Justine, son mari et toute leur bande d'amis trouvent une solution pour résoudre leurs problèmes d'argent : organiser une fausse croisière romantique pour Franck, un gros investisseur, qui cherche à séduire une femme.
Pour quiconque est sensible à la petite musique de Podalydès, La Petite vadrouille est un retour en forme. Le niveau de ses meilleurs est encore loin, le cinéaste préférant visiblement rester dans un registre plus léger, mais le film est tout de même plus cadré que ses deux derniers et c'est sans nul doute son meilleur depuis le charmant Comme un avion. Hasard (ou pas), on retrouve le même décor (champs et canaux) pour une nouvelle échappée fluviale et réflexion sur le couple mais qui semble tout de même brasser un peu plus large. Un esprit un peu boomer se dégageait de ses films les plus récents et ça paraît plus assumé et apaisé ici, dans ce portrait de quinquas fauchés amateurs mais bienveillants et même si la caractérisation des jeunes est encore maladroite, le film semble indiquer que le monde est désormais à eux, qu'ils doivent se défaire de leurs aînés et que ces derniers ferait sans doute bien d'évoluer un peu, même si l'avenir est incertain comme en témoigne cette non-fin abrupte.
En fait, je me demande s'il y a pas une allégorie politique derrière tout ça. L'Hymne à la joie revient tout le long du film, le bateau qui sert de décor principal a pour drapeau celui de l'Union Européenne, l'intrigue suit les efforts à moitié foireux mais sincère d'un collectif dont certains membres ne s'entendent pas/plus ou exploitent les autres, l'un d'eux quitte le navire... Je pense pas que la métaphore s'applique à l'échelle 1:1 mais il y a trop d'éléments pour que cela soit complètement fortuit.
Au-delà de ces considérations, c'est surtout un improbable film d'arnaque où l'arnaque n'est jamais vraiment un enjeu mais simplement un prétexte à une comédie amusante où l'on retrouve le goût de l'auteur pour des situations et gags cartoonesques, l'affection pour le gadget et des personnages de gentils losers.