En 1966, dans la petite ville de Tulsa en Oklahoma. Ponyboy, Sodapop et Darrel appartiennent à la bande des Greasers, des jeunes délinquants issus des quartiers défavorisés. Leurs rivaux sont les Socs, des fils de bourgeois. Suite à une bagarre violente, Ponyboy et Johnny tentent d'échapper à la police.
J'avais découvert le film en salles à Deauville il y a une vingtaine d'années et j'avais trouvé ça plutôt moyen.
En 2005, Coppola a là aussi sorti une nouvelle version du film, intitulée The Outsiders - The Complete Novel et passant d'1h31 à 1h54, plus fidèle non seulement au livre (faut savoir qu'il a choisi de faire le film après qu'une prof lui a envoyé une pétition signée par un centaine d'élèves) mais à son montage initial avant que le studio ne lui demande de raccourcir.
Je peux saisir ce qui a pu parler à des adolescents dans cette histoire (dont l'autrice a commencé la rédaction à 15 ans), de la même manière que j'ai pu, pré-pubère, me retrouver dans Stand By Me de Rob Reiner (jamais lu la nouvelle de King), mais j'ai justement eu l'impression de voir un récit un peu similaire (coming of age, amitié, jeunes vs. moins jeunes, bande vs. bande, rapport à la mort, années 60, etc.) en moins bien, en moins touchant, notamment pour les meilleures scènes (les ados s'interrogeant sur leur avenir).
Coppola a beau renouer avec les thématiques de ses premiers films, notamment ce qui touche à la famille et à un statut prédestiné (Ponyboy et Johnny ne sont-ils pas condamnés d'office à leur sort inextricable tel Michael Corleone?), je trouve l'écriture un peu trop lâche pour convaincre, certains passages donnent dans la chronique (durant l'exposition évidemment mais aussi durant la "cavale"), tandis que d'autres paraissent surdémonstratifs et trop écrits (le sauvetage de l'église en flammes). J'imagine qu'il y a une volonté justement de jouer la carte de la tragédie mais aucune des morts ne m'émeut, que le personnage ait été antipathique ou pas.
J'aime bien le message "Stay gold" mais la façon dont les dialogues viennent le surexpliciter me lourde. Le film aurait vraiment gagné à être plus léger mais Coppola a la main leste dans l'écriture. Ça me gêne moins dans la mise en scène, dont les compositions mettent l'emphase sur le drame, avec cette photo léchée de Stephen Burum (ça précède ses 8 collaborations avec De Palma et il y a plein de plans en split-diopter et quelques dutch angles, intéressant, qui a influencé l'autre?), qui va carrément citer Autant en emporte le vent (que les gamins lisent dans le film), mais ça participe aussi au côté suranné du film (et pourtant, Coppola a jarté une grosse partie du score mielleux de son daron pour du juke-box d'époque omniprésent relou).
Et puis l'aspect iconique de l'ensemble est accentué par le cast (très bon au demeurant) dont tous les membres ont connu le succès par la suite mais bon ça il pouvait pas le savoir.
Je vois que le suivant est également adapté de S.E. Hinton, ça ne me dit rien qui vaille (oui Cosmo, je sais).