Mike Flanagan continue son petit bout de chemin et à prouver qu'il est l'un des noms les plus intéressants actuellement dans l'horreur. Après trois films étudiants loin du genre, il a réellement débuté avec Absentia, s'est fait remarquer pour Oculus (The Mirror en VF) et a sorti pas moins de TROIS films en 2016 : Before I Wake (Ne t'endors pas, sorti directement sur Netflix en France), tourné en 2013, Hush (Pas un mot, film original Netflix) et la préquelle de Ouija, apparemment supérieur à l'original.
Je n'ai vu qu'Oculus et Hush, tous deux moyens au final mais pétris de bonnes choses, et avec de vraies scènes de flippe qui dépassent le jumpscare et témoignent de la mise en scène habile de Flanagan.
Jessie (adapté du roman éponyme et apparemment peu réputé de Stephen King, Gerald's Game en VO) est le projet que le metteur en scène rêvait de faire depuis le début de sa carrière et Netflix lui a donné la chance de le faire.
Chaque choix de l'adaptation transpire la vision du mec qui s'est trituré les méninges durant des années pour savoir comment transposer à l'écran ce récit articulé exclusivement autour d'une femme attachée à un lit.
Trahissant le roman pour mieux servir le propos, dans la représentation de (prise de) conscience du protagoniste, Flanagan signe un très bon petit thriller, tour à tour ludique et envoûtant, lors de séquences à la fois cauchemardesques dans la forme et touchantes dans le fond. Et tout ça avec trois fois rien, si ce n'est une écriture et un découpage ciselés.
L'épilogue un peu longuet mais relativement nécessaire est un peu en deçà mais le reste est vraiment réussi.
Je vais de ce pas me rattraper ses autres films et j'ai hâte de voir sa série pour Netflix adaptée du même roman que La Maison du Diable de Robert Wise (et Hantise de Jan de Bont), également co-écrite avec Jeff Howard, scénariste sur presque tous ses films, tous originaux jusqu'à présent.
