À une époque où les monstres parcourent la Terre, et alors que l’humanité lutte pour son avenir, Godzilla et King Kong, les deux forces les plus puissantes de la nature, entrent en collision dans une bataille spectaculaire inédite. Alors que Monarch se lance dans une mission périlleuse en terrain inconnu, et qu’il découvre des indices sur les origines des Titans, un complot humain menace d’éradiquer ces créatures – qu’elles soient bonnes ou mauvaises – de la surface de la planète.
Mec qui met le synopsis comme si on en avait quelque chose à foutre...
Je suis le dernier à dire "faut laisser son cerveau à l'entrée" ou "on est juste venu voir des monstres géants/des robots se foutre sur la gueule/des cascades en voiture, etc." tout en étant friand de blockbusters décomplexés parce que j'estime qu'un minimum de savoir-faire et de talent est requis pour que ce genre d'approche soit satisfaisante. Et je ne faisais franchement pas confiance au réalisateur de Blair Witch pour y arriver.
Bah écoutez, je vais pas dire que j'ai été agréablement surpris mais bon...
Contrairement à certains qui n'en demandent pas plus, je n'attendais pas le film.
J'ai beau ne pas être friand des précédents volets de cet univers partagé, je trouvais quand même dommage l'abandon total de toute volonté de raconter quelque chose. Les deux meilleurs films parmis les quatre, qui sont ceux d'Edwards et de Voigt-Roberts, et que je trouve moyens au demeurant, présentaient des monstres superbement incarnés. Un dieu de la nature, avec toute la majesté qui lui sied, et un dieu esseulé, colérique et badass. De Fukushima au Vietnam, il y avait du sens derrière le bestiaire et le destruction porn. Même King of the Monsters tentait encore.
Godzilla vs Kong est un kaiju eiga d'exploitation pure qui non seulement ne cherche plus à raconter quoi que ce soit mais ne s'embarrasse vraiment d'aucune rigueur scénaristique. Le pire Transformers, le pire Fast & Furious, le pire Emmerich se casse davantage la nénette pour tenir debout.
Et c'est tellement assumé que j'aurais du mal à m'en indigner. A ce niveau, c'est même pas du YOLO mais du BALEK total où Wingard met juste TOUT ce qu'il a envie de voir faisant fi de toute cohérence ou homogénéité. Quand tu vois que les personnages qui avaient raison dans l'intrigue sont littéralement un gars qui tient un podcast complotiste et un mec qui croit à la Terre Creuse, tu te dis que le film épouse sciemment un point de vue gogol. Et le scénario fait tellement ce qu'il veut quand il veut, juste parce qu'il trouve ça beau ou cool, que je pourrais presque être admiratif. En tout cas, à plusieurs, c'était assez rigolo à regarder. Je suis pas mécontent d'avoir pu le voir en salle parce que c'est fait pour ce genre d'expérience collective.
Après, c'était aussi un peu rigolo en mode nanar. Et ça reste finalement un peu pauvre dans le spectacle.
Il faut attendre un bon moment avant la première scène d'action, et on a pas droit à un bon crescendo mystérieux avant. Moi je veux bien que les persos humains soit bidon mais au moins que ce soit pas chiant (je précise "humains" comme si les deux créatures étaient des personnages alors que Godzilla est réduit à une fonction, le film préférant clairement Kong, qui a le droit à TROIS séquences "petit décalage avec une chanson rétro" et se retrouve caractérisé comme...Martin Riggs, jusqu'à une improbable référence que j'attendais et qui achève le "anything goes" du film).
L'action présente quelques bonnes phases mais rien de mémorable alors que le Edwards et le Vogt-Roberts avaient de vrais morceaux de bravoure. Ici c'est généreux, certes, mais répétitif et assez raté dans le ressenti de l'échelle. Beaucoup trop de plans parallèles au sol et au niveau des bustes des créatures, ce qui donne l'impression de...mecs en costumes dans un décor de ville miniature. C'est un hommage, on va dire. Pour les quelques idées formelles (le combat nocturne dans un Hong Kong de néon), on dit merci à Guillermo pour les travaux. Mais le film n'arrive jamais à la cheville des combats titanesques et vivants de détails de Pacific Rim (rematé dans la foulée du coup et quel film!).
