Speed 2 - Cap sur le danger en VF
Alex et Annie partent en croisière dans les Caraïbes sur un luxueux paquebot. Alex est intrigué par le comportement nerveux d'un certain Geiger, qui se prétend golfeur. Il est encore loin de s'imaginer que Geiger transporte avec lui tout un arsenal qui va mettre la vie des passagers en danger.
J'ai écouté il y a peu l'épisode du podcast 50MPH consacré à cette much-maligned suite. Je ne l'avais vue qu'une fois il y a une vingtaine d'années et ça m'a donné envie de la revoir. Bien évidemment j'avais quasiment tout oublié, si ce n'est bien sûr cette contradiction inhérente au pitch même du film: le film s'appelle SPEED et il n'y a rien de plus lent qu'un paquebot.
Pourtant, le film pendant ces deux-premiers tiers joue sur un danger autre que la vitesse et arrive à meubler plutôt pas trop mal. C'est vraiment du pur DIE HARD ON A BOAT, avec le méchant qui joue au chat et à la souris. Mais forcément ça tombe dans les travers sur-écrits des films américains de cette époque, en l'espèce une adolescente sourde et muette en danger qu'ALEX SHAW (un Jason Patric trop pauvre en charisme en plus d'être trop proche du personnage de Keanu) doit sauver - on notera par contre cette blague impensable aujourd'hui où la gamine dit en langue des signes à Alex que "elle l'aime et qu'elle aura bientôt 15 ans"
Autre énorme défaut du film, c'est confus as fuck. On ne comprend quasiment rien aux enjeux et aux dangers, ce n'est jamais limpide, donc jamais vraiment fun.
Niveau mise en scène, j'ai bien aimé les plans débullés shaky mais ça manque d'élégance, de fluidité, c'est pas racé quoi. L'ensemble garde la tête hors de l'eau grâce au fait que c'est essentiellement en dur. Certes on ne comprend pas grand chose à la scène des canots de sauvetage mais bordel au moins c'est un vrai bateau, avec des vrais canots, dans une vraie nuit, avec une vraie pluie, avec des vrais cascadeurs et ça au moins ça te lave la rétine.
Le fameux dernier acte qui rejoue la carte de la "vitesse" se heurte face aux limites du concept. On nous raconte mille fois qu'on ne peut pas sauter à l'eau au risque de se faire aspirer par les hélices mais on n'y croit juste pas. Du coup le danger est théorique et, si De Bont essaie de nous vendre à certaines reprises le paquebot qui fend les flots, il y a toujours un plan un peu trop large qui nous rappelle que tout ceci est lent.
Le choc contre le pétrolier est sympa avec quelques plans CGI qui marchent pas trop mal mais l'explosion dudit pétrolier à la fin est monstrueuse. (mention spéciale aussi pour les étincelles CGI lorsque l'hydravion de Geiger se plante sur le mat à la fin) Vraiment le pire de cette période de transition technologique.
La fin, précipitée, et qui culmine avec une reprise du thème de Mancina en version techno achève de m'achever.
