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Un merveilleux dimanche (Akira Kurosawa, 1947)
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Auteur:  Film Freak [ 13 Juin 2024, 10:20 ]
Sujet du message:  Un merveilleux dimanche (Akira Kurosawa, 1947)

aka 素晴らしき日曜日 aka One Wonderful Sunday

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Un jeune couple désargenté, Masako et Yuzo, erre dans un Tokyo en ruines, après la guerre, avec l'espoir de vivre leurs rêves sans avoir les moyens de les concrétiser.

Ah yes un bon film sur un couple de la lower class qui essaie de s'occuper un week-end avec seulement 35 yen tout en scrutant des offres immobilières impossibles, c'est pas trigger du tout.

Au début, j'ai cru qu'il s'agirait d'un film un peu léger, sorte de Before Sunrise version pauvres dans leur propre ville, le récit se rythmant au gré des tentatives sur le cours de la journée mais le film lorgne davantage du côté du néoréalisme italien (du moins, ce que j'en sais après l'avoir étudié en cours, n'ayant vu aucun film du mouvement :oops:) et plonge de plus en plus profondément dans la détresse au fur et à mesure que les heures passent et que les déconvenues s'accumulent, renvoyant sans cesse le couple à leur situation.

En résulte un beau portrait sans fard (cf. la scène où le mec dépité accoste un peu brutalement sa compagne, genre "azy chuis triste, tu veux pas me peps?") de la réalité de l'après-guerre au Japon. La nécessité de croire en un futur possible malgré l'état actuel des choses ne concerne plus simplement ce couple sans le sou mais tout le pays (superbe séquence du café imaginé sur fond de ruines) et le propos sur l'optimisme aurait pu être niais s'il n'était incarné comme il l'est notamment dans un dernier tiers assez grandiloquent, jusque dans des dispositifs osés de mise en scène
(montant sur une scène, le personnage s'adresse directement au public inexistant mais en réalité celui de la salle de cinéma, parlant en regardant l'objectif, pour demander leurs applaudissements afin de soutenir son conjoint).

Kurosawa joue toujours de la composition de ces cadres, cette fois non plus uniquement pour créer des séparations et oppositions mais plus souvent pour enfermer les personnages, avant ce final dans un amphithéâtre en plein air donc.

Ainsi La Symphonie inachevée de Schubert du concert raté plus tôt intervient extra-diégétiquement comme promesse d'un futur encore à construire. Il suffit, comme le font les personnages, de l'imaginer.

Un peu long mais joli.

Auteur:  Castorp [ 13 Juin 2024, 10:28 ]
Sujet du message:  Re: Un merveilleux dimanche (Akira Kurosawa, 1947)

C'est le dernier de ses films "mineurs" de début de carrière. You're in for a treat.

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