à cause des acteurs, et de la carrière future de lasse hallstrom qui a été habitué aux nominations aux oscars par la suite, je voyais le film plus gros qu'il n'était. alors que c'est un tout petit machin, ça avait fait 90k en france, pas grand chose aux usa, des critiques mitigées, enfin un petit machin quoi.
et c'est donc un petit mélo, qui chronique la vie d'une famille gentille mais avec des soucis (l'ado de 18 ans est très malade, la mère est obèse, le père s'est suicidé...) au fond des états unis. chronique pure et dure, c'est à dire qu'il n'y a pas particulièrement d'intrigue, des bouts d'histoires - certains symboliques (leur maison a été mal construite et les fondations risquent de s'effondrer...) et d'autres un peu randoms (johnny depp a une liaison avec une mère au foyer locale). ça n'a aussi pas de structure, un rythme assez lent, des enjeux assez flous. une chronique, quoi. et un mélo aussi, c'est à dire qu'il n'y a pas particulièrement de thèmes, de discours, ni rien, ce sont les sentiments des personnages qui guident tout et leurs petites aventures, il y a un aspect plus belle la vie, mais enfin plus belle la vie ça a fait ses preuves.
ce n'est pas pour dire que c'est mauvais mais pour bien situer que ce n'est pas grand grand chose. c'est aussi filmé assez platement, écrit sans brio... mais ça n'empêche pas que c'est une jolie petite chronique avec des personnages attachants, johnny depp a son peak physique qui envoyait quand même du lourd, il y a john c reilly ou crispin glover dans des rôles secondaires, le coin filmé est joli, les petites aventurettes sont parfois sympathiques à suivre, et la storyline de juliette lewis est un peu nulle mais juliette participe au charme 90s du truc, qui n'est pas négligeable.
mais enfin, si le film existe aujourd'hui c'est grace au duo depp - di caprio, qui avait aussi permis au film d'émerger à l'époque en étant nommé à l'oscar du meilleur second rôle, dans le rôle du frère lourdement handicapé mental. comme rain man, il y a un questionnement woke sur l'aspect moral de faire jouer ça à des gens valides (une sorte de black face de la santé mentale) (et de fait on a du mal à imaginer aujourd'hui thimothee chalamet essayer de choper un oscar en jouant un trisomique). mais ce n'est pas l'aspect moral qui frappe, c'est juste que c'est complétement malaisant de voir leonardo di caprio en faire des caisses en mode gogolito. il le fait fondamentalement plutôt bien j'imagine, et c'est marrant comme les acteurs arrêtent de 'jouer' quand ils deviennent des movie stars, mais c'est juste totalement malaisant, j'ai pensé à cartman simulant le handicap pour gagner aux jeux paralympiques dans south park ou trump imitant le journaliste handicapé en meeting, c'est juste que ça se fait pas, quoi. alors ça passait peut-être mieux quand les gens ne le connaissaient pas - il avait 18 ans à l'époque - mais aujourd'hui j'ai totalement bloqué.
un peu déçu parce que c'est franchement quasiment rien mais un quasiment rien pas activement désagréable donc c'est toujours ça de pris.