Un garçon psychosomatiquement sourd, muet et aveugle devient un maître du flipper et l'objet d'un culte religieux.
Quelle zinzinerie.
Autre opéra rock. Autre sung through musical. Autre histoire d'une icône religieuse. Et autre délire '70s bien space. Cette adaptation de l'album d'un des plus grands groupes du monde commence sur les chapeaux de roues pour ne jamais s'arrêter, chaque séquence semblant jumper le shark dans un chemin de croix dont chaque étape est délibérément iconique et illustrée de façon grotesque ou outrancière.
Je savais rien de l'histoire donc je vais mettre ça sous balises car si vous souhaitez le découvrir, mieux vaut halluciner comme moi :
Okeyyy.
Mais c'est proprement fascinant.
Déjà, dans le projet musical initial de Pete Townshend de raconter le parcours d'un messie d'une nouvelle ère, en utilisant les traumas ou thématiques d'actualité encore tabous (parentalité après-guerre laxiste, ouverture d'esprit par la drogue, bullying, inceste, célébrité, anticléricalisme) avec une chanson à chaque fois (celle sur l'agression sexuelle s'appelle donc "Fiddle About"), il y a un parti-pris fort et assez fou, et Ken Russell surenchérit en poussant la satire plus loin encore avec un trip d'art contemporain qui se permet tous les excès, autant dans la mise en scène (montage syncopé, grand angle, zooms avant/arrière speed) avec des compositions fortes et des effets de style trippants ou juste des délires...
...que dans la direction artistique (l'iron maiden composée de seringues, le costume d'Elton John, le chantier de boules de flipper géantes).
Russell s'adonne même à des délires simili-scato un peu dégueu.
Et la performance d'Ann-Margret, absolument off the fucking chain, est à ce même niveau gogol (mais le gogol mathématique doit 1 suivi de 100 zéros).
Récompensée par un Golden Globe et nommée aux Oscars.
C'était le premier Russell que je voyais et, vous connaissez la chanson, ça m'a donné envie d'en voir d'autres.
À part Les Diables et Altered States, c'est quoi les bails?