Dans les années 1930, au moment du régime colonial instauré par le gouvernement britannique, Eesa s'engage dans l'armée où il est rebaptisé Miller, avant de déchanter et de s'ériger contre les oppresseurs, qu'ils soient britanniques ou indiens.
À en croire les quelques tweets que j'avais vu passer, ce film était attendu par les aficionados comme la nouvelle petite tuerie. Étant donné mon statut fraîchement acquis de Bollywoodzouze (même si là il s'agit d'un film tamoul), j'ai effectué mon pèlerinage désormais bimensuel dans le cloaque en travaux qu'est actuellement le centre commercial Vill'Up, pardon, BOOM BOOM VILLETTE de son nouveau nom, pour voir ce Captain Miller et c'est une déception.
Le premier tiers est plutôt réussi, avec notamment un montage parallèle entre el famoso Miller dézinguant violemment des soldats à la sulfateuse et le même Miller peinturluré la nuit au coin d'un feu, limite en transe. En une scène, le vrillage du perso est posé. Le découpage favorisant l'impressionnisme à du ralenti badass. L'exposition qui suit, montrant l'égarement du protagoniste, partagé entre l'oppression subie aux mains des castes supérieures et celle des colons britanniques, qui s'enrôle dans l'armée avant d'en être dégoûté est simple mais efficace même si l'on sent la première des charnières évolutives un peu arbitraires du héros.
Et par la suite, ça se gâte donc.
C'est jamais mauvais mais on atteint peut-être les limites de l'uniformisation des blockbusters indiens. C'est moins snyderien dans le régime d'images mais c'est encore une histoire de giga badass et tu te rends compte qu'en fait c'est finalement pas si simple de réussir à iconiser son héros et surtout à impliquer émotionnellement le spectateur dans tes personnages et dans ton histoire. Ici, c'est un freiné quelque peu par la structure épisodique (avec des chapitres aux titres caricaturaux) et des situations qui peinent à se hisser au-delà des clichés.
L'influence inattendue du western ajoute quelque chose mais l'ensemble manque d'incarnation alors que la portée politique est forte. Mais à un moment, alors qu'on devrait kiffer comme quand Django fouette un esclavagiste, on regarde d'un oeil torve un énième mitraillade de méchants soldats britanniques. Oui parce que même dans l'action, à l'exception d'une séquence de poursuite avec usage sympatoche de drones (mais c'est pas Ambulance non plus), c'est plus fouillis que chorégraphié et répétitif.
Et la fin ouverte qui annonce une suite finit de vulgariser le bail.