Brooklyn (Pascal Tessaud, 2014)
Joli T-shirt.
Pas beaucoup de choses à en dire, alors que j'ai passé un très bon moment, mais il s'agit aussi de faire de la pub à un film produit à peu de frais et à coup de kisskissbankbank, et qui méritait mieux.
Sur le papier il s'agit d'une banale histoire de jeune qui "monte à Paris" pour percer dans le milieu artistique.
Seulement ici, la jeune femme en question fait du hip-hop et des ménages, du boeuf bourguignon et du flow. Ce n'est pourtant pas ça qui en fait un film réussi, mais plutôt la réalisation. Dans un style quasi-documentaire, avec des scènes courtes et simples (montage excellent au passage), des ellipses légères et bien senties, et des dialogues probablement improvisés en partie, Tessaud crée une atmosphère très crédible, et un attachement envers les personnages et en particulier celui de l'héroïne. Le mec a des idées, mais contrairement à beaucoup d'auteurs il sait s'effacer devant son sujet : le film est court et dense, y'a pas de gras, et les effets de style sont au service de la construction du récit. En témoigne cette belle scène où Coralie court dans la ville et dans la nuit, talonnée par une caméra instable, et dont le micro halète dans le vent.
Si ce personnage est aussi réussi, c'est probablement parce qu'il repose sur un individu authentique, celui de la rappeuse au pseudo merdique (KT Gorique sérieux) mais aux textes excellents et au flow tranchant. Sans elle, pas de film, mais ça tombe bien, c'est un film construit autour d'elle, de ses rencontres, de ses galères.
J'ai trouvé Jalil Naciri (Yazid) très bon aussi.