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Something Old, Something New, Something Borrowed (Hernán Rosselli, 2024)
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Auteur:  Lohmann [ 13 Juin 2024, 16:36 ]
Sujet du message:  Something Old, Something New, Something Borrowed (Hernán Rosselli, 2024)

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Dans une banlieue populaire de Buenos Aires, les Felpeto – les Soprano next door – ont leur business rodé de paris clandestins. Après la mort du père, la mère et la fille doivent reprendre en main les affaires. Maribel, voisine d’enfance du cinéaste, lui a confié d’anciennes vidéos familiales et a accepté de devenir « au présent » un personnage de fiction devant sa caméra, comme les autres membres de sa tribu, transformés en bookmakers. La théorie des jeux et la figure du réseau s’imposent à toutes les échelles, des souvenirs individuels à l’histoire d’un pays.

Biais de perception ou réalité d’une augmentation croissante des reprises cannoises partout en France ces dernières années ?
Etalées sur plusieurs semaines où l’on fait se défiler les sélections les unes après les autres, un nombre croissant de cinémas participants, à se demander ce qu’il reste comme avantage à s’agglutiner sur la croisette.
Qualité de la sélection oblige (merci Julien Rejl), je me suis pour l’essentiel rabattu sur la reprise de la Quinzaine. Et avec 4 cinémas parisiens participant à l’événement, pas compliqué de trouver un créneau adéquat pour chaque film (et parfois bien peu de personnes dans les salles pour les réalisateurs les moins connus).

Pour terminer en beauté le film argentin de la sélection, film hybride de Hernán Rosselli entre fiction et found footage, qui trouve son origine dans son voisinage de la banlieue sud de Buenos Aires, l’histoire d’une famille dont le père était bookmaker et dont la disparition (qui restera longtemps inexpliquée dans le film) pose la question de la succession, celle de la pérennité de l’activité de prise de paris d’une part, et de comment récupérer l’argent sur les comptes à l’étranger de l’autre. Tout cela donne au film un air de petite série B mafieuse, dont on ne saisit pas toujours bien les enjeux vu d’ici (ils prennent entre autre des paris sur le tirage du loto national, quel est l’intérêt pour les parieurs de passer via leur officine plutôt qu’un canal officiel ?), une version matriarcale des Soprano en zone pavillonnaire, plus bonhomme que vraiment méchante.

Ce qui en fait par contre sa vraie singularité, c’est que les interprètes de la partie fictionnelle sont les véritables membres de la famille Felpeto et leurs associés. Non seulement ils jouent donc leur propre rôle dans ce qui n’est, avec évidence, pas un documentaire, mais en plus visionnent régulièrement les VHS tournées par le père défunt sur une plage d’une bonne quinzaine d’année. Mise en abyme parfaite, gage d’authenticité imparable, on les reconnait tous plus jeunes dans une Argentine fin XXème siècle, c’est tout de même autre chose que de faire du morphing ou du rajeunissement assisté par IA. Ironiquement, j’ai vu coup sur coup celui-ci et À son image de de Peretti, qui échoue en particulier sur ce point, l’impureté de ses images d’époque annihilant les velléités naturalistes qui caractérisent habituellement son cinéma. Pour en revenir au Rosselli, son procédé nous rend donc nécessairement cette famille (réelle et mafieuse) très proche, on y perçoit des bribes de leur intimité passé, le mariage des parents, la naissance de la fille, les fêtes où tout ce que le quartier comptait de pègre est rassemblé, tout en étant à l’opposé de la grandiloquence de la trilogie du Parrain le résultat final (dans le sens où l’on fait quasiment parti du groupe à la fin du film) n’est pas si éloigné.

L’autre angle singulier, qui a probablement d’autant plus joué dans ma réception positive du film, c’est son extrême économie de moyen. Le film a dû se faire pour une bouchée de pain et Rosselli a tiré la meilleure partie de cette frugalité. Pour mieux nous faire ressentir la petitesse de ce monde en vase clos, format 4/3 de rigueur, grande proximité des corps, sous éclairage patent (qui m’a un peu rappelé l’atmosphère qui règne dans La Cinéaga de Martel). L’impression que l’action se passe quasi continument dans deux pièces de 10 mètres carrées chacune, éclairées par les écrans des parieurs, l’extérieur n’étant visible qu’au travers des caméras de surveillances qui protège les alentours ou mieux encore en se passant une fois encore les images d’un passé heureux immortalisées au caméscope (et la fin, pour le coup vraiment documentaire, vient sceller définitivement la fin de ce monde anachronique).

Auteur:  Karloff [ 13 Juin 2024, 16:47 ]
Sujet du message:  Re: Something Old, Something New, Something Borrowed (Hernán Rosselli, 2024)

Tu sais qu'un temps, j'ai cru que tu étais Julien himself ?

Auteur:  Art Core [ 13 Juin 2024, 16:52 ]
Sujet du message:  Re: Something Old, Something New, Something Borrowed (Hernán Rosselli, 2024)

Les retours sur la Quinzaine de cette année sont beaucoup moins élogieux que ceux sur celle de l'année dernière. Sélectionnez beaucoup plus inégale (de loin hein j'ai pas tout vu) et pas l'effet Procès Goldman qui était une très bonne pioche.

Auteur:  Karloff [ 13 Juin 2024, 17:01 ]
Sujet du message:  Re: Something Old, Something New, Something Borrowed (Hernán Rosselli, 2024)

Oui, échos très moyens, par contre très bons échos sur la Semaine

Auteur:  Art Core [ 13 Juin 2024, 17:16 ]
Sujet du message:  Re: Something Old, Something New, Something Borrowed (Hernán Rosselli, 2024)

Rien vu de la Semaine malheureusement.

Auteur:  Lohmann [ 13 Juin 2024, 17:22 ]
Sujet du message:  Re: Something Old, Something New, Something Borrowed (Hernán Rosselli, 2024)

Karloff a écrit:
Tu sais qu'un temps, j'ai cru que tu étais Julien himself ?

C’est qui ça ?

Auteur:  Lohmann [ 13 Juin 2024, 17:25 ]
Sujet du message:  Re: Something Old, Something New, Something Borrowed (Hernán Rosselli, 2024)

Art Core a écrit:
Les retours sur la Quinzaine de cette année sont beaucoup moins élogieux que ceux sur celle de l'année dernière. Sélectionnez beaucoup plus inégale (de loin hein j'ai pas tout vu) et pas l'effet Procès Goldman qui était une très bonne pioche.

J’ai forcément opérer une sélection, mais le Mazuy, le Lund, le Trueba et celui-ci vont de très bons à excellents. Pas sûr d’apprécier autant de films de la compétition officielle.

Auteur:  Art Core [ 13 Juin 2024, 20:47 ]
Sujet du message:  Re: Something Old, Something New, Something Borrowed (Hernán Rosselli, 2024)

Certes mais très niche tout ça. Le Poggi/Vinel aussi. Vu un film portugais en revanche vraiment très moyen (Savanna and the mountain).

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 14 Juin 2024, 10:00 ]
Sujet du message:  Re: Something Old, Something New, Something Borrowed (Hernán Rosselli, 2024)

Suis-je le seul à cultifier l'ère Edouard Waintrop ?

Auteur:  Art Core [ 14 Juin 2024, 10:15 ]
Sujet du message:  Re: Something Old, Something New, Something Borrowed (Hernán Rosselli, 2024)

C'était aussi inégal mais il tentait des trucs. Souvenir d'avoir vu un film d'action Netflix en plan-séquence avec Dave Bautista :shock:. C'est pas Julien Rejl qui va sélectionner ça, c'est sûr.

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