Veniamin, un adolescent pris d’une crise mystique, bouleverse sa mère, ses camarades et son lycée tout entier, par ses questions.
- Les filles peuvent-elles aller en bikini au cours de natation ?
- Les cours d’éducation sexuelle ont-ils leur place dans un établissement scolaire ?
- La théorie de l’évolution doit-elle être enseignée dans les cours de sciences naturelles ?
Les adultes sont vite dépassés par les certitudes d’un jeune homme qui ne jure que par les Écritures. Seule Elena, son professeur de biologie, tentera de le provoquer sur son propre terrain.
Metteur en scène de théâtre reconnu souvent invité à Avignon (Les idiots d'après Lars Von Trier l'année dernière, Les âmes mortes cette année), Serebrennikov s'intéresse au délire mystique d'un lycéen ne communiquant plus qu'en se référant aux versets de la bible (apparaissant en incrustation à l'image, évitant les citations pontifiantes), jusqu'à un sectarisme extrêmiste. S'oppose lui une professeur essayant d'intéresser sa classe de veaux à l'éducation sexuelle et la théorie de l'espèce, rare personnage droit dans ses bottes quand on voit la psychologie désabusée et maléfique coutumière du cinéma russe, qui doit aussi se cantonner une proviseur bigote et un petit ami prof de sport crétin. D'un humour noir décapant face à l'obscurantisme délirant, Le disciple se transforme en duel maléfique de deux acteurs charismatiques, avec une maîtrise aigue du plan séquence, et qui, malgré certaines coutures scénaristiques, révolte d'impunité immorale.
4/6
