Après l'un de ses meilleurs films, Dupieux revient avec l'un de ses pires. Vraiment celui-là on dirait un collage de petits bouts de scénar qui trainaient chez lui. Car oui c'est une espèce de films à sketch par dessus un canevas de légère parodie de sentai. Alors j'ai plutôt apprécié les deux gros courts métrages centraux, ils sont habiles, drôles, absurdes et surtout inquiétants (assez fan de celui avec Blanche Gardin) mais le reste est d'une nullité pfiouu. Impression que tout est plus ou moins improvisé, la moitié des scènes, tu comprends même pas pourquoi elles sont là, il y a pas de gags, pas d'étrangeté, rien (typiquement tout le passage avec la gamine perdue, c'est 5mn de film pour rien). Le passage Poelvoorde fait pitié, tout est vraiment faible, les dialogues sont à chier (le truc de Lacoste avec la vendeuse du magasin...).
Pour résumer, deux courts métrages sympas entourés de néant. Il y a un sujet sur la narration, sur les récits, comme une impossibilité à finir les histoires (aucune histoire n'a de fin en gros) symptomatique peut-être de notre époque du zapping mais ça fait pas un film, très loin de là. Même le casting que j'adore est tout gâché, ils sont tous sans intérêt (sauf dans les courts où soudain on sent qu'ils s'amusent un peu).
En tout cas c'est fascinant Dupieux et son rapport au temps. C'est le réalisateur qui fait les longs métrages les plus courts et pourtant ce qu'on sentait déjà dans son précédent avec ce montage final pour boucler le film rapidement, se retrouve ici où il semble incapable d'écrire quelque chose sur le temps long et où il ressent le besoin de fragmenter, de découper. Je finis par me demander si le format long-métrage est ce qui lui convient le mieux, je pense qu'il gagnerait à faire des courts métrages.
2/6
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