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Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)
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Auteur:  Film Freak [ 25 Avr 2024, 08:56 ]
Sujet du message:  Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)

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Lou, gérante solitaire d'une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une culturiste ambitieuse. Leur relation passionnée et explosive va les entraîner malgré elles dans une spirale de violence.

Dans Saint Maud, le premier long de Rose Glass, il était déjà question de foi, en Dieu mais également en ce que l'individu croit, dur comme fer, au point d'en ressentir une influence sur son corps, potentiellement fantasmée. Ce sont les mêmes idées que la cinéaste continue de travailler dans son nouveau film, inscrit ce coup-ci non plus dans l'horreur, bien qu'il en reste des oripeaux, mais dans le néo-noir d'Amérique profonde, type Blood Simple version lesbienne. Et si cela peut renvoyer au célèbre Bound des sœurs Wachowski, on pense aussi étrangement à...Hulk?

Derrière des atours arty, Love Lies Bleeding est aussi ouvertement pulp, ne s'interdisant aucun excès, qu'il s'agisse de postiches (ça se passe en 1989) ou de symbolisme kitsch, et, de façon moins réjouissante, aucun cliché. La caractérisation de l'antagoniste demeure relativement légère et les péripéties de la deuxième moité n'évitent pas une nature un peu programmatique déjà vue du thriller où les corps s'empilent au fur et à mesure.

Mais le corps est bien évidemment au cœur des préoccupations de Glass et c'est là que résident les fulgurances du film.
Pour Jackie (Katy O'Brien, une révélation), il est cet outil à développer, à maîtriser pour s'en sortir, pour s'émanciper de sa condition (d'ex-obèse, de femme, de plouc de l'Oklahoma), les mantras des affiches de la salle de muscu devenant des versets attestant du pouvoir de l'esprit sur le physique.
Pour Lou (Kristen Stewart, fidèle à elle-même), il est un objet de fantasme, vu qu'il s'agit de celui de Jackie, une contrée à explorer, et à ce titre, le film embrasse un érotisme sans retenue tout à fait à propos. #débatsurlesscènesdesexeutiles
Et quand la colère de l'une prend pas sur le sien, il faut se débarrasser du corps de ceux qui nous oppressent, de ces bagages du passé à extraire du trou noir où les avait refoulés, comme on extrait de la merde d'un chiotte bouché.

Parce que qu'est-ce qu'on ferait pas par amour?
Ce coup-ci, la foi qui donne le pouvoir de se transcender ne concerne pas le divin mais *coeur avec les mains* l'amour. Et Love Lies Bleeding est une fable sanglante sur ce qu'il est parfois nécessaire de faire pour vivre heureux et à jamais.

Auteur:  Mr Degryse [ 27 Avr 2024, 08:40 ]
Sujet du message:  Re: Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)

Pas mal. Le sympathique est que le film ose basculer dans l'énorme coté pulp au risque de friser le ridicule ( le délire en mode hulk ou la
géante écrasant le monde)
. C'est assumé. Il y a une très belle photo. le plaisir de retrouver Ed Harris aussi. Peut être un peu trop complaisant dans la répétitivité et l'utilité des scènes de sexe. Sans en plus montrer grand chose et c'est une déception pour le petit cochon sommeillant en moi.
Agréable surprise. Loin d'être mémorable mais sympa pour une soirée.

Auteur:  Film Freak [ 27 Avr 2024, 09:39 ]
Sujet du message:  Re: Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)

Comment être prude et beauf en même temps.

PS : et spoiler inutilement.

Auteur:  Mr Degryse [ 27 Avr 2024, 09:51 ]
Sujet du message:  Re: Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)

Citation:
Comment être prude et beauf en même temps.


Prude aucunement mais beauf oui :mrgreen: . C'est juste chiant des scènes de sexe si en plus tu ne rinces pas l'oeil. Ce n'est pas esthétique. Cela n'apporte pas grand chose. On a compris, elles s'aiment ( donc la scène de
doigtage
est inutile)

Auteur:  Film Freak [ 27 Avr 2024, 10:59 ]
Sujet du message:  Re: Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)

Bah non, comme je le dis, c'est un film sur l'exploration du corps, cette scène n'est pas juste une scène de cul, cf. ce que Lou lui dit.

Auteur:  Mr Degryse [ 27 Avr 2024, 11:11 ]
Sujet du message:  Re: Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)

Peut être. On peut aussi juste y voir l'équivalent lambda d'une scène de cul dans une film entre 2 hétéros avec la seule originalité d'être lesbienne( chose encore rare ). Qu'est ce que le sexe à part l'exploration du corps de l'autre ?

Auteur:  Film Freak [ 27 Avr 2024, 12:41 ]
Sujet du message:  Re: Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)

Va voir Challengers, tu sauras.

