ça sent pas bon l'année 1996, ça ?
ce sous-john grisham qui a quand même été gratifié de 1,1 millions d'entrées payantes (en mars ! même pas la fête du cinéma) pendant les 6 mois de super stardom de demi moore, qui nous propose un frère baldwin en homme tenebreux et dangereux séduisant une star affriolante de 35 ans troublée mais effrayée, 1 an après silver où un autre frère baldwin en homme tenebreux et dangereux séduisait une autre star affriolante de 35 ans laquelle était également troublée mais effrayée ?
et vraiment toute l'équipe est très marquée 96 : demi moore (à la retraite très précoce depuis plus de 20 ans donc), alec baldwin (inculpé pour homicide), james gandolfini (mort), anne heche (morte), joseh gordon levitt (totalement disparu malgré le bon momentum qu'il avait et l'absence de scandale sexuel...?), réalisé par brian gibson (mort) et scénario de ted tally qui, dans un schéma bien classique, a un un oscar très vite pour le silence des agneaux avant d'enchainer avec une poignée de films nuls puis de disparaitre.
le tout pour un thriller de pitch judiciaire simple, basique, efficace : une femme est jurée pour un procès de la mafia et se fait séduire puis menacer par un complice pour la contraindre à voter non coupable.
alors tout ça semble moyennement crédible, mais en vrai en ne sachant pas exactement pas comment ça se passe, tu te dis après tout ça doit être romancé mais pourquoi pas. et au moment où ça bascule dans le grand n'importe quoi, tu n'es plus à ça près, go.
le livre dont s'est tiré était manifestement de l'exploitation n'ayant aucune autre vocation que d'être lu sur la plage l'été de sa sortie puis abandonné dans la maison de vacances pour une âme perdue qui viendra dans le futur, et le film n'a aucune autre vocation que d'être vu lors d'une date night à sa sortie, loué dans sa première exploitation puis être oublié corps et bien à part par un zinzin dans mon style (enfin je dis ça un jour ça arrivera sur netflix et ce sera top 5 pendant une semaine et vous allez faire quoi ?). la mission est donc parfaitement réussie, tous les poncifs sont là, les visages sympas des années 90 sont là, c'est régulièrement n'importe quoi rigolo, demi moore était quand même assez géniale en étant un peu nulle je l'aime vraiment bien, même quand alec baldwin était nullos ça me faisait rire de me dire qu'il était nul exactement de la même manière que son frère l'année d'avant dans le même film, l'idée basique de processus judiciaire vicié par la corruption / les menaces est quand même super puissante, à 2 heures c'est un peu long mais ça lui permet de prendre le temps de raconter son truc tranquillement c'est sympa.
grisham racontait que dans les années 90 il vendait tous ses livres avant même leur sortie pour des sommes insensées - même quand ca se faisait finalement pas - puis ça s'est arrêté net en 2003 avec runaway jury et ça me semble vraiment un grand mystère. pour celui là qui est totalement bis, j'ai vraiment 0 doute que ça ferait plaisir à une nouvelle génération qui ne maitrise pas forcément le client, la firme and co.
en attendant la petite 90s bitch que je suis est sortie tout à fait satisfaite de ce petit quickie ne méritant ni excès d'honneur ni d’indignité.
