Nouvel an du nouveau siècle, Boris Elstine abandonne quelques mois avant les élections le pouvoir aux mains d'un jeune loup dont l'ascension au pouvoir a été fulgurante, un certain Vladimir Poutine. Vitaly Mansky, chef de la section documentaire de la principale chaîne russe, suit les coulisses du pouvoir présidentiel dans le courant de l'année 2000 pour en tirer à l'époque un film promotionnel.
Le film fait évidemment penser à Partie de campagne de Depardon, présentant un candidat à la présidence dans une certaine intimité. Les images des deux films nous sont parvenues en différé, à cause d'une interdiction de Giscard, et parce que le film de Mansky, aujourd'hui exilé en Lettonie, jette en fait un regard rétrospectif sur ses images tournées à l'époque. Il se demande s'il y avait déjà les signes d'une ambition autocratique chez Poutine à l'époque au moyen d'images souvent banales, où un Poutine juvénile, plus humain et accessible que celui que nous voyons à la télé aujourd'hui, paré de l'aura de vingt années de pouvoir, demeure fermé et silencieux la plupart du temps, comme juste une force absorbante et pas encore aussi menaçante. A l'inverse, on a l'espèce de bonhomie de Elstine et de sa famille qui accueillent à plusieurs reprises pour le nouvel an ou autre Mansky et son équipe.
C'est l'aspect le plus intéressant du film, il s'insère dans les plus hautes sphères du pouvoir russe, mais il y a un côté un peu schlague nineties dans cette description, qui tient parfois à la qualité des caméras de l'époque, ou simplement à l'aspect des locaux où se retrouve l'équipe de campagne de Poutine après son élection. Celle-ci donne lieu à une séquence frappante quand les membres de l'équipe sont filmés un à un, alors que la voix-off égrène avec un peu de flegme et de sarcasme leur destin depuis lors : hors Dmitri Medvedev, la plupart se sont rangés plus ou rapidement chez l'opposition ou sont tombés en disgrâce.
Le débat à la fin du film se cristallise sur la reinstauration de l'hymne soviétique en tant qu'hymne national, ce qui donne lieu à l'un des rares dialogues entre le réalisateur et le président, ainsi qu'un autre dans sa voiture, juste avant un détour par la piscine pour faire du papillon, où Poutine évoque ce moment où il devra redevenir un homme normal et assumer les décisions prises pour son pays.
Critique de variety bien https://variety.com/2018/film/reviews/p ... 202866751/