Billy, une jeune femme muette, travaille en tant qu'artiste FX sur un tournage à Moscou. Un soir, après être revenue dans le studio qu'elle croyait désert, elle assiste au tournage d'un snuff movie, prend la fuite et devient la cible d'un réseau criminel...
Le pitch a tout pour faire soupirer, d'autant plus que ça démarre doucement avec une mise en abyme à la De Palma, sans doute la référence la plus évidente de ce Anthony Waller qui n'a rien fait de notable après ça. Mais une fois que l'héroine se retrouve dans la merde, ça part progressivement vers une sorte de slapstick qui arrive à rester haletant en angoissant, multpliant constamment poursuites (la première est géniale, dynamique, inventive et par moments très bien mise en scène), quiproquos, fausses pistes, bonne exploitation des décors, comic relief bien dosé et retournements de situation permanents.
C'est jamais à proprement parler une comédie pour autant, ni un commentaire ironique sur le slasher ou le polar : pas de distance postmoderne, mais un vrai exercice de style premier degré qui se prend au sérieux dans son gonzoïsme, donc fun et enlevé avec un naturel désarmant. Le concept est bien exploité : la nana entend mais ne peut ni parler, ni crier, et compense son handicap par de la débrouillardise et d'excellents réflexes, ce qui la rend attachante sans forcer. Gonzoïsme aussi dans les effets et la mise en scène de la tension, qui hissent le film bien au-delà du marasme du thriller 90's générique tout en assumant son statut de série B d'exploitation. Excellent combo, efficace et humble.
Dernier rôle d'Alec Guiness. Et c'est mieux que 8mm.
Chouette curiosité.
, donc il y a de la marge.