Auteur:  Art Core [ 29 Avr 2024, 08:44 ]
Sujet du message:  Re: Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)

Je m'attendais à un proto Drive ultra stylisé et puissant et j'ai eu droit à une série B basique et trop grossièrement écrite pour être véritablement convaincante. J'ai pas du tout passé un mauvais moment, on ne s'ennuie pas une seconde mais j'ai sans cesse l'impression d'un film qui est coincé entre des vélléités un peu auteurisantes et un canevas de thriller noir whitetrash qui n'a strictement rien d'original. La reconstitution est marrante, c'est le festival des coupes de cheveux improbables et la musique de Clint Mansell est excellente cependant tout ce qui aurait pu et dû être au coeur du film me parait finalement traité par dessus la jambe ou tout simplement laissé en friches, notamment le rapport du personnage de Katy O'Brien à la violence. L'idée visuelle de la filmer comme on filmerait Hulk est vraiment excellente mais le film n'en fait pas grand-chose (à part à la fin quand il ose enfin aller du côté du fantasmatique). C'est vraiment là qu'on sent qu'il y avait quelque chose à creuser, dans la mise en scène des corps. Mais, à l'image des scènes de sexe, le film ne prend pas totalement le temps de les filmer. En conséquence ce récit d'émancipation (l'une qui doit s'émanciper de sa famille et de son territoire, l'autre du bullying qu'elle a subi) reste très superficiel, on est loin de ce qui est aussi sa référence évidente, Thelma et Louise. Ed Harris est marrant, les deux actrices principales sont excellentes mais le film est limite anecdotique.

3/6

Auteur:  FingersCrossed [ 19 Juin 2024, 13:18 ]
Sujet du message:  Re: Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)

c'était un peu les frères coen x julia ducourneau (version titane).

pour la partie frères coen, un récit assez banal de tuerie chez les bouseaux avec un enchainement de catastrophes et conséquences. ça n'est pas très imaginatif et sans grandes surprises, ça se prend un poil trop au sérieux, et ça n'a pas grand chose à dire - ni sur la vie ni sur les êtres. ça aurait pu se contenter d'être un roman, et ça n'aurait pas été extraordinaire.

pour la partie julia ducourneau (version titane), on a un truc un peu chic et choc et surtout toc, bande démo pour réaliser des pubs pour marques de luxe, qui a la volonté d'être ultra contemporain (y compris dans le retro), qui se soumet massivement aux modes (les trucs fantastiques...) ou aux tendances du moment sans avoir, en vérité, grand chose à dire ou à exprimer de très fort ou de très personnel. des bouts de thématiques qui ne vont un peu nulle part, des images fortes mais sans véritable fond, un style un peu tape à l'oeil mais dans le moule des styles tape à l'oeil du moment.

j'avais beaucoup aimé saint maud donc ce fut une rude deception, même si je n'exclus pas que mon agacement viscéral devant l'image beaucoup trop sombre au majestic bastille qui fait des économies de bout de chandelles m'ait mis dans un mauvais état d'esprit dès les premières secondes.

je n'exclus pas non plus que voyant beaucoup plus de films de patrimoine que de films de flux ces dernières semaines, ce genre de film pas méchant mais totalement dispensable et qui disparaitra corps et bien m'ait paru d'autant plus anecdotique.

Auteur:  bmntmp [ 01 Juil 2024, 08:51 ]
Sujet du message:  Re: Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)

Alors cet "amour gît sanguinolent" ? Le film s'inscrit dans cette veine de body horror féminin qui semble faire fureur ces dernières années. Situé dans le Nouveau-Mexique, dans les années 80, avec la voix caverneuse de Ed Harris, grimé de façon amusante (une bosse sur le front), une bo de Clint Mansell entrecoupée de tubes, plus ou moins confidentiels, de l'époque (dont Anna Domino très très en sourdine, ou Suicide), un accent mis sur le culturisme, moults cigarettes allumées et fumées en intérieur, ce cinéma qui relève du pur exercice de style n'a pas beaucoup d'intérêt. L'accent mis sur une violence cathartique, volontiers outrancière, traitée souvent sur un mode comique morbide, laisse circonspect, à tout le moins, même en réaction à la violence des hommes, dont on sait à quel point elle est néfaste;. Rose Glass aurait présenté Showgirls à son équipe pour leur donner une idée de ce qu'elle recherchait. Ça reste encore très immature.

Auteur:  bmntmp [ 01 Juil 2024, 14:26 ]
Sujet du message:  Re: Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)

La réf qui passe à la trappe et dont le film souffre beaucoup de la comparaison, plus que Thelma et Louise, True Romance, c’est Gregg Araki, bien meilleur real.

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