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The Postman (Kevin Costner, 1997)
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Auteur:  Film Freak [ 05 Juin 2024, 16:22 ]
Sujet du message:  The Postman (Kevin Costner, 1997)

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En 2013, dans l'Ouest americain, une guerre d'une ampleur sans précédent a fait voler en éclats les structures de la société. Les survivants vivent dans des hameaux de fortune sous le joug d'un général auto-proclamé du nom de Bethlehem, qui fait régner la terreur. Un vagabond anonyme croise un jour le chemin du despote et après s'être enfui, se fait passer pour un facteur afin d'obtenir refuge. Il va inspirer sans le savoir un mouvement...

Celui-ci, je l'ai vu deux-trois fois (ciné + une ou deux fois en VHS) et je n'ai jamais trouvé que c'était le navet vendu par beaucoup, loin de là même. J'en gardais un souvenir plutôt moyen/correct mais en le revoyant aujourd'hui, je réalise que je ne me rappelais que de bribes de film, les meilleures par ailleurs.

Je reste sidéré à l'idée qu'on ait laissé Costner refaire un film post-apocalyptique de 3h après la débâcle Waterworld (film que j'aime mais qui a eu l'accueil que l'on sait), certes moins cher de 100M$ mais avec encore moins d'action (d'ailleurs, les rares scènes d'action ici confirment après Danse avec les loups que ce n'est pas son fort).

L'intérêt de Costner est évidemment ailleurs, peignant à nouveau un portrait de l'Amériquemais en se projetant cette fois dans le futur (de 2013 mdr) plutôt que dans le passé, en gardant toujours un inévitable parfum de western. Beaucoup ont reproché à l'acteur de s'être donné le beau rôle là où il parvenait tout de même à éviter d'être un white savior dans son précédent, ayant même l'humilité d'être celui qui changeait de culture. Cela ne me gêne pas tellement même si l'arc du protagoniste est beaucoup plus classique ici, le voyant passer de survivant solitaire cynique à héros doté d'une cause, sans doute parce que j'aime bien l'idée d'un mec qui joue (mal) les écrits de Shakespeare se mettre à vivre les écrits de Shakespeare, comme il passe de faux facteur à vrai (j'ai plus de souci avec le fait qu'il se caste encore en homme providentiel pour veuve fraîche).

Malheureusement, ce n'est pas la seule chose qui est un peu trop conventionnelle dans le film. The Postman garde les défauts de Danse avec les loups et trop peu de qualités et si ça joue avec l'imagerie du genre de prédilection de Costner, ça reste avant tout un film post-apo qui ne bouscule pas vraiment les codes.
De tous temps, le fascisme a donné à la fiction populaire des méchants un peu faciles sur lesquels se rabattre et s'il est intéressant de voir qu'aujourd'hui encore les antagonistes du film, avec leur armée de racistes virils, incarnent comme une évolution de l'état actuel des choses dans le monde et aux États-Unis, ils demeurent pas très inventifs dans leur caractérisation pour le genre. Costner cingle une fois de plus le corps militaire dans ce qu'il peut présenter de plus répugnant mais ça va pas très loin.

Par conséquent, le premier acte du film, après une rapide présentation du personnage et de l'univers, se fait un peu générique. Le film n'est jamais aussi pertinent que dans son segment central, à partir du moment où Costner endosse le rôle de facteur donc. C'est là qu'il propose une approche plus fraîche, pas juste une bonne vieille histoire de lueur d'espoir dans un monde mort mais l'histoire du reconstruction entamée. On a également reproché au film son sentimentalisme mais pour ma part, je suis plutôt client des valeurs prônées et même de l'exécution surannée (le ralenti sur le choppage de lettre, je kiffe par exemple). C'est l’œuvre d'un mec avec une vraie foi dans certaines institutions (a posteriori, il était inévitable qu'il finisse chez Sorkin). Aussi naïf que cela puisse paraître, j'apprécie l'idée d'ériger la fucking Poste comme corps de valeur et d'union plutôt que l'armée. L'idée que la cohésion sociale puisse revenir ainsi (on dirait un film à la fois pré- et post-Internet).

Là où le bât blesse, c'est que ce type de récit finit inéluctablement par se transformer en histoire de résistance et de rébellion et les facteurs ne peuvent faire autre chose que devenir une armée in fine. Alors le film en est conscient et le déplore quasiment dans le texte (c'est un film très didactique) mais dans les faits, ça retombe sur une construction et des tropes attendus. Et donc outre ce que ça raconte, c'est aussi un peu chiant à regarder. Costner contourne la giga bataille finale en lui substituant une baston de chiffonniers (bonne idée) mal filmée (mauvaise idée) mais à ce stade, on a déjà perdu trop d'élan pour être impliqué. Parce qu'avant ça, il y a de grosses portions du récits qui avancent à grands renforts de montages (le mouvement qu'il a inspiré, le méchant agacé). C'est incroyable que ça dure 3h alors qu'il ne se passe pas grand chose.

En somme, c'est un film de belles idées avec quelques vraies jolies scènes capratriotiques, une ampleur véritable dans l'utilisation des décors et la direction artistique, mais c'est narrativement mal fichu et beaucoup trop long.

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