L'histoire de Jack, dix ans, dont le corps vieillit quatre fois plus vite que la normale. Cette étrange maladie lui donne l'apparence physique d'un adulte. Écartelé entre l'âge qu'il a et l'âge qu'on lui donne, Jack tente de vivre normalement. Surmontant sa différence, il saura séduire les enfants de son âge et se faire des amis.
Sur Letterboxd, de tous les Coppola, il n'y a guère que Twixt et La Vallée du bonheur qui sont moins bien notés et je crois que c'est son pire score RottenTomatoes (17%). Pourtant, je n'ai jamais trouvé que c'était la catastrophe ridicule que sa réputation stipule, je l'avais vu et apprécié en salles à 13 ans et même revu une ou deux fois à la télé dans les années qui suivirent, et en bon Williamszouze, j'ai toujours trouvé ça mignon et touchant.
Aujourd'hui, il m'est plus facile de saisir ce qui a pu faire grincer des dents les spectateurs et surtout les critiques dans ce dernier volet de la trilogie "Robin Williams joue un grand gamin" (après Hook et Jumanji), avec son catalogue de scènes attendues au traitement un peu basique (Jack se présente à la classe, Jack galère puis réussit au basket grâce à sa taille) et surtout de slapstick facile (Jack se rétame par terre parce qu'il a pas fait son lacet, Jack ne rentre pas dans sa chaise-pupitre en classe et se casse la gueule). Je trouve le film plus intéressant quand il touche à la tristesse inhérente du postulat et de la vie du protagoniste (Jack qui demande à sa maîtresse de l'accompagner au bal, l'espèce de crise cardiaque qui s'ensuit) mais le film n'ose évidemment jamais aller très loin, désamorçant tout véritable trouble potentiel (Jack se rend dans un bar et drague la mère de son pote).
Il faut dire que le film vise davantage le ton d'un Big que d'un Benjamin Button (les bonnes projos-test avaient convaincu Disney de sortir le film en plein mois d'août!) et donc ne s'aventure pas sur des terrains plus ambigus. En regardant le film, je me suis pris à imaginer ce que le Eric Roth de Forrest Gump et Button aurait pu faire du même concept, quitte à explorer sa vie entière plutôt que ce court moment, certes symbolique, du début de l'école, parce qu'au final, t'as un peu le même genre de propos sur La Vie. Disons que c'est ce film-là qu'on serait en droit d'attendre d'un auteur comme Coppola, surtout au sortir d'un smash artistique comme Dracula.
Là, formellement, c'est propre mais peu inspiré (les scènes en accéléré, brrrr) et dans le fond, ça reste trop léger. Mais je trouve ça plus moyen que mauvais.