Au début du XXème siècle, en Russie désormais soviétique, un aristocrate déchu, le Comte Volsky, cède un manuscrit à une maison d’édition que dirige Nadena Kalenin. Cet ouvrage raconte comment Fedor Petroff (George Sanders), un ancien magistrat dont Nadena devait devenir l’épouse, a vécu dans la débauche avec la sulfureuse Olga, une paysanne manipulatrice. La lecture de ce manuscrit plongera Nadena dans un passé sombre auquel le Comte Volsky a lui-même contribué.
Vu un peu au hasard suite à une erreur de ma médiathèque qui a confondu avec l’aveu de Costa-Gavras. Et bien pas de regret car ce deuxième film américain de Sirk est de très bonne facture. Un peu de mal à comprendre le titre français qui est une vraie bizarrerie. La nouvelle de Tchekhov s’appelle Une partie de chasse et le titre original Summer storm colle plus au film. Ce Douglas Sirk comprend déjà tous les éléments qui feront ses superbes mélodrames des années 50 et l’univers de Tchekhov se marie assez bien avec celui du cinéaste. Amour, lutte des classes, tragédie romantique, tout y est. On peut aussi y voir un troublant parallèle avec la vie de Sirk obligé de s’exiler d’Allemagne et la manière dont est décrite l’exil des nobles suite à la révolution bolchevique.
Première collaboration avec le très bon George Sanders mais c’est Linda Darnell qui crève surtout l’écran dans un rôle de femme fatale qui fait tomber tous les hommes sous sa coupe. Comme toujours chez Sirk, la mise en scène et la photographie sont superbes, même si j’ai une préférence pour son style technicolor. Le déroulement du scénario est remarquable et l’histoire une bonne illustration des petites faiblesses humaines, suite aux hommes pris au piège de Linda Darnell. Méconnu et très peu visible, ce Sirk vaut largement le coup d’oeil. Et puis dans le genre tragédie romantique, la fin est tout bonnement superbe et reste longtemps en mémoire.
Bref, une chouette découverte
4,5/6