Bee découvre un jour qu'elle peut voir les amis imaginaires oubliés. Commence alors une aventure magique pour reconnecter chaque enfant à un ami imaginaire au chômage.
Le character design trop cartoonesque pour le monde réel me séduisait à peu près autant que la présence de Ryan Reynolds, que je ne trouve pas à sa place dans ce genre de rôle (ici il met un peu en sourdine son style habituel d'arrogant vanneur même s'il en garde une lichette pour jouer le mec blasé), et l'image me paraissait un peu trop lisse et fade pour que la magie opère vraiment mais le film vaut mieux que les aperçus offerts par la promo mettant en avant la comédie...alors qu'il s'agit presque d'un mélo?
Si le titre français putassier (bien que relativement approprié dans l'approche "turbin" d'un concept de l'imaginaire collectif) ne l'avait pas déjà clairement établi, l'introduction, qui évoque celles des deux films suivants de Pete Docter, ne laisse aucun doute : IF est une tentative de film Pixar live avec un peu d'Amblin (c'est pas pour rien que Krasinski a été cherché Michael Giacchino, compositeur de 8 Pixar et Janusz Kaminski, chef op de 20 Spielberg) et si l'ouverture n'est pas aussi émotionnellement dévastatrice que celle de Là-haut, elle pose tout de même le ton d'un film plus empreint de tristesse et de mélancolie qu'on aurait pu le croire.
Le concept est clairement exploité pour composer une collection de jolies scènes davantage qu'un tout parfaitement carré même si l'ensemble reste cohérent (et même prévisible) in fine. Tu sens que c'est le genre de film qu'un cinéaste (Krasinski signe également le scénario seul) fait pour quelques séquences spécifiques. Et les scènes en question sont plutôt réussies. La visite du repaire des amis imaginaires est un poil mou, manque un peu de folie, mais, à l'instar des deux superbes scènes qui arrivent plus tard (et que je ne spoilerai pas pour ceux qui donneront leur chance au film), elles respirent la sincérité et s'avèrent franchement touchantes (la deuxième, j'avais les larmes). Je pense que la force de Krasinski, dans l'écriture et surtout la mise en scène, demeure davantage là-dedans que dans l'imagination pure...alors qu'il s'agit justement d'un film sur l'imagination comme force pour tout surmonter.
Et en fin de compte, même esthétiquement, ça reste plutôt soigné, même s'il reste cette facture numérique un peu factice. C'est pas fade mais ça n'a pas la texture de la pellicule (que Krasinski avait pourtant utilisé sur ses deux précédents).