad a écrit:
yep... mais genre si qq'un te crie "ATTENTION!" tu peux capter...

Ah bah oui, forcément... :lol:

Zad a écrit:
mais du coup, sous quels critères une musique, pour toi, "déchire"?

"Je suis donc particulièrement sensible au rythme et aux vibrations..."

Dur dur de s'imaginer dans la peau d'un sourd, n'est-ce pas? :P
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