Avec Comencini, on peut difficilement se tromper, et si on n'est pas face à l'un de ses chefs-d’œuvre, sa façon ici de détourner les codes de la comédie érotique italienne des années 70 pour charger l'hypocrisie bourgeoise est admirable.
Mais au-delà de son discours politique, qui repose en grande partie sur la fantastique prestation d'Ugo Pagliai, le film est avant tout d'une grande drôlerie : Laura Antonelli campe une marquise élevée par des religieuses, complètement en chien, et qui se retrouve empêchée de consommer son mariage car elle se rend compte qu'elle a épousé... son frère. Les deux vont décider de rester chastes, et Comencini film les assauts de prétendants (dont Jean Rochefort, génial), déterminés à se taper Antonelli (qui ne rêve que de ça). Et il faut voir comment Comencini désamorce l'érotisme sous-jacent au genre par l'absurde (une scène de déshabillage hilarante qui dure - littéralement - 5 minutes), ridiculise les prétentions politiques de la bourgeoisie (les discours en carton d'Ugi Pagliai), et se joue des hésitations de son héroïne.
C'est très drôle, fin, et on ne voit pas le temps passer.
4,5/6