aka Danse avec les loups
affiche la plus inintéressante du monde
Le lieutenant John Dunbar est envoyé à un poste de reconnaissance dans les immenses plaines du Dakota pendant la guerre de Sécession. Il rencontre au cours de l'une de ses missions de reconnaissance le peuple sioux.
Le lieutenant se lie d'amitié avec la population indienne. Il arrive même à intégrer la tribu, au point d'être surnommé "Danse avec les loups", et de s'éprendre d'une des leurs, une blanche baptisée "Dressée avec le poing".
J'avais vu le film une seule fois, loué à sa sorti en VHS et n'en gardait aucun souvenir au-delà de sa parodie dans Hot Shots.
A l'approche du nouveau western épique de Kevin Costner, j'étais très curieux de redécouvrir son premier film en tant que réalisateur (dans sa version salles, étant donné que la version longue n'a pas été supervisé par Costner mais son producteur).
L'introduction est pour le moins plutôt surprenante, entre ce protagoniste que l'on choisit de nous présenter comme un soldat préférant se suicider plutôt que d'être amputé et qui s'en retrouve médaillé avant d'être envoyé tenir un poste qui pourrait tout aussi bien être un bannissement et le supérieur qui l'y envoie, semblablement fou et qui finit par se flinguer aussi. Avant même le dernier acte où l'homme blanc refait son apparition sous des traits bête et méchant moins intéressants de simple antagoniste, le portrait qui est fait de cette armée de colons, vrillée par le conflit, est des plus intrigants. Comme si l'envahisseur n'était pas fait pour survivre à la vie aux confins de ce nouveau monde.
C'est ce qu'il y a sans doute de plus pertinent dans la peinture que brosse Costner, le voyage d'un homme jusqu'à la frontière, celle d'un pays en expansion mais surtout celle d'un homme dont les horizons vont s'élargir. Le tableau est indéniablement élégant, dans la forme, avec ce Cinemascope sublimant les plaines encore vierges, ainsi que dans le fond, même si les couleurs restent souvent primaires. La proximité de ce revisionnage avec la rétrospective Peter Weir me pousse inévitablement à la comparaison et le film propose une immersion dans cette culture tout de même un peu superficielle alors qu'il s'étend sur trois heures. Et dès qu'il s'agit de créer du conflit, l'écriture se rabat fréquemment sur des schémas classiques maladroits (les gentils Sioux, les méchants Pawnee, c'est vraiment très très manichéen alors que ça se croit nuancé dans cette variété).
Après, ça déborde de sincérité et d'humanité. Le cœur de Costner is in the right place, mais l'Académisme général et le manque de complexité empêchent le film de pouvoir prétendre à un statut plus conséquent. Plus qu'à d'autres westerns (genre dans lequel je suis de toute façon pas assez cultivé), ça m'a par moments rappelé Le Dernier des Mohicans de Michael Mann que je trouve plus réussi en tous points, dans le scénario comme dans la mise en scène.
La pluie d'Oscars (film, réa, scénario adapté, photo, montage, musique et mixage) alors qu'en face, il y avait...Les Affranchis, ça tient vraiment de la honte (les autres nommés : Le Parrain III, L'Eveil et Ghost
).