Dans son hôpital de Brest, une pneumologue découvre un lien direct entre des morts suspectes et la prise d'un médicament commercialisé depuis 30 ans, le Mediator. De l’isolement des débuts à l’explosion médiatique de l’affaire, l’histoire inspirée de la vie d’Irène Frachon est une bataille de David contre Goliath pour voir enfin triompher la vérité.
Admirable mue que celle d'Emmanuelle Bercot passée de deux premiers films pataugeant dans les tics agaçants du film Femis vers un cinéma plus populaire mais pas putassier à la Divines pour autant, qui revient avec un thriller médical empoignant un scandale récent dont les suites ne sont toujours pas entièrement bouclées (ce qui n'arrive guère souvent), aucune victime n'ayant encore reçu de compensation par les laboratoires Servier. On sent néanmoins Bercot plus intéressée par l'illustration du combat d'Irène Frachon comme une lanceuse d'alerte ordinaire dont le tempérament et la fougue ont permis le laborieux accouchement médiatique de l'affaire du Mediator, que portée sur la romance outre mesure du film-dossier. Frachon est interprétée par la phénoménale Sidse Babett Knudsen et sa petite pointe d'accent danois, qui en fait une sorte de mix entre Erin Brokovich et Louis de Funès, une pneumologue avec ses emportements, ses jurons, cette énergie chevillée au corps qui prend toujours le pas sur les inévitables moments de doute, et qui est pour beaucoup dans cette sensation qu'on ne s'ennuie pas malgré les deux heures vingt alors que le film est plus efficace (on rentre directement dans l'affaire sans perdre de temps en caractérisation inutile, et même les basses manoeuvres pour discréditer Frachon sont traitées sans manichéisme) qu'époustouflant niveau mise en scène.
4/